Archives de catégorie : phylactères

Portugal, de Cyril Pedrosa

Une bande-dessinée française de 2011.

Simon Muchat est prof de dessin et auteur de quelques livres. Il ne sait pas ce qu’il veut dans la vie et déprime lentement. A l’occasion d’un festival de dédicace, il passe quelques jours au Portugal, le pays d’où vient son grand-père, et où il a passé quelques vacances enfant sans jamais y retourner depuis.
Ce séjour lui donne soudainement envie de s’intéresser aux origines de sa famille, un sujet jamais abordé par son père, qui comme lui n’est pas un grand communicant.

Il renoue avec ses oncles et tantes maternelles à l’occasion du mariage d’une cousine, et découvre par bribes le passé de sa famille. Pas de révélations fracassantes, mais les anecdotes d’enfance d’une famille avec des racines dans un autre pays, le rapport entre les branches de la famille, la question à laquelle personne ne sait répondre de pourquoi son grand-père n’est jamais revenu au Portugal. C’est calme comme bande dessinée, on se laisse porter par l’histoire, les indécisions du héros, les caractères affirmés au contraire de son père et de ses oncles et tantes.

Je recommande fortement.

Neige : Origines et Neige : Fondations

Deux trios de BDs qui servent de prélude à Neige, une série plus ancienne. Suite à une catastrophe en terme d’ingénierie du climat, l’Europe est prise sous des neiges éternelles, et encerclée par un mur qui l’isole du reste du Monde. Un nouveau Moyen-Âge se met en place, pendant qu’une confrérie oeuvre dans l’ombre pour mettre fin à l’Hiver de l’Europe.

Bref, on s’en fiche un peu du scénario, honnêtement j’ai emprunté cette BD pour pouvoir regarder de jolies planches d’une Europe post-apocalyptique sur fonds enneigés. Et de ce point de vue là ça marche très bien, j’ai beaucoup aimé l’imagination graphique des auteurs.

Un putain de salopard tome 1, de Loisel et Pont

Premier tome d’une série de bandes dessinées. Dans le Brésil des années 70, trois françai.se.s débarquent : un homme à la recherche d’informations sur son père qu’il n’a jamais connu, qui a deux photos sépia comme seuls indices, et un couple d’infirmières qui viennent gérer un dispensaire et retrouver une amie sur place. Les françai.se.s sont optimistes et fleur bleue, mais le contexte autour d’elleux est bien moins joyeux : il y a du trafic d’humains, des règlements de comptes, des mines où les conditions de travail sont atroces… Très vite les héro.ïne.s se trouvent embringué.e.s dans les affaires locales bien plus qu’iels ne l’auraient voulu. Ce premier tome ne fait que planter le décor, mais il le fait fort bien, avec de belles cases, des personnages intéressants (sauf peut-être le mec du trio central).

Sans être renversant, c’est sympa à lire.

Dial H, de China Miéville

Reboot d’un ancien comic DC par China Miéville. En composant un numéro particulier dans une cabine téléphonique un homme se transforme en héros au hasard. Les héros invoqués sont particulièrement wtf. Mention spéciale à Open Window Man, le super héros des fenêtres ouvertes.

En parallèle d’un certain nombre de batailles super héroïques, le protagoniste essaie de découvrir l’origine du cadran. S’ensuit un multivers, une guerre millénaire, un mystérieux opérateur et un Central Téléphonique. Et les services secrets canadiens – Dark Maple -, d’autres types de cadrans, l’Atlantide, des héros invoqués qui sont trop des stéreotypes racistes pour que les protagonistes acceptent d’utiliser leurs pouvoirs…

Ça part vraiment dans tous les sens, on reconnait bien la patte China Miéville, mais ça garde une cohérence interne et une pertinence malgré la premice totalement random.

Je recommande.

Le fils de l’Ursari, de Xavier-Laurent Petit

Bande dessiné sur une famille de Rroms, qui poussée par les circonstances, arrive en France. Endettés auprès d’un réseau de passeurs, atterris dans un bidonville, ils vont faire ce qu’ils peuvent pour survivre, pendant que le plus jeune de la famille se passionne pour les échecs, qu’il voit des joueurs pratiquer au Jardin du Luxembourg.
C’est classé BD jeunesse mais ça aborde pas mal de thèmes adultes : le racisme, les migrations, les réseaux de passeurs, la pauvreté, le crime… Disons que la partie jeunesse c’est qu’il y a un peu trop de gens bien intentionnés près à s’opposer aux « méchants » pour aider une famille de migrants, par rapport à la vraie vie.

Je recommande.

Bug, d’Enki Bilal

Une série de BD d’Enki Bilal. En 2041, l’ensemble des données stockées sur des supports numériques disparaissent de l’ensemble de la Terre. Elles ont visiblement toutes été transférées dans l’esprit d’un astronaute infecté par une créature alien lors de son retour de Mars…
Le dessin est beau (et instantanément reconnaissable comme du Bilal), mais le propos est un peu plat : ohlala notre société est trop dépendante des réseaux. Ouais ok. Et donc ?

C’est plus une BD que j’ai apprécié pour les images que pour le scénario.

La Cendre et le Trognon, de Gwenaël Manac’h

Une bande dessinée métaphorique, mais on sait pas trop de quoi.
L’histoire entrecroisée de trois personnes, dans un monde où la vie des gens est un voyage en train, avec des voies qui se rejoignent et s’éloignent. De plus, chacun.e transporte un sac avec ses possessions, qui semble être un enjeu important : certains ont de gros sacs, d’autre de petits, certain.e.s refusent de rien avoir qui les retienne et se balade avec un sac ouvertement en train de brûler, d’autres transportent une caisse ouverte pour que tout le monde voit ce qu’il y a dedans.
J’ai bien aimé et c’est joliment dessiné, mais je sais pas trop s’il y avait un point à la BD ou si c’était juste histoire de raconter trois parcours.

Petit, d’Hubert Gatignol

Bande-dessinée française sur la chute d’une famille d’Ogres qui règnent sur un royaume d’humain.e.s. Considérées comme des Dieux (la série de BDs s’appelle « les Ogre-Dieux »), ils vivent dans un palais gigantesque et se nourrissent d’humain.e.s qui sont aussi leurs serviteurices. Déclinant à cause de la consanguinité (originellement humains, iels sont devenus au fil des générations trop grand pour pouvoir se reproduire avec eux), la naissance d’un enfant de taille humaine est considérée comme une bénédiction par sa mère, mais le reste de la famille le considère comme un avorton qui devrait être mangé. Élevé en secret, Petit va précipiter la chute de la famille…

J’ai bien aimé, le style graphique en noir et blanc s’accorde bien avec l’univers de famille régnante en déclin, avec un palais à moitié en ruine. Des meufs à poil de façon un peu gratuite par contre.

La Malédiction de Gustave Babel, de Gess

Premier volume des Contes de la Pieuvre. On suit la vie d’un tueur à gages travaillant pour une mystérieuse mafia, la Pieuvre. L’histoire se déroule au début du XXe siècle, dans un monde où un certain nombre de personnes ont des talents spéciaux. Le tueur à gages par exemple, comprend tous les langages. L’histoire se passe essentiellement dans le milieu de la pègre et tourne autour de la question de l’identité : Gustave Babel ne se souvient de rien de sa jeunesse, sa mémoire lui a été fermée par son mentor disparu, un tueur qui peut imposer sa volonté à quiconque et appelé l’Hypnotiseur.

J’ai bien aimé, l’auteur a aussi travaillé sur la Brigade Chimérique, on en retrouve un peu l’ambiance.