Pour tout résoudre, cliquez ici d’Evegeny Morozov. Essai sur le penchant à considérer le web comme exemple devant servir à remodeler la société, et les différentes questions politiques et sociales comme des problèmes indépendants admettant une solution unique de nature technique. Je ne suis pas d’accord avec tout ce que dit Morozov (notamment il est un peu trop libéral pour moi), mais le livre est globalement très intéressant et met en lumière des problèmes cruciaux dans la façon dont sont pensées les sociétés actuellement.
Souriez, vous êtes gérés, anthologie de la Volte. J’avais été un peu été déçu par la dernière anthologie voltée que j’avais lu, celle là est très bien. J’avais déjà lu la nouvelle de Damasio (Anna à travers la harpe, qui a été republiée dans Aucun souvenir assez solide) mais ce fut un plaisir de la relire. Celle d’Ayerdhal n’est (malheureusement) pas du tout de la SF mais est incroyablement percutante. Et toutes les autres sont très cools aussi.
Radicaliser la démocratie de Dominique Rousseau. Essai sur des modifications possibles du système de gouvernement français pour éviter sa confiscation par la classe politique. L’auteur est constitutionnaliste et a un peu une mystique de la Justice, mais à part ça les propositions sont intéressantes : conventions de citoyens, Assemblée Sociale, suppression totale du cumul des mandats et limitation dans le temps, premier ministre approuvé par le Parlement, lois contestables devant le juge en tant que principe de construction de la loi…
Harry Potter and the Methods of Rationality, fanfiction rationaliste d’Harry Potter. J’en avais déjà parlé sur ce blog mais je l’avais lu alors qu’elle était encore en cours d’écriture. Elle s’est finie en mars et je l’ai relu là tout d’une traite. 1600 pages qui sont vraiment très bien. Une réflexion sur l’univers d’Harry Potter, les failles dans sa construction et les horreurs de la société des sorciers (qui sont clairement de gros connards élitistes), des complots élaborés, des dialogues philosophiques, une famille adoptive aimante, plusieurs héros aux agendas opposés, une résolution satisfaisante et une conclusion qui donne un vrai sentiment de fin… Le personnage principal peut souvent être insupportable, l’exposé sentir un peu parfois Atlas enchaîné (même si l’auteur s’en défend), mais globalement je recommande fortement cette œuvre.
Les Banksters de Marc Roche. Un livre sur les excès de la finance, qui ne m’a pas enthousiasmé. Si l’auteur dénonce certaines pratiques, je n’ai pas l’impression que le livre apporte grand chose de neuf. De plus il reste assez myope sur les causes de la crise en disant « alala il y a eu des excès mais la finance peut servir le bien ». Ok, le fait d’avoir les concepts d’emprunt, de système bancaire et d’assurance c’est bien mais ça ne justifie en rien les Credit Default Swaps et autres titrisations exotiques. Voire les innovations financières comme un tout homogène c’est assez absurde.
Là où croit le péril… croît aussi ce qui sauve d’Hubert Reeves. Essai sur l’évolution de l’univers du Big Bang à l’apparition de la conscience et sur les menaces que l’espèce humaine fait peser sur les écosystèmes planétaires. Court, clair, mais ne raconte pas grand chose de neuf pour qui a fait des études en biologie.
CosmoZ de Claro. Les personnages du Magicien d’Oz sont projetés dans le XXe siècle. Il vont le traverser dans toutes ses facettes. Guerre, Show business, eugénisme… Bien écrit, explorant les différentes interprétations que l’on peut avoir du conte de Frank Lloyd Baum, fresque hallucinée sur le XXe siècle, un très bon roman, très riche.