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OVNI(s), de Clémence Dargent et Martin Douaire

Série télévisée française, création Canal +. L’action se passe en 1978 au CNES (Centre National des Études Spatiales). Suite à l’échec d’un lancement de fusée, Didier Mathure, ingénieur bien cartésien, est placardisé à la direction du GEPAN, la section du CNES chargé d’enquêter sur les signalements d’ovnis. Parmi une masse de cas totalement explicables que l’équipe du GEPAN écluse comme ils peuvent, Didier Mathure trouve quelques cas qui semblent effectivement présenter des éléments probants. Au passage il doit aussi gérer ses deux enfants en garde partagé, sa relation avec son ex-femme et collègue, les trois membres excentriques qui composent le GEPAN, et sa hiérarchie qui cherche un prétexte pour le débarquer définitivement.

J’ai globalement beaucoup aimé. L’histoire met du temps à démarrer, mais la reconstitution d’époque est très bien faite, les personnages sont très réussis (le personnage principal notamment, ingénieur brillant mais avec un manque de compréhension total des relations humaines, sans pour autant en faire un personnage brillamment méchant à la Dr. House ; là il est plutôt brillamment clueless. Les personnages d’Élise, Delbrosse et Rémi sont aussi très réussis.

J’ai aussi beaucoup aimé la bande son, en bonne partie faite avec des synthés, d’époque, et son utilisation à contre-emploi de La Resa dei conti d’Ennio Morricone.

Par contre j’ai été déçu par la conclusion, qui d’une part n’explique pas grand chose ; et d’autre part nous colle un élément de romance random entre deux persos, alors que jusque là je trouvais au contraire très bien d’éviter cet écueil.

Saison 2 :

On prend les mêmes et on recommence, en mieux.
La saison 2 reprend après que Véra et Didier aient passé un an sur les routes dans un van à tenter sans succès de repérer de nouveaux OVNIs. Mais un phénomène va les remettre sur les rails du contact interplanétaire : l’apparition d’une tonne de barbe à papa dans une centrale nucléaire à quelques semaines de son inauguration.

La série oscille entre plusieurs configurations d’interactions entre ses personnages : Marcel en compagnie d’André, Vera, Didier et Rémi en dehors puis à nouveau dans le GEPAN, Rémi fiancé, Didier avec Claire, Didier à la fac, Élise avec un nouveau compagnon… Finalement, après avoir joué sur quelques épisodes sur différentes possibilités, sur la fin la série revient sur la configuration de la saison 1, avec un groupe uni qui travaille de concert : ce n’est pas trop un retour au statu quo, les relations internes ont évolué du fait des expériences de différents personnages. Cet aspect des relations humaines a été assez réussi, je trouve, avec des arcs qui sont tous assez crédibles. Sur la partie recherche d’OVNIs, je trouve que la série réussit bien son coup. Elle réussit à répondre à pas mal d’interrogations laissées en suspens à la fin de la saison 1, donnant des conclusions satisfaisantes. Le côté poétique est conservé, et la recréation de l’époque fonctionne toujours aussi bien ; on dirait un pendant français lumineux et surtout réussi dans la durée de Stranger Things. Je pense que le côté feel good de la série tient à cette reconstruction d’une époque assez mythifiée : les personnages semblent vivre dans une espèce d’été éternel, sans actualité anxiogène ni connexion permanente, tout le monde se balade en van ou en moped dans la campagne toulousaine (bon et ça c’est pas particulier à cette série, mais personne ne semble avoir de soucis d’argent ni d’horaires de travail trop contraignants, c’est toujours sympa aussi).

Bref, je recommande encore plus que la saison 1.

Soonish, de Zach et Kelly Weinersmith

Un livre de vulgarisation scientifique. Qui parle de domaines (médecine, exploration spatiale, construction) où des technologies pas encore là pourraient changer pas mal de choses à notre mode de vie. C’est intéressant et plutôt bien vulgarisé, avec la bonne dose d’humour. J’ai quand même trouvé les chapitre un peu inégaux (ce qui peut être dû au fait que les technologies futures présentées, quoi que toutes réalistes, n’en soient pas aux même stades de développement). Et à mon grand dam, je n’ai pas trouvé que les illustrations de Zach Weinersmith apportent beaucoup au livre, les blagues insérées dans le texte (ou en note de bas de page) fonctionnant mieux.