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La vie sexuelle des cannibales de Marteen Troost

Récit de voyage paru en 2004. Dans les années 90, Marteen Troost, un vingtenaire étatsunien, suit sa compagne qui a accepté le poste de directrice du FSP (un programme d’aide au développement) aux îles Kiribati. Attirés tous les deux par l’idée de vivre dans un paradis tropical, ils vont au cours de leurs deux années sur place découvrir la réalité de la vie insulaire dans un pays particulièrement pauvre. Au delà des attendus sur l’électricité sporadique et l’approvisionnement épisodique en denrées venant du monde extérieur, c’est l’absence de tout à l’égout, de traitement des déchets, de nourriture fraîche autre que du poisson (potentiellement contaminé par les eaux usées), et d’eeau si la sécheresse dure trop longtemps qui vont se faire sentir. Troost raconte sa vie sur place dans un style pince-sans-rire, et un quotidien où en tant qu’homme au foyer il occupe ses journées à trouver du poisson comestible, l’inspiration pour un roman qu’il n’écrira jamais, ou la bonne façon de bodyboarder une vague sans attirer un requin. Le récit est entrecoupé d’info sur l’Histoire des Kiribati et leurs relations avec les autres pays océaniens.

C’est un récit de voyage moderne assez réussi et qui se lit bien. Une sorte d’anti-récit de voyage vu que tout épique en est absent, je recommande si vous aimez ce style de récit.

Un Livre des Pyrénées, de Kurt Tucholsky

Recueil de chroniques écrites en 1927 par un journaliste allemand qui traverse les Pyrénées d’Ouest en Est. C’est très drôle, de gauche (il râle sur la police, l’Église et les frontières), ça reste très actuel dans le rapport à la Nature, aux paysages, au patrimoine. J’ai beaucoup aimé, après je pense que ça s’apprécie d’autant plus qu’on connaît les lieux (il est dubitatif devant les Palois qui sont à fond sur Henri IV par exemple, ou encore il trouve que Lourdes c’est le mercantilisme de la foi).

L’Usage du Monde, de Nicolas Bouvier

Livre publié en 1963, qui raconte le voyage effectué entre 53 et 54 par Bouvier et son ami Thierry Vernet. Les deux hommes partent de Belgrade et voyagent en voiture jusqu’à la frontière indo-pakistanaise. Le long de leur route ils travaillent épisodiquement dans les villes traversées pour gagner de quoi continuer à voyager, réparent en boucle leur voiture visiblement pas taillée pour ce genre d’aventure, tombent malade, rencontrent plein de gens, négocient des visas, voient plein de paysages, flânent, découvrent des cultures…

J’ai eu un peu de mal à rentrer dedans, mais le livre vaut le coup de passer les premiers chapitres un peu plats. Rapidement on se laisse prendre par le rythme lent du voyage des deux compères. Ils acceptent les choses comme elles viennent, ne se posent pas en mecs qui savent tout mais au contraire restent très humbles par rapport aux gens qu’ils rencontrent, tentent des trucs, prennent leur temps. Bouvier racontent leur interaction avec plein de personnes différentes (des habitants des différents pays traversés, de différentes classes sociales, quelques autres voyageurs mais peu nombreux, et des expatriés de pays occidentaux mandatés pour diverses missions).

In fine, je recommande.