Archives par mot-clé : polar

Knives Out, de Rian Johnson

Film de 2019. Un romancier à succès est retrouvé dans son bureau, la gorge tranchée, à l’issue d’une réunion de famille. Tout pointe vers un suicide, mais un détective – qui a été engagé par un client resté anonyme – soupçonne qu’il y a plus dans cette histoire que ce qui est visible au premier abord.

Le film est bien. De nombreux rebondissements mais qui restent crédibles dans le cadre de l’histoire. C’était intéressant de prendre le point de vue de Marta plutôt que celui du détective (qui est montré comme sympathique mais un peu inepte, pour la plupart les réponses lui tombent dessus, comme il l’admet lui-même). On voit comment elle est prise par les événements et les machinations de la familles de gens friqués et tous insupportables. Les différents membres de la famille sont d’ailleurs très réussis, dans le côté « riche palette de riches connards ».

Je recommande.

Le Profil de Jean Melville, de Robin Cousin

Bande dessinée lisible en ligne le temps du confinement. Une agence de détective se voit confier par une multinationale style GAFA une enquête sur des sabotages de câbles sous-marins. Le privé sur l’enquête creuse les pistes et trouve une affaire bien plus complexe que ce dont elle avait l’air à la base. Assez intéressant dans ce que ça raconte : ça parle bien sûr de la mainmise des multinationales des données sur nos vies, de ce que facilite la collecte de données mais aussi de ce qu’on y perd, de l’intérêt des logiciels ouverts par rapport aux logiciels privatifs, du rapport à la mémoire. Je recommande.

Roubaix, une lumière, d’Arnaud Desplechin

Film français de 2019. On suit les intervention d’un commissariat de police de Roubaix, dirigé par le commissaire Daoud. Au fil du film, en enquête en particulier va prendre de plus en plus de place à l’écran, celle sur l’assassinat d’une femme âgée pour un vol dérisoire.

J’ai un sentiment mitigé sur le film. J’ai bien aimé la façon dont est montrée cette enquête principale. Le film passe du temps sur toute la période de garde à vue des suspectes principales, comment les policiers les séparent, leur mettent des coups de pression, réussissent peu à peu à les faire passer aux aveux par tout un dispositif psychologique. Le film prend son temps là dessus et c’est très bien. La relation entre les deux suspectes est aussi explorée, c’est intéressant.
Par contre, le reste du film me pose problème : en 2019 en France faire un polar où tous les flics sont de bons samaritains, prétendre au réalisme social avec zéro mention de racisme/sexisme/violences policières, avec une misère et une criminalité qui n’ont pas de cause visible, c’est très étrange. Les flics sont préoccupés par les courses de chevaux et les doutes sur leur foi catholique, ils sont tous forts affables, tout le monde les accueille avec courtoisie, même les suspects… C’est un peu hors sol.

The Seven Deaths of Evelyn Hardcastle, de Stuart Turton

Roman policier anglais.
Le narrateur se réveille amnésique dans une forêt. Il va revivre 7 fois la même journée dans le corps de sept personnes différentes, toutes présentes dans un manoir isolé où un meurtre va avoir lieu, et doit comprendre qui a commis le meurtre, sans quoi il devra recommencer après avoir perdu tous ses souvenirs. J’ai bien aimé le côté enquête convolue avec les révélations successives.

L’explication de « pourquoi est-ce qu’il va revivre 7 fois la même journée » ne sert qu’à introduire le mécanisme, qui fait très jeu vidéo dans l’idée (et marche assez mal dès que tu y réfléchis 30 secondes). Le mécanisme en soi est intéressant mais il aurait pu être mieux exploité que dans cette enquête là, qui est détachée de tout élément réel, de par le côté « manoir isolé qui représente n’importe quelle enquête à la Agatha Christie » : les personnages sont des archétypes, avec un passé en papier dès que ça ne concerne pas directement l’enquête.
La boucle temporelle est relativement intéressante mais probablement compliquée artificiellement par l’ordre dans lequel la narration la présente (et bon, y’a le problème de la boucle qui a des points fixes par moments et où on peut faire dévier le temps à d’autres).

Au Poste !, de Quentin Dupieux

« Film policier » de Quentin Dupieux. Un flic (Poelvoorde) prend la déposition d’un témoin, lors d’une nuit qui s’éternise dans un commissariat. Les niveaux de narration s’entremêlent, le suspect parlant dans ses flash-backs à des personnes qu’il a rencontré dans le commissariat, pour leur expliquer qu’il les rencontrera plus tard…

C’était surprenamment compréhensible pour un Dupieux. J’ai bien aimé l’esthétique années 80’s du film. Bonne durée aussi, 1h15, c’est cool les films qui savent présenter leur histoire sans s’égarer dans des durées interminables.

Gun Machine, de Warren Ellis

Un roman policier se déroulant à NY. En répondant à un appel, un détective voit son partenaire tué et découvre un appartement rempli d’armes à feu. S’ensuit une enquête pour découvrir d’où viennent les armes, les premiers résultats ramenant beaucoup plus de questions que de réponses.

C’est un roman policier moderne relativement classique. J’ai bien aimé l’écriture et les personnages, ça se lit bien et c’est bien executé, après c’est pas un roman qui apporte quelque chose d’inédit pour autant.

Tuer Jupiter, de François Médeline

Un polar de politique-fiction. Le livre s’ouvre sur la panthéonisation d’Emmanuel Macron suite à son assassinat. Puis, chaque chapitre remonte dans le temps pour montrer comment on en est arrivé là. Ça commence bien, les premières scènes sont intéressantes, puis ça se perd en route. Déjà par un manque flagrant de politique (y’a pas d’intérêts contradictoires et de lobby d’influence, t’as juste des gens puissants qui décident des trucs.) t puis bon parce qu’en dehors de l’habillage politique-fiction, avec la reprise des noms des personnages connus de la politique actuelle, l’histoire n’a pas un très grand intérêt. Du coup ça marche bien sur les scènes d’émotion nationale du début, moins quand on rentre dans les détails du plan.