Archives par mot-clé : horreur

Méandre, de Matthieu Turi

Film de science-fiction de 2020. Une femme est prise en voiture sur une route déserte. Elle se réveille dans une pièce métallique, vêtue d’une combinaison futuriste et d’un bracelet qui laisse s’écouler un décompte. Elle est dans un labyrinthe rempli de pièges, dont elle doit s’échapper en un temps limité.

On est sur un scénario ultraclassique (vous aurez tous pensé à Cube), mais plutôt bien mis en scène, avec une économie de moyens (il y a en tout et pour tout 4 persos à l’écran dans le film, dont 2 qui pourraient être joués par le même acteur). Y’a un côté Cube donc, mais aussi un côté Gravity, avec l’histoire d’une femme qui doit sans cesse aller de l’avant alors que tout s’effondre autour d’elle (et avec un arc deuil/renaissance). C’est pas parfait comme film, mais y’a du potentiel. J’ai préféré à Gueules Noires du même réalisateur. Il faudrait un peu plus de direction d’acteur, et un scénario un peu moins elliptique, et ce serait très bien.

Girl on the third floor, de Travis Stevens

Film étatsunien de 2019, par le même réalisateur que A wounded Fawn. Un homme arrive dans une maison de banlieue pour la rénover avant que son épouse et lui-même n’habite dedans. Des phénomènes étranges se produisent, des parties de la maison semblent pourrir ou se déliter très rapidement, et l’homme se trouve rapidement débordé par la tâche… Y’a de l’imagination sur les symptômes de la maison hantée et sur les effets spéciaux analogiques, à base de liquides gluants qui sortent des prises et de billes qui roulent sur le plancher, mais l’histoire tient sinon sur un timbre-poste, c’était clairement pas du tout au niveau de Wounded Fawn (après j’ai de hautes attentes en termes d’histoires qui parlent d’architecture et de surnaturel).

Censor, de Prano Bailey-Bond

Film d’horreur anglais de 2021. Durant les années Thatcher, Edith Baines travaille au bureau de la censure, chargé de visionner les films de genre et d’ordonner d’éventuelles coupes pour permettre la mise sur le marché avec telle ou telle classification. L’histoire d’un film, puis l’actrice principale d’un autre film du même réalisateur vont lui évoquer fortement sa sœur – disparue dans des circonstances mystérieuses quand elle était petite – et elle va tenter de découvrir ce qu’il en est réellement, en partant à la recherche du réalisateur en question.

Beaucoup de potentiel, mais j’ai été assez déçu par le résultat. Il y a de jolis effets de mise en scène, un travail sur les différents cadrages qui signalent les films dans le film ou la réalité (et le brouillage entre les deux), mais il y a aussi une surabondance de néons rouges et un scénario fouillis. Dommage.

Cuando acecha la maldad, de Demián Rugna

Film d’horreur argentin paru en 2023. On est dans un univers similaire au notre, mais depuis quelques temps, il est a été découvert que des démons peuvent s’introduire dans des gens qui vont commencer à pourrir, jusqu’à ce que les démons puissent naître incarnés à la mort de ces personnes. Il existe un protocole strict pour tuer les possédés sans empirer la situation (le démon pouvant sinon sauter sur un autre hôte). Deux frères qui habitent au fin fond de la campagne argentine vont découvrir un cas de possession dans leur voisinage. Les autorités traitent le problème à la légère, considérant que les possessions ça arrive dans les grandes villes. Le démon va progressivement se déchaîner sur la famille des deux frères.

C’est un film d’horreur qui est pas mal filmé comme un drame social. C’est bien filmé, par contre c’est surtout de la tension psychologique (pas que, et il y a de sacrés jumpscares même), qui y va a l’économie de moyens sur les effets spéciaux. C’est pas toujours très bien joué, mais ça fait un film d’horreur inhabituel (et intéressant à regarder du coup), avec des protagonistes qui ne sont pas ceux qu’on a l’habitude de voir. C’est très sombre (spoiler, ça finit pas bien), avec une vision du mal inarrêtable, qui s’infiltre partout et s’acharne sur les gens.

Recommandé mais seulement si vous aimez l’horreur de base.

El Cuco, de Mar Targarona

Film hispano-allemand de 2023. Un couple de fringants jeunes espagnols fait un échange d’appartement avec des retraités allemands. Une fois installés dans leur maison en lisière d’un petit village dans la Forêt Noire, ils vont être témoins de phénomènes étranges, jusqu’à ce qu’Anna réalise que les Allemands ne veulent pas juste échanger de maison avec eux : ils vont leur prendre leurs corps. C’était sympa de voir un film d’horreur espagnol, mais c’était pas ouf : c’est globalement Get Out en moins bien réalisé. Y’a des incohérences, la tension ne monte pas très bien, bref, je n’ai pas été emballé.

Regardez plutôt Get Out.

Late night with the Devil, de Cameron et Colin Cairnes

Vu dans le cadre du festival Grindhouse Paradise de Toulouse.

Film étatsunien de 2023. Le film se présente comme le found footage de la master tape du dernier épisode de l’émission (imaginaire) Night Owls with Jack Delroy, un talk show US. Cet épisode a été filmé à Halloween 1977. L’émission est en perte de vitesse, et pour booster les audiences, l’émission fait un épisode spécial sur le paranormal, avec un médium, un ancien magicien reconverti dans le scepticisme, et une jeune fille soi-disant possédée, avec la parapsychologue qui la suit. Sous la pression de l’émission, la parapsychologue va accepter de procéder à une invocation de l’entité qui hante Lilly, avec des résultats désastreux.

Il y a des longueurs, mais dans le genre reconstitution des talk shows et de l’ambiance panique satanique de l’époque, ça marche assez bien. Les effets spéciaux sont assez réussis, surtout la possession finale de Lilly. Bien réussi en tant que film de genre.

J’aime beaucoup l’affiche, aussi :

Immaculate, de Michael Mohan

Film d’horreur sans grande originalité. J’avais été attiré par la bande annonce qui était bien faite, mais globalement c’est un sous-Rosemary’s Baby, un peu mâtiné de Suspiria, et avec des petits bouts de Midsommar, mais qui n’est pas à la hauteur de ses inspirations. Une nonne américaine – Cecilia – prononce ses vœux dans un couvent perdu au fin fond de l’Italie. Cecilia tombe enceinte sans comprendre ce qui s’est passé, et la hiérarchie du couvent déclare que c’est un miracle, une seconde Immaculée Conception. Le film fait apparaitre quelques éléments qui pourraient être surnaturels, mais propose une explication qui peut s’en passer totalement, on a l’impression qu’il balance entre les deux sans choisir.

Globalement y’a de bons éléments mais ça manque d’une cohérence d’ensemble : qui sont les nonnes masquées de rouge ? Pourquoi les petits éléments surnaturels ? Quel était réellement le projet du couvent, faire advenir le second Avènement ou l’Antéchrist ? C’est dommage parce qu’esthétiquement il y avait un réel potentiel, et une séquence de final girl assez réussie (sauf la partie dans les catacombes).

Regardez plutôt les autres films cités dans cet article !

Gueules Noires, de Matthieu Turi


Film d’horreur français de 2023. En 1956, une équipe de mineurs dans une mine du Nord de la France accompagne un scientifique qui veut réaliser des prélèvements dans les niveaux les plus profonds de la mine. Le scientifique va s’avérer être à la recherche des vestiges d’une civilisation antique vénérant une sorte de dieu maléfique endormi. Évidemment, ils vont tomber sur le dieu, le réveiller, et il va décimer les personnages l’un après l’autre.

Il y avait du potentiel, avec une exploitation au maximum d’un budget qu’on sent contraint – après quelques plans en surface en début de film, la grande majorité de l’histoire se déroule dans des galeries de mine et de carrière, avec un éclairage très réduit (mais le film reste lisible, ce qui était une de mes peurs au début. Le design du dieu maléfique fait bien créature souterraine, mais fait aussi pas mal carton-pâte, mais ça marche avec le côté film de genre. Les personnages sont beaucoup trop des archétypes par contre. Les deux prologues qui introduisent le monstre et le héros sont un peu randoms, mais en même temps fonctionnent assez bien pour agrandir la focale du film au delà de la seule journée où prend place l’action principale.

J’ai bien aimé le rattachement de l’histoire au mythe de Cthulhu, qui est fait rapidement en un passage avec un dessin de Cthulhu sur un mur et une mention d’Abdul Al-Rhazed, sans insister dessus. Une grosse incohérence par contre sur le puits de sortie tout droit et qui laisse passer la lumière quand l’action est supposée se dérouler à 1000m sur terre.

Du potentiel avec pas mal de défauts, mais ça m’a donné envie de voir le précédent du même réalisateur.

The Neon Demon, de Nicolas Refn

Film d’horreur étatsunien de 2016. Jesse, adolescente de 16 ans, arrive à Los Angeles avec des rêves de star-system plein la tête. Sa beauté et sa jeunesse vont faire qu’elle va effectivement rapidement percer dans le milieu. Passant de shooting photo en défilé de mode, elle va croiser la route de trois autres femmes (deux modèles et une maquilleuse) qui jalouse d’elles vont finir par la tuer.

Bon. Ça n’avait pas grand chose à dire. Plein de plan avec des lumières stromboscopiques, les hommes sont attirés par la beauté de Jesse, les femmes en sont jalouse et attirées aussi, les directeurs artistiques se comportent comme des connards. C’est un peu l’enfant raté de Death Becomes Her et La La land. En soit je n’ai rien contre les films d’horreur un peu expérimental avec pasz beaucoup de scénario, mais là c’est juste  » ouuuuh, attention à la jalousie féminine » et « le star-system c’est un peu creux » ? Merci on avait vraiment besoin d’un autre film sur ces sujets peu explorés. Sans parler des plans voyeuristes à base de meuf à poil ou en talons et sous-vêtements complètement gratuits.