Le Tour des Géants, de Nicolas Debon

Illustration provenant du blog de Nicolas Debon.

Une bande dessinée qui retrace que ce fut le Tour de France de 1910. Le duel entre les deux favoris, mais surtout le quotidien du Tour, un Tour couru essentiellement par des cyclistes amateurs, réparant eux-mêmes leur vélos, toute assistance extérieure étant interdites durant les étapes. Pas de dérailleurs, les freins sont une nouveautés, le parcours est gargantuesque, épuisant peu à peu les participants (ils ne seront que 41 à l’arrivée). J’aime bien son style de dessin, il faudrait que je mette la main sur un exemplaire de L’Invention du Vide, notamment parce que comme illustré ci-contre, ses paysages de montagne sont très beaux.

Marseille 2019

Une semaine de vacances avec OC à Marseille. De l’urbex, une rando, du farniente, des balades en ville, un musée… la semaine a été bien remplie. Pas trop de soleil, mais c’était très bien néanmoins, j’ai bien envie de retourner dans cette ville.
Une série d’articles pour partager une partie du millier de photos que j’ai prises durant le séjour.

Et on commence par :

Le Panier

Le quartier populaire bien cliché de Marseille, la réalité qui a inspiré Plus Belle la Vie, effectivement fort joli et couvert de street art et de petits cafés hispters (on a mangé dans un fort bon avec cependant une addition fort salée puisque pour deux personnes, ie une part de tarte, un toast à l’avocat et deux boissons, on en a eu pour 26e). On a principalement vu la rue des belles écuelles dedans, ça vaudrait le coup de revenir photographier les œuvres qui couvrent les murs plus extensivement.

Escalier pour monter au Panier
Assis sur un banc, rien d’autre à faire…
Media
Vive la Commune
Oiseau
Bazar du Panier (énorme potentiel d’instagrammabilité, je suis sûr qu’ils délavent soigneusement l’enseigne exprès)
Resist : fille masquée et plantes
Oeuvres diverses, dont Resist et « Tu me fais fondre comme un iceberg »
Wildstyle Ryno/Makak/Relax
Relax et porte calligraphiée
Tête de femme (Tetal Joke?)
Un ange parti trop tôt…
Mosaïque et QR code
Sur le vieux port : quelques #backtothestreet délavés par le soleil

Une Vieille Histoire (nouvelle version), de Jonathan Littell

Sept chapitres racontant sept variations d’une même histoire. Un.e narrateurice sort d’une piscine, court dans un couloir, ouvre une porte, se retrouve en famille, ouvre une porte, se retrouve en couple, ouvre une porte, se retrouve seul, ouvre une porte, se retrouve dans une orgie, ouvre une porte, se retrouve dans une zone de guerre, ouvre une porte, repart plonger dans la piscine. Sept fois de suite, donc. Le genre et l’âge de la/du narrateurice varie, les péripéties dans les différentes situations évoluent, mais quand même ça fait long.

On retrouve des éléments communs entre toutes les variations : une femme au chignon blond, une robe en jersey gris sans coutures, un chat, la composition des repas, un somme sur une couverture verte et or… On essaye d’y trouver une logique, mais s’il y en a une, Littell la garde pour lui. Et il y a du sexe. Beaucoup de sexe. Trop de sexe. C’est un bouquin sur la variabilité des rapports humains, mais visiblement pour Littell le sexe est une constante fondamentale de l’univers. Les passages les plus intéressants sont évidemment ceux qui s’éloignent du schéma établi, notamment le chapitre ou la narratrice ne revient pas dans le couloir entre chacune des instances famille/couple/solitude… mais se déplace dans un espace réel, et le chapitre ou le narrateur est enfant (encore que la narration interroge sur le fait que Littell ait jamais fréquenté un enfant). La description de la course dnas le couloir est beaucoup trop répété ( une trentaine de fois environ, avec des variations minimes, au bout d’un moment je n’en pouvais plus).

Globalement : concept intéressant mais réalisation que j’ai trouvé ratée.

La Grande Panne, d’Hadrien Klent

C’était assez anecdotique. Suite à un attentat d’extrême gauche dans une mine de graphite, un nuage de graphite remonte l’Europe au gré des courants aériens. Aucun risque pour la santé humaine, mais le contact avec les lignes haute tension l’enflamme, provoquant des incendies. Contraints et forcés, les gouvernements italiens puis français coupent les réseaux électrique le temps du passage du nuage, provoquant une parenthèse dans la vie économique du pays.

La prémice était intéressante, mais derrière c’est surtout les états d’âme du microcosme du gouvernement français, délocalisé sur l’île de Sein bénéficiant d’un réseau indépendant du réseau métropolitain. Y’a quelques passages rigolos sur (mais pas tendre avec) les anarcho-autonomes, mais c’est tout.

Faillir être flingué, de Céline Minard

Roman qui se passe durant la Conquête de l’Ouest Américain. Le destin d’une dizaine de personnages s’entremêle dans une petite ville nouvelle. J’ai bien aimé la narration de Minard. On retrouve des scènes de western classique, des passages qui font penser au Grand Jeu, des idées originales dans le traitement des personnages et dans ce qu’ils décident de faire.
Bref, je recommande. Je suis content d’avoir persévéré après Bastard Battle, j’aime bien le reste de ce qu’écrit Minard.

My name is Nobody, de Tonino Valerii

Western de 1973. Il raconte les trajectoires croisées de deux cowboys alors que la Conquête de l’Ouest touche à sa fin. Jack Beauregard est une des légendes de l’Ouest, tireur hors pair et défenseur de la veuve et de l’orphelin, l’incarnation du cowboy platonicien en quelque sorte. Mais il se fait vieux et cherche à quitter l’Ouest pour l’Europe ou il pourra vivre tranquille sans qu’on cherche à le défier pour être celui qui a abattu la légende. Nobody est un jeune homme lunaire, tireur incroyablement rapide aussi, grand admirateur de Beauregard, qui veut le voir accomplir un dernier éclat qui le ferait rentrer dans la légende pour l’éternité. Il correspond assez peu à l’archétype du cowboy pour le coup puisqu’il n’arrête pas de faire le pitre.
Le film montre comment Nobody va manipuler les événements pour aider Jack mais aussi le forcer à accomplir l’exploit qu’il voulait le voir réaliser.

C’est lent comme tout bon western spaghetti. Ça parle du bon vieux thème des faits vs la légende, de la fin d’une époque. De belles scènes (l’affrontement chez le barbier qui ouvre le film, les démonstrations de vitesse de Nobody, le concours de visée dans le bar). Pas enthousiasmé par la bande son par contre, Morriconne part trop sur le côté comique du film à mon goût.
Je suis content de l’avoir vu, mais il n’est pas au niveau de la Trilogie des Dollars je trouve.

Ralph Breaks the Internet, de Rich Moore et Phil Johnston

Par convention mon « de » donne les noms des directeurices, mais pour des gros films d’animation comme ça je devrais peut-être juste nommer le studio ?

La suite de Wreck-it Ralph, que j’avais beaucoup aimé. Pas très convaincu par cette suite, dont j’ai trouvé qu’elle fonctionnait beaucoup par gimmicks et références (et placement de produits notamment Disney).
Des passages sympas cependant, notamment les moments qui se rapportent aux thèmes des princesses (la scène où Vanellope rencontre les autres princesses Disney, le moment où elle se met à chanter, et le sauvetage de Ralph évidemment).

Par ailleurs je sais que ce n’est pas le propos du film mais y’a d’énorme problèmes de cohérence internes : y’a un réseau de téléphone utilisé par les personnages qui sont… dans le réseau de communication ? Et pourquoi les avatars des princesses Disney ont des *pouvoirs* ???

Bref, ça se regarde gentiment mais on sent un peu trop le syndrome « suite d’un Disney »

Love, Death and Robots, de Joshua Donen, David Fincher, Jennifer Miller et Tim Miller

Anthologie de courts métrages animés sur des thèmes SF/fantasy/fantastique.
Le concept était prometteur, c’est joli à regarder il y a plein de styles d’animation différents, mais les épisodes n’ont pas grand chose à raconter en un temps aussi court, on est très souvent sur des poncifs de la SF.
Par ailleurs, il y avait visiblement un challenge « le plus de nudité féminine gratuite possible » qui courrait dans le studio de prod.

Je ne recommande pas, quelques épisodes mis à part.

Saison 3 : [edit 2022]
Saison plus courte que les deux précédentes. L’épisode final (Jibago) vaut le détour en termes d’animation, l’épisode Bad Travellings est sympa en terme d’ambiance. Deux épisodes beaucoup trop militaristes et inintéressants. Globalement ça reste assez anecdotique.

The Greatest Showman, de Michael Gracey

L’histoire largement romancée de Phinéas Barnum, le créateur du cirque éponyme. Le personnage principal (et son émule), même si le film essaye de les rendre sympathiques, sont visiblement deux beaux connards, bien déterminés à gagner leur place en haut de la société classiste. Y’a un petit écho à Hamilton dans le côté dont Barnum n’est jamais satisfait de ce qu’il a et finit par ruiner son mariage et son cirque dans sa poursuite de la reconnaissance plus large de la société (les parents de sa femme, la bourgeoisie anglaise et américaine)…
Les chorégraphies sont très belles par contre, le film est beau visuellement, et réussit très bien le contraste chorégraphies et musiques modernes avec les costumes et l’époque de l’histoire.

Hereditary, d’Ari Aster

Film d’horreur sorti en 2018. Il est joli dans la mise en scène (les passages brusques jour/nuit sur un plan fixe, certains angles de caméra), y’a des points de scénario intéressants, mais globalement l’histoire reste assez brouillonne, on ne sait pas vraiment quels personnages on suit (même problème que dans The Babadook, où on ne sait pas si le personnage de la mère est un opposant ou un adjuvant. Et pas d’une façon qui rajoute de l’ambiguïté intéressante, plutôt d’une façon qui brouille la compréhension des enjeux).

C’est peut-être une vision personnelle mais pour moi un bon film d’horreur ça reprend les mécanismes de la tragédie antique, avec un côté mécanique implacable, là y’a des trucs qui arrive sans que l’on sache trop pourquoi, les mécanismes ne sont pas cohérent.