L’une c’est Pauline qui, à 17 ans, vient en aide à l’autre, Suzanne, sa voisine de 22 ans, qui n’a ni les ressources ni l’énergie de poursuivre sa troisième grossesse. Le film suit le parcours de ces deux femmes pendant 15 ans, l’amitié profonde qui les lie, leurs combats pour s’émanciper des pressions parentale, maritale, conjugale, reproductive, sexuelle. À travers elles, on suit en filigrane les luttes féministes des années 60-70 (contraception, avortement, Planning familial, etc.). C’est un film que j’ai trouvé très doux et réjouissant par sa manière d’incarner des propos politiques et militants dans des histoires du quotidien, de beaux personnages et des chansons géniales. Bref : il faut regarder L’une chante, l’autre pas !
Archives de catégorie : Longs métrages
Terminator Genisys, d’Alan Taylor
Cinquième film de la franchise Terminator. Il est rigolo parce que c’est celui où on s’amuse un peu avec l’usage du voyage dans le temps : le film commence par revisiter Terminator 1, faisant diverger la timeline avec de nouveaux Terminator voyageant dans le temps, réglant en deux coups de cuillère à pot le fait de sauver Sarah Connor. Ensuite ça part un peu en latte. Les héros décident de voyager dans le temps de 1984 à 2017, faisant en sorte de n’avoir que 24h pour arrêter Skynet au lieu de 33 ans. Ça parait pas le meilleur move du monde. Mais bon ensuite y’a des combats et des cascades sympas, avec Schwarzenegger qui campe un Terminator « âgé mais pas obsolète » qui visiblement s’amuse beaucoup dans son rôle de robot avec des capacités d’interactions sociales limitées. Si vous aimez les explosions et les robots c’est pour vous.
The Gods must be crazy, de Jamie Uys
Film botswanais et sud-africain de 1980. Plusieurs lignes narratives s’entre-mêlent : un homme San du Kalahari veut aller jeter une bouteille de soda tombé sur sa famille depuis un avion et qui par son unicité devient sujet de discorde. Une institutrice sud-africaine doit rejoindre une mission au Botswana, conduite par un thésard atteint de timidité chronique, et des rebelles communistes passent la frontière pour se réfugier dans le pays voisin après un attentat raté.
C’était assez drôle et plutôt réussi, y’a de la bonne slapstick comedy, les personnages sont réussis (les communistes sont évidemment très très méchants mais c’est d’époque). Il y a cependant eu des controverses sur le film à sa sortie : d’une part il ignore totalement la question de l’apartheid en Afrique du Sud, et les Sans sont présentés comme totalement préservés de l’influence de la civilisation, quand dans la réalité l’ethnie souffre de gros problèmes types dépendance à l’alcool, sédentarisation forcée…
Les Tuche, d’Olivier Baroux
Comédie française pas raciste. On suit les mésaventures de la famille Tuche, famille prolétaire qui gagne au loto et décide de s’installer à Monaco, le royaume de Stéphanie, idole de Kathy Tuche. Ils arrivent avec tout leur habitus de pauvres et bouleversent le quotidien du Rocher en imposant leurs valeurs moins étouffantes que celles de la bourgeoisie.
C’est assez sympa, les personnages sont attachants, le film se moque des riches mais pas des pauvres (les Tuche sont d’ailleurs un peu des pauvres « idéaux », avec le cœur sur la main – excepté l’usage un peu trop récurrent de « pédé » comme une insulte). Y’a une grande tendresse des personnages les uns envers les autres, la scène de la recherche de la maison est d’ailleurs adorable.
Le Grand Blond avec une chaussure noire, d’Yves Robert
Film français de 1972. Pour démasquer son second qui veut prendre sa place, le chef d’un service d’espionnage français fait croire qu’un quidam lambda est un agent dormant. Le second met tous les moyens de sa cellule secrète sur la surveillance du dit quidam, qui s’avère être un musicien particulièrement gaffeur (interprété évidemment par Pierre Richard). Des quiproquos et des gags visuels s’ensuivent.
J’ai bien aimé. Y’a une petite vibe Au Service de la France. Les personnages féminins servent exclusivement d’intérêt amoureux/sexuel, ça c’est un peu dommage, mais sinon c’est rigolo dans la narration.
The Square, de Ruben Östlund
Palme d’Or 2017. Film suédois qui suit la vie personnelle et professionnelle du chargé de la communication d’un musée d’art contemporain. Le personnage principal est montré comme un connard fini, qui tente de passer pour un chic type. Quand il se fait voler son portable, il le localise dans un immeuble de banlieue et va mettre une lettre menaçante le réclamant dans la boîte aux lettres de chaque appartement de l’immeuble, ce qui n’est pas sans conséquences pour la centaine de personnes accusées à tort. On le voit abuser de son pouvoir dans diverses situations, tout en professant des valeurs humanistes de façade. En parallèle, les installations d’art contemporain du musée partent dans tous les sens : la campagne de communication sur la nouvelle acquisition du musée (qui donne son titre au film) est menée par deux pubards arrogants qui sortent de la merde en permanence et décident qu’il faut à tout prix choquer le public, la gestion au jour le jour du musée est calamiteuse, et le clou du spectacle est une performance lors d’un dîner de gala, très réussie d’un point de vue artistique mais avec zéro souci du bien-être des spectateurs, poussée jusqu’à ce que ça tourne mal.
Globalement c’est très bien filmé, le rythme est lent mais les scènes sont calculées pour, le film est beau. Niveau message/scénario par contre, c’est plus flou. Le film dénonce une certaine vacuité de l’art contemporain et des gens qui se prétendent sympa en étant des connards derrière. Ok, mais c’est pas le message le plus révolutionnaire au monde.
Intéressant mais pas démentiel.
How to steal a million, de William Wyler
Film de cambriolage de 1966, avec Audrey Hepburn et Peter O’Toole.
Audrey Hepburn joue la fille d’un faussaire d’art parisien. Mais par orgueil, celui-ci prête une statue contre-faite à un musée, qui pour pouvoir l’assurer dans le cadre de l’exposition, commandite une expertise qui révélera à coup sûr la contrefaçon. Il ne reste plus qu’une solution : voler la statue avant l’expertise. Hepburn s’associe donc avec un voleur qu’elle a surpris chez elle, afin de mener à bien le cambriolage.
C’est très bien fait. Le duo entre Hepburn et son partenaire masculin est très classique pour un film d’Hepburn, son personnage joue l’ingénue ; c’est parfois au premier degré parfois au second. Le rôle masculin est protecteur mais arrive aussi à se mettre dans la merde tout seul. Le personnage d’Hepburn ne fait pas grand chose dans le cambriolage lui-même, et un peu plus de consentement avant d’embrasser les gens n’aurait pas fait de mal, mais c’est l’époque qui veut ça.
Mention pour l’acteur qui joue le père faussaire, qui cabotine à mort et c’est fort drôle. Le scénario (et notamment le cambriolage) est assez réussi aussi, il reste simple et efficace.
Charade, de Stanley Donen
Film de 1963. Regina Lampert apprend en rentrant à Paris la mort de son mari, qui avait vendu auparavant tous leurs biens, accumulant la somme de 250 000 dollars, introuvables. Elle apprend que la fortune de son mari, qui avait toujours été élusifs sur son passé, provenait d’un chargement d’or qu’il aurait dû fournir à la Résistance Française durant la Guerre. Les 3 autres membres de son ancienne équipe qui avaient détourné l’or avec lui, veulent leur part, et le gouvernement Américain veut récupérer le tout. Personne ne sait où est l’argent, et rapidement les morts s’accumulent, sans qu’on sache qui est le responsable…
Les rôles principaux sont tenus par Hepburn et Grant, très bons comme toujours. Les dialogues sont très bien écrits, il y a un petit côté Tontons Flingueurs (d’ailleurs sorti la même année, imaginez le crossover !) dans l’équipe de gangsters avec des répliques qui font mouche dans tous les sens. Je recommande.
Knives Out, de Rian Johnson
Film de 2019. Un romancier à succès est retrouvé dans son bureau, la gorge tranchée, à l’issue d’une réunion de famille. Tout pointe vers un suicide, mais un détective – qui a été engagé par un client resté anonyme – soupçonne qu’il y a plus dans cette histoire que ce qui est visible au premier abord.
Le film est bien. De nombreux rebondissements mais qui restent crédibles dans le cadre de l’histoire. C’était intéressant de prendre le point de vue de Marta plutôt que celui du détective (qui est montré comme sympathique mais un peu inepte, pour la plupart les réponses lui tombent dessus, comme il l’admet lui-même). On voit comment elle est prise par les événements et les machinations de la familles de gens friqués et tous insupportables. Les différents membres de la famille sont d’ailleurs très réussis, dans le côté « riche palette de riches connards ».
Je recommande.
Men in Black: International, de F. Gary Gray
Film de science fiction dans la licence Men In Black. C’était assez anecdotique. Dommage parce que l’introduction était bien, Tessa Thompson est super bien en surdouée obsédée par les Men In Black depuis une rencontre durant son enfance. Son infiltration dans les MIB est une bonne séquence Mais dès que l’histoire commence, tout s’affadit. On nous colle l’habituelle créature comic relief un peu relou, les rebondissement qui passent d’un lieu à l’autre sont pas passionnants. Le design des adversaires principaux est cool par contre.