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Josep, d’Aurel

Dessin animé sorti en 2020, qui raconte l’histoire de Josep Bartoli, républicain espagnol et dessinateur célèbre. Le film se focalise principalement sur sa vie dans les camps de concentration établis par le gouvernement français pour gérer les réfugiés espagnols.

J’ai bien aimé – de base j’aime bien le dessin d’Aurel, qu’on retrouve notamment dans Politis et Le Monde. Là plusieurs styles de dessins sont mélangés, pour intégrer celui de Bartoli avec celui d’Aurel, et certains passages sont montrés en images fixes (ie on est plus sur du une image/seconde que du 24 images/seconde).

La mise en scène du récit est intéressante : on a des strates enchâssées, avec le thème de la passation de mémoire : on suit un adolescent qui rend visite à son grand père mourant qui va lui raconter sa jeunesse : on a des similitudes avec la façon dont Land and Freedom était présenté. Mais là le grand-père n’était pas dans les Brigades Internationales, il était un des gendarmes en charge de la surveillance des camps. Il va sympathiser avec les espagnols et surtout avec Josep, qui va lui raconter son histoire, mais il va aussi rester passif devant beaucoup de choses avant de se racheter en partie. Il va être témoin de certains événements, Josep va lui en raconter d’autres. Le film met en scène aussi de façon intéressante les défaillances de sa mémoire, avec des passages incohérents ou mélangeant plusieurs temporalités.

Je recommande.

Behold, a pale horse, de Fred Zinnemann

Film hollywoodien de 1964. Une partie de l’action du film se déroule à Pau et a été tourné sur place, à la base je l’ai regardé parce que j’étais curieux de voir à quoi ça ressemblait. Le film parle de Manue Artiguez, une figure fictive des franc-tireurs se battant contre le coup d’État franquiste lors de la guerre civile espagnole. 20 ans plus tard, Artiguez vit en exil à Pau. Le fils d’un opposant politique tué par la Garde Civile espagnole vient lui demander de revenir en Espagne tuer Vinolas, le capitaine de la Garde de San Martin. En parallèle, Vinolas apprend que la mère d’Artiguez, malade, vit ses derniers jours, et mets en place une souricière autour de l’hôpital pour tuer Artiguez quand il viendra la voir.

Le film est intéressant en ce qu’il montre des figures ambigües : Artiguez est vu comme un héros par les Républicains, mais on est 20 ans après ses exploits, il n’a plus cette image de lui-même. Le gamin intrépide ment pour essayer de forcer la main du héros. L’allié d’Artiguez est un ivrogne. Le prêtre est peut-être la figure la moins ambigue, mais Artiguez le considère longtemps comme un ennemi, l’Eglise étant du côté du franquisme. J’ai globalement bien aimé, par contre les rôles féminins sont ultra clichés et quasi inexistants, ça c’est un peu dommage (mais bon, 1964).