Bande dessinée française. On suit dans un futur proche les aventures de trois bandits septuagénaires à travers un Paris au bord de l’insurrection. La narration suit l’un d’eux avec des troubles de la mémoire, du coup on à l’histoire à l’envers, à la Memento. L’idée est sympa, mais j’ai trouvé que ça donnait une bédé assez anecdotique au final. La couverture est sympa par contre, le côté duel de western rend bien.
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Chronosquad, de Grégory Panaccione et Giorgio Albertini
Une série en 4 tomes + un cinquième indépendant.
Dans l’univers de l’œuvre, le voyage temporel a été découvert. Il ne permet pas de retourner dans le passé de son monde mais d’aller dans des univers parallèles ou le temps s’écoule plus lentement, pour voir leur présent, qui correspond à notre passé. Et la première chose à laquelle on pense quand on a découvert ça… C’est le tourisme !!!!
On a donc un tourisme de masse transtemporel, et une force de police composé d’historien.ne.s, les chronosquads, en charge d’aller récupérer les touristes qui sortent des sentiers balisés. On suit une équipe de ces chronosquads, récemment intégrée par un médiéviste trop enthousiaste d’aller faire du terrain, mais qui se voit envoyer partout sauf au Moyen-Âge. Là dessus, on découvre à la faveur de la disparition de deux touristes dont la fille d’un ministre l’existence d’un front révolutionnaire transtemporel, et de multinationales très motivées par l’idée de privatiser le voyage dans le temps. Oh, y’a aussi une prison installée au Dévonien, Léonard de Vinci et de mystérieuses créatures anthropomorphes blanches comme de l’albâtre avec des têtes énormes.
Ça à l’air de partir dans tous les sens mais l’histoire réussit à rester lisible et cohérente. C’est sympa à lire, mêmes thèmes explorés que Last Year, de Robert Charles Wilson, avec une approche plus humoristique. Pas la BD de la décade non plus, mais prenante.
Une Année sans Cthulhu, de Thierry Smolderen et Alexandre Clérisse
Grosse recommandation, commençons par là.
L’histoire se déroule dans le Lot dans les années 80s. Des adolescents jouent à un jeu de rôle Lovecraftien, le café du village vient d’acquérir une borne d’arcade, une famille de franco-indiens reviennent au village après deux années d’absence, une nouvelle élève prénommée Mélusine intègre le lycée… Plein d’ingrédients pour faire une ambiance très réussie avec du fantastique et une adolescence à la française. Les rôles des personnages sont originaux, l’intrigue est prenante, elle part dans plein de directions mais reste lisible. Et le tout est servi par des dessins magnifiques, avec des couleurs aux reflets violets très rétros.
Les Vieux Fourneaux, de Lupano et Cauuet
Série de bande-dessinée sur trois septuagénaires « anti-système » : un anarchiste, un syndicaliste et un marin au long court, ainsi que sur la petite-fille vingtenaire de l’un d’entre eux.
5 tomes parus pour le moment, qui raconte chacun une histoire relativement indépendante des autres, avec un focus sur un des personnages à chaque tome. C’est très sympa, avec des personnages nuancés : les héros sont sympathiques mais ils peuvent se montrer sacrément obtus voire mauvais par moment. Leurs trois parcours de vie différents font qu’ils sont souvent en désaccord entre eux, la présence de Sophie permet aussi d’avoir un élément extérieur au groupe (et à leur tranche d’âge) avec un point de vue fort différent. Ca mériterait un peu plus de personnages féminins au premier plan d’ailleurs au delà de Sophie, mais il y en a de fort bons dans les seconds rôles (globalement les personnages secondaires sont assez réussis).
Je recommande
L’Invention du Vide, de Nicolas Debon
Bande dessinée sur les débuts de l’alpinisme, avec les premières ascensions des aiguilles de Chamonix dans les années 1880s, une fois les sommets eux-mêmes conquis. Très belles planches de montagne, mais j’ai préféré Le Tour des Géants du même auteur, où on avait un peu plus de contexte.
Les Indes Fourbes, de Juanjo Guarnido et Alain Ayroles
Bande dessinée associant le scénariste de De Capes et de Crocs et le dessinateur de Black Sad. Le récit reprend là où un roman picaresque de 1626, El Buscon, s’arrête. L’anti-héros s’embarque pour les Amériques. La bande dessinée va raconter la seconde partie du destin du personnage, qui va connaitre de nombreuses aventures. La narration est à la première personne, et sur plusieurs niveaux le narrateur n’est pas fiable : les textes ne correspondent pas toujours au dessin, et plus largement le narrateur avoue aux deux tiers de la BDs que toute une partie a été entièrement remaniée pour le faire paraître plus à son avantage. Ca vaut le coup de la lire sans en savoir plus, et je recommande
Melvile, de Romain Renard
Série de BDs racontant des histoires se passant dans la ville de Melvile dans l’Amérique reculée. Des éléments de fantastique légers, des personnages au passé trouble. J’ai bien aimé le dessin, mais les histoires racontées dans ces deux premiers tomes m’ont laissé totalement indifférent.
Cassandra Darke, de Posy Simmonds
Nouvelle bande dessinée de l’autrice de Tamara Drewe. Les histoires entrecroisées de Cassandra Darke, riche marchande d’art et arnaqueuse, insupportable de classisme, et de sa nièce, issue de la bourgeoisie mais en rupture avec ses parents, poursuivie par un malfrat à la petite semaine. Ca se lit un peu comme un conte de Noël, j’ai vu des parallèles avec Scrooge sur internet, c’est vrai qu’il y a un peu de ça avec un setup moderne.
J’ai bien aimé, c’est très Posy Simmonds dans le style avec masse texte.
Moi vivant, vous n’aurez jamais de pauses, de Leslie Plée
Courte BD autobiographique sortie en 2009.
L’autrice raconte son passage dans une grande surface culturelle, où elle a brièvement été libraire. Globalement c’est une assez mauvaise expérience où elle se retrouve à faire de la manutention à la chaîne à des cadences infernales, avec une équipe sous-staffée et des patrons qui n’ont aucun intérêt pour le fait de vendre des livres plutôt qu’autre chose.
Ça se lit vite et c’est intéressant d’avoir un retour sur ce genre d’expérience, mais c’est pas la BD du siècle.
Le Travail m’a tué, d’Arnaud Delalande, Grégory Mardon et Hubert Prolongeau
Bande dessinée sur les nouvelles méthodes du management, basé sur la vague de suicides au travail chez Renault. La bande dessinée suit la vie d’un cadre issu d’un milieu modeste, dévoué à l’entreprise de voitures qui l’a embauché, mais qui va se retrouver complètement sous l’eau en raison du management par objectifs individualisés et des décisions qui privent son travail de sens en fragmentant l’organisation de l’entreprise.
Assez déprimant mais intéressant.