Tous les articles par Machin

Abigail, de Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin

Film étatsunien de 2024. Des criminels kidnappent une gamine de 12 ans et attendent la rançon dans un manoir. Ils découvrent que la fille est en fait un vampire, qui va s’attaquer à eux jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une final girl.

C’était nul. Tous les persos sont clichés, le scénario fait pas sens (les persos passent leur temps à se séparer pour chercher une vampire dans un manoir, après avoir constaté qu’ils ont une unique arme potentiellement efficace contre elle…), c’est filmé comme un film des années 80s sans budget. Franchement c’était une purge.

Ne recommande pas du tout.

Comme un lundi, de Ryo Takebayashi

Film japonais paru en 2024. Akemi Yoshikawa travaille dans une petite agence de publicité, qui est dans le rush pour sortir une campagne sur une soupe miso en comprimé. Alors qu’elle tente désespérément de boucler son dossier, deux collègues juniors persistent à l’interrompre pour lui dire que l’agence est prise dans une boucle temporelle. Akemi va progressivement réaliser qu’ils ont raison, et que ses semaines font plus que toutes se ressembler un peu…

C’était fort chouette. Un film de boucle temporelle à petit budget, une satire du monde du travail (satire qui reste très en surface, y’a pas de grosse remise en question), des acteurs qui jouent bien, un film qui ne se prend pas au sérieux (la scène avec les lunettes et les marteaux), c’était un très bon moment.

Je recommande.

Cordes sur Ciel

Retour à Cordes, par meilleur temps qu’il y a quelques années. Déambulation dans la ville avec L. et M., suivie d’une mini-randonnée dans les alentours puis d’une soirée avec un concert de salsa à la brasserie Auros à la sortie du village.

Le village depuis les alentours
Panorama depuis Cordes
Gargouilles étranges
Panorama depuis Cordes aussi
Papillon (zygène ?)
Habitation précaire
Les murs de Cordes
Fleur complexe

Girl on the third floor, de Travis Stevens

Film étatsunien de 2019, par le même réalisateur que A wounded Fawn. Un homme arrive dans une maison de banlieue pour la rénover avant que son épouse et lui-même n’habite dedans. Des phénomènes étranges se produisent, des parties de la maison semblent pourrir ou se déliter très rapidement, et l’homme se trouve rapidement débordé par la tâche… Y’a de l’imagination sur les symptômes de la maison hantée et sur les effets spéciaux analogiques, à base de liquides gluants qui sortent des prises et de billes qui roulent sur le plancher, mais l’histoire tient sinon sur un timbre-poste, c’était clairement pas du tout au niveau de Wounded Fawn (après j’ai de hautes attentes en termes d’histoires qui parlent d’architecture et de surnaturel).

Furiosa: a Mad Max saga, de George Miller

Film australien de 2024, préquelle de Mad Max: Fury Road. On suit la vie de Furiosa, de sa jeunesse une fois séparée de sa famille qui habitait the Green Place (une utopie écologiste au milieu du monde ravagé de la saga Mad Max) jusqu’à sa vengeance contre Dementus, le chef du gang qui l’a enlevée et a tué sa mère.

Ça souffre un peu du problème habituel des préquelles, qui est qu’on a une bonne idée de quels personnages seront là à la fin et dans quel état et qu’on perd l’effet de surprise – ici on connaissait quasiment tous les personnages et lieux. Quelques longueurs sur la fin (quand on en arrive au face à face Dementus/Furiosa, c’est trop verbeux) et il n’arrive pas à se hisser au niveau du précédent, mais ça reste un film très sympa à voir, qui en met plein la vue. J’ai beaucoup aimé toute la séquence des attaques aériennes sur le war rig, avec l’espèce de méduse de toile, c’était assez poétique. J’aurai bien voulu voir plus de la Green Place par contre (ça pourrait être rigolo de faire un Mad Max optimiste qui se passe dans un endroit où les choses vont bien). En soi c’est de l’exploration du lore et c’est rarement le plus satisfaisant, mais il y a quelques belles séquences (l’attaque aérienne sur le war rig qui est le moment qui rappelle le plus Fury Road ; la séquence au Bullet Mill, tout le début jusqu’à la capture de la mère de Furiosa) qui valent le coup.

A voir si vous avez vraiment beaucoup aimé Fury Road et que vous en voulez plus, sinon (re)regardez Fury Road

ゴジラ -1.0 (Godzilla Minus One), de Takashi Yamazaki

Film japonais de 2023. Dans les derniers jours de la seconde guerre mondiale, Koichi, pilote kamikaze, est témoin de l’apparition de Godzilla sur une île du Pacifique. Une fois démobilisé et revenu dans un Tokyo dévasté, il refait sa vie malgré les crises de stress post-traumatique et la culpabilité du survivant qui l’assaillent. Mais les essais nucléaires des USA vont de nouveau réveiller la créature, qui attaque des bateaux puis directement la ville de Tokyo. Devant l’inaction des gouvernements US et japonais qui ne veulent pas attiser les tensions avec l’URSS par des manœuvres militaires, une initiative privée rassemblant d’anciens soldats japonais va se dresser comme seule ligne de défense de l’archipel devant la créature.

J’ai été moins pris dans le film que pour Shin Godzilla (et je trouve que c’est un film d’action plus classique), mais c’était très bien quand même. Belles reconstitutions de l’époque, design de Godzilla très réussi, les personnages sont attachants, un happy ending sympa.

Nos puissantes amitiés, d’Alice Raybaud

Essai paru en 2024, sur les liens d’amitié et la place qui leur est donné dans nos sociétés occidentales modernes. Ca souffre d’un défaut qui est celui de l’« essai de journaliste » : par rapport à des essais de chercheureuses, c’est beaucoup moins fouillé, ça présente des éléments intéressant mais j’ai tout le temps envie que ça aille plus loin. Et par ailleurs la maison d’édition a mal fait son travail, il y a des coquilles dans le texte, ce qui sort de la lecture.

Ces éléments posés, quid ? Le livre se divise en 8 chapitres, qui traitent respectivement de l’Histoire de l’amitié, des amitiés genrées (entre hommes, entre femmes, entre les deux genres principaux), de récupérer des dispositifs pensés pour les couples pour des relations amicales (PACS, cohabitation), d’avoir (ou d’éduquer) des enfants entre ami.es, des amitiés queer, de liens entre militantisme et amitié, de travail/production dans des groupes amicaux (plutôt que dans du salariat classique) et de la vieillesse (avec l’exemple de la maison des Babayagas).

L’ouvrage évoque les soutiens mutuels que peuvent d’apporter des amie.es, la notion de non-exclusivité des amitiés (et le fait que ça n’empêche pas une possible jalousie), le fait qu’au contraire de la relation romantique souvent avec l’amitié on ne met pas « tous ses œufs dans le même panier », ie on ne demande pas à une seule personne d’être à la fois un.e confident.e, un.e partenaire sexuel.le, un.e coparent.e, un soutien psy… Il parle aussi de l’intérêt (et des risques) de mêler militantisme et amitié (avec l’exemple des luttes féministes, mais c’est probablement transposable). Il montre bien que la relation romantique (et la filiation) est la seule envisagée dans les dispositifs légaux d’entérinement des unions entre personnes. Dans la vision du monde c’est pas mal le cas aussi (le couple comme « relation prioritaire » sur les amitiés), mais moins que dans la loi quand même.

Intéressant, mais mériterait d’être encore approfondi comme sujet.

Hades, du studio Supergiant Games

Jeu vidéo sorti en 2020. C’est un roguelike (ie, on refait toujours la même progression depuis le début en allant de plus en plus loin, et les rencontres que l’on fait au fur et à mesure sont générées aléatoirement, sauf les boss dont il faut apprendre le pattern d’attaque pour réussir à les battre). On joue Zagreus, le fils d’Hadès, décidé à s’échapper des Enfers pour aller retrouver sa mère Perséphone à la surface. On a a disposition plusieurs armes, et des pouvoirs spéciaux filés par les différents dieux du Panthéon grec, qu’on rencontre aléatoirement au cours du run. Les victoires donnent différentes récompenses qui peuvent être utilisées pour acheter des améliorations des armes ou de nos statistiques de combats, ou des améliorations cosmétiques des salles de départ, où on peut aussi interagir avec différents personnages, ce qui permet de découvrir des bribes de l’histoire du jeu.

J’ai bien aimé. C’est un genre de jeu auquel je suis assez mauvais, mais il est designé pour être très addictif, et ça fonctionne, avec une courbe de progression qui est bien paramétrée (qui a quand même été bien raide pour moi au début jusqu’à ce qu’un truc se débloque, mais il a fallu que j’active le mode facile pendant très longtemps pour acquérir les bons réflexes de combat).

L’histoire est pas révolutionnaire si vous connaissez un peu la mythologie grecque, mais le gameplay est bien réussi et ça file les bonnes doses d’endorphines. Je recommande.

Touchées, de Quentin Zuttion

Bande dessinée française parue en 2019. On suit 3 des 6 participantes à un atelier d’escrime thérapeutique, un dispositif de guérison des traumatismes liés à des violences sexuelles par la pratique d’un sport de combat. On voit donc le cheminement de Lucie, Tamara, et Nicole, trois femmes avec des parcours très différents, qui vont se rapprocher et se soutenir les unes les autres.

Sujet pas très joyeux, mais BD réussie, des parcours de convalescence qui vont très vite mais dans le cadre d’une fiction ça passe. Un joli dessin à l’aquarelle (juste un peu perplexe sur le fait de mettre une meuf sans pantalon en couverture d’une BD sur les violences sexuelles, mais bon).