Archives mensuelles : juillet 2013

Les Vélos Bleus, anatomie d’un désastre.

Nice. Sa promenade, ses eaux limpides, son soleil écrasant, ses vélos en libre-service. Ses vélos en libre-service. Je n’ai rien vu d’aussi mal fait de ma vie. Ces vélos sont l’illustration parfaite de pourquoi la technologie des années 90 ne permettait pas la mise en place des VLS (oui, on va abréger vélos libre service parce que sinon ça va rapidement devenir aussi pénible qu’un déplacement à Nice).

Commençons par le commencement : vu que je suis là pour une semaine, je veux un ticket courte durée. Je vérifie rapidement leur existence sur le site internet du bousin puis pars pour la station la plus proche de chez moi. La tête remplie d’espoirs et d’analogies avec les autres VLS que j’ai testés (Paris, Lyon, Bruxelles), je m’attends à pouvoir payer le ticket par carte à la borne. Que nenni. La borne m’informe que « muni de ma carte bleue, je peux appeler le numéro suivant… » Err. Oui mais non. Je ne tape pas mon numéro de carte bleue sur un clavier de portable, et je le donne encore moins à un interlocuteur. Je retourne donc chez moi et je fais l’inscription par Internet. Pour une saleté de ticket une semaine, ils ont besoin de mes nom, prénom, date de naissance, adresse… J’en donne des faux. Numéro de téléphone et adresse courriel. J’en donne des vrais.

Retour à la station. Et là, c’est Kafka sur le rivage méditerranéen.
Premièrement la station à besoin d’être allumée et de booter. Oui, de booter. Et ça prend deux loooongues minutes.
Deuxièmement, « la station » est en fait une sous-station gérant trois emplacements. S’il n’y en a qu’un auquel un vélo est accroché et qu’il a une pédale cassée, vous êtes bons pour aller faire booter une autre sous-station. Bonjour la perte de temps. Idem si l’écran de la station se révèle endommagé et que vous ne pouvez pas voir tout ce qui s’affiche.

Parce que troisièmement, l’affiché est crucial : une fois un vélo choisi, la station vous donne un numéro de téléphone. Les abonnements courte durée sont inutilisables sans téléphone. Et ce numéro (on rentre dans le sublime) change à chaque fois. Pas la peine de l’enregistrer, il vous faudra le rerentrer à chaque emprunt d’un vélo.

Est-ce fini ? Eh bien non ! Parce que ce vélo, retiré avec tant d’efforts, eh bien c’est une bouse. Premièrement il est attaché à la station par une espèce d’énorme chaine qui ne semble avoir pour seuls intérêts que de faire du bruit dans le panier et rajouter du poids au vélo. Les vitesses sont encore plus pourries que sur le vélib’. Les pédales présentent un renflement central empêchant d’y positionner correctement le pied. Tout le vélo a l’air cheap, et ce n’est pas qu’une impression : les deux vélos que j’ai empruntés se sont mis après dix minutes à laisser échapper du moyeu arrière un bruit entre les ongles d’un cochon qu’on égorge sur un tableau noir et un bout de métal chauffé à blanc jouant contre l’âme d’un nourrisson. Atroce.

Bien entendu il faut aussi faire booter les stations pour pouvoir ranger le vélo.

Bref ce service est de la merde de A à Z et j’aimerai bien comprendre ce que l’on fait de l’argent des Niçois. Parce que si ça démontre que la technologie des 90’s n’est pas bonne, le problème est que ces VLS ont été déployés en 2009. Deux ans après le vélib qui doit gérer un nombre bien plus importants d’usagers et avec tout de même un taux de fonctionnement assez élevé. Alors qu’est-ce qui s’est passé à Nice ? Serait-ce que la mairie n’aurait pas conçu le service pour les habitants mais comme attrape touriste et pompe à fric ?

Les couleurs sont jolies par contre
Les couleurs sont jolies par contre

Hmmm, Chagall !

Une tempête absurde ce matin, 30 mm de pluie, des rafales de vent, réveil en sursaut pour abriter les trucs qui se trouvaient sur la terrasse.

Passage au musée Chagall cet après-midi, pour la collection permanente et l’expo temporaire sur les autoportraits de Chagall. De très beaux tableaux, mais protégés par le droit d’auteur donc je ne vous mets pas de reproductions. Vous pouvez cependant les trouver en suivant ce lien.

Les notes suivantes ont été prises lors d’un exposé de Martine Manfré-Itzinger. Les erreurs sont de moi.
Chagall est un peintre russe né au tournant du siècle. De culture yiddish, les thèmes bibliques parcourent son œuvre.

Chagall nait en Russie Impériale à Ви́тебск (Vitebsk) à la fin du XIXe siècle. Il part à Paris, rejoint les peintres russes expatriés en France (notamment les constructivistes). Il repart en Russie, revient en France puis passe aux États-Unis lors de la seconde guerre mondiale. Il refusera d’apprendre l’anglais et parlera toujours en yiddish là-bas.
Il aura trois femmes, Bella (qui meurt en 44), Virginia Haggard (qu’il n’épousera pas) puis Valentine (Vava).

Il utilise une grande palette de couleurs parmi lesquelles les blancs et les bleus sont très riches. Sa palette changera avec la mort de Bella.

Attaché à sa culture yiddish, Chagall peindra des thèmes bibliques toute sa vie, dans lesquels on retrouve des symboles récurrents : Moïse et les tables de la loi, le Juif Errant, le Christ (symbolisant pour lui l’Amour et le Pardon universel).
Il place aussi des thèmes plus prosaïques dans sa peinture : son village natal, ses lieux de résidence (villages provençaux notamment), lui enlaçant sa femme. Il se représente souvent sous la forme d’un âne ou d’une chèvre rouge (vision de l’artiste comme un bouc émissaire)

Il peint le plafond de l’opéra Garnier, diverses mosaïques, des vitraux pour des églises et participe à la conception du musée biblique qu’il avait voulu et qui expose ses toiles bibliques à Nice.

Des vacances à l’ombre du TGV.

Sitôt mon stage fini, j’ai sauté dans un TGV pour rejoindre mes parents sur la Côte d’Azur. Quelques jours avec eux, puis j’ai glissé de Sainte-Maxime à Antibes, puis d’Antibes à Nice. Le 5 j’entamerai un lent mouvement retour en commençant par poser mes bagages à Marseille puis à Lyon, avant d’enfin rejoindre Paris. Je profite du réseau ferré et des ami-e-s qui acceptent de m’héberger (et que je remercie infiniment au passage). J’ai investi dans une connexion internet via la 3G, donc je peux écrire, mais les photos sont un peu trop gourmandes en octets pour être téléversées.

J’ai emporté quelques livres papiers : La mort du Roi Tsongor, Crimes de Seine, L’Aube Incertaine et Le Royaume Blessé (vivent les titres-groupes nominaux !). C’est à peine un quart de ce que j’emporte habituellement pour les vacances.
Mais mon atout caché, c’est la liseuse : pour ce mode de vie semi-nomade, c’est vraiment l’idéal. J’ai donc lu Wicked de Gregory McGuire, Malavita de Benaquista et Little Brother de Cory Doctorow.
Wicked reprend l’histoire du Magicien d’Oz mais la raconte depuis le point de vue d’Elphaba, la Méchante Sorcière de l’Ouest. Les thèmes parcourant le livre sont passionnants : la définition du Mal, la réécriture de l’Histoire par les vainqueurs… Cependant, le style n’est pas incroyable et l’histoire s’envase un peu par moment. Recommandé quand même comme un classique de la culture américaine revisité. Malavita c’est du Benaquista et c’est donc toujours bien. Une famille s’installe dans une petite ville normande sans histoire, et de là les choses dégénèrent. De Benaquista je recommande aussi Saga, qui parlent de l’écriture d’une série télé. Enfin Little Brother (téléchargeable gratuitement ici) aborde les thèmes de la vidéosurveillance, de la lutte contre le terrorisme et des libertés qu’on y perd, et les relie au mouvement yippie et des marches pour les droits civiques. Publié en 2008, l’affaire de la surveillance de la NSA le rend plus que jamais d’actualité.

Fill your ears.

Deux podcasts, bien différents :

Tout d’abord, les sélections musicales de RayMax, ses Z-sides. Une nouvelle sélection tous les samedis, le nom des pistes étant révélé la semaine suivant la diffusion. Il y a de tout et c’est de la très bonne qualité.

Ensuite, Welcome to Nightvale (découvert via picomango et Tumblr). Soit la radio d’une petite ville US perdu au milieu du désert, en proie à toutes les activités paranormales et fantastiques possibles et imaginables. Présenté d’un ton badin et d’une voix grave par Cecil.