Archives par mot-clé : zombies

We are zombies, d’Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell

Film de zombies canadien paru en 2023. L’apocalypse zombie est arrivée. Sauf que… non ? Les morts reviennent à la vie mais ils ne sont pas affamés de chair humaine. Par contre ils sont infatigables (mais prompts à perdre des morceaux de corps), ce qui les rend très compétitifs sur le marché de l’emploi (surtout qu’ils n’ont pas besoin de manger). Dans une ville dominée par la Coleman Corporation, Karl et Freddie se font passer pour des employés de l’entreprise pour collecter des zombies chez les gens, mais au lieu de les emmener dans les « maisons de retraite » de la corporation, ils les revendent à un artiste qui utilise les corps pour ses performances. Jusqu’à ce que la corporation décide de se venger de cette perte de revenus.

C’était assez réussi. Ca fait film de série B des années 80/90 (pensez Kung Fury pour l’esthétique rétro), avec des personnages particulièrement stupides – la comédie basée sur les idiots ça marche assez bien – dans un univers lui aussi stupide.

Je recommande dans le genre qui ne se prend pas du tout au sérieux.

The Last of Us, de Neil Druckmann et Craig Mazin

Série HBO sortie en 2023, adaptation du jeu vidéo éponyme. Dans un monde dévasté en 2003 par une pandémie zombie causée par un champignon, Joël, un mercenaire fatigué, doit faire traverser les États-Unis à Ellie, une adolescente qui semble être immunisée au champignon.

J’ai pas été fan des deux premiers épisodes, mais la série décolle après, je trouve. L’univers est beau dans le style post-apo (même si pas toujours ultra-convaincant sur certains petits détails). La mise en scène des paysages du centres des USA est réussie. La relation entre Joel et Ellie fonctionne relativement bien, avec le côté ours bourru de Joël qui se dégèle peu à peu et est finalement près à tout pour protéger sa fille adoptive. Les moments de flash-back fonctionnent plutôt bien. Si la vie de Joel en 2003 lors du premier ep m’a laissé relativement froid, la série décolle avec les 45 minutes de flash-back sur le personnage de Nick Offerman durant l’ep 3, puis le récit de la dernière journée d’Ellie parmi les FEDRA ou sa naissance fonctionnent bien pour sortir du cadre du récit principal et rajouter de l’épaisseur aux relations entre les personnages et du lore à l’univers. J’ai par contre été agacé à chaque fois par les séquences « recréons de façon ultra artificielle des éléments de gameplay » à base de « Oh, Ellie, toi seule peut passer à travers ce mur puis m’ouvrir la porte depuis l’autre côté » ou « on est séparé par cette voiture, retrouvons nous de l’autre côté du niveau de la rue ! ». Le niveau de noirceur des épisodes varie pas mal de l’un à l’autre (bon c’est jamais ultra-joyeux), avec un déchaînement de violence dans les deux derniers, mais ça fonctionne bien.

Je recommande si vous aimez les zombies et Pedro Pascal (who doesn’t?).

Coupez !, de Michel Hazvanicus

Film français sorti en 2022, divisé en trois parties : Une demie-heure présentant un film de zombies méta où pendant un tournage de film de zombie, l’équipe de tournage est attaquée par de vrais zombies ; les trois mois avant le tournage de ce film où l’on voit Rémy Bouillon, petit réalisateur de films publicitaires et de clips accepter de le tourner pour une nouvelle plate-forme de streaming japonaise, en un plan séquence diffusé en direct ; puis enfin le tournage du film initial vu depuis les coulisses, les conditions plus que chaotiques du tournage en direct expliquant les incohérences de tout ce qui était montré au spectateurs dans la première partie du film.

J’ai bien aimé. Après Immortality (et dans une certaine mesure I’m thinking of ending things) je suis dans une petite phase « cinéma et méta ». Coupez ! est visiblement l’adaptation d’un film japonais, Ne coupez pas !, le côté portage du film du Japon à la France est repris en interne, avec des conséquences absurdes, comme le fait que tous les personnages portent des noms japonais et parlent d’expériences réalisées sur place par l’armée japonaise alors qu’ils sont clairement dans un centre commercial en Île-de-France. Le film donne un peu envie d’en tourner soi-même, avec un côté bordélique du tournage, la satisfaction de la fin du film (accentuée ici par le côté « plan-séquence en direct qu’il faut réussir à tenir une demi-heure », où la fin du tournage intense correspond à la fin du travail sur le film) et du travail collectif étant bien mis en scène dans la pyramide humaine de la fin.

Le côté plan-séquence d’une demi-heure m’a un peu fait penser à l’expérience de l’épisode final de The Third Day, performance diffusée en direct à la télévision pendant 8h, et qui avait effectivement des problèmes de faux raccord, évidemment les hommages

Je recommande.

All of Us Are Dead (지금 우리 학교는), de Cheon Seong-il

Série coréenne sortie en 2022. Une épidémie de zombie démarre dans un lycée d’une petite ville coréenne puis s’étend à toute la ville. On suit plusieurs personnages ou groupes de personnages qui se démènent au sein de cette épidémie.

La série était assez peu satisfaisante. Le contexte du lycée et de la forme architecturale du lieu, avec les différentes salles de classes, les espaces communs, les espaces extérieurs étaient intéressants, la dynamique des personnages avec les hiérarchies scolaires, de popularité, les rapports à l’autorité à la fois de l’institution scolaire et de la société coréenne aurait pu être intéressante, mais ça tombe un peu à plat. Si la forme sérielle laisse de la place à la construction des personnages et à l’expression des sentiments et des traumas des personnages, la série souffre quand même largement de temps morts, et les réactions des personnages sont assez stéréotypées et répétitives. On peut argumenter qu’il s’agit de lycéens, traumatisés et en manque de bouffe, sommeil et eau, mais c’est en soi un choix de réalisation. De plus, la série est aussi très genré, avec des personnages féminins passifs (il y a en a deux qui finissent par être un peu plus active, mais c’est une fois qu’elles ont été transformées en hybrides humains/zombies) et des mecs qui prennent l’initiative, ordonnent des trucs, se battent.

La série choisit aussi de passer trop de temps sur l’origine de l’épidémie, pour servir un gloubi-boulga de pseudobiologie (astuce : les zombies ne sont pas justifiables biologiquement, mettez la question sous le tapis le plus rapidement possible si vous parlez de zombies) dont on se fiche éperdument.

Bref, c’était pas une très bonne série. Je pense que pour faire une série de zombie qui m’attirerait vraiment, il faudrait plus partir sur des gens qui macgyverisent leur résistance aux zombies et leurs déplacements, que de multiplier les mauvais choix de la part des personnages pour créer de la tension artificiellement. (C’est d’ailleurs un peu ce qui est fait – avec une dimension psychologique en plus sur la question de l’isolation – dans La nuit a dévoré le monde, que j’avais beaucoup aimé.)

Death Becomes Her, de Robert Zemeckis

Film américain de 1992. Une actrice obsédée par l’apparence de la jeunesse boit une potion magique lui garantissant la jeunesse éternelle. Tuée par son mari peu après, elle devient une zombie, qui doit recourir à des produits industriels pour maintenir son apparence. Elle tente de manipuler son mari croque-mort pour qu’il s’en charge, mais elle finit par ne pouvoir s’appuyer que sur sa meilleure ennemie, dans la même situation qu’elle…

C’était inégal. Meryl Streep joue le rôle principal et le joue très bien. Le film part un peu dans toutes les directions, on est sur une dénonciation des injonctions permanentes à la beauté que subissent les femmes, mais pas toujours de façon très adroite. Y’a une séquence grossophobe complètement gratuite au début du film – et quand je dis complètement gratuite c’est qu’on peut juste la virer et le film reste totalement compréhensible.

Y’a une influence Rocky Horror Picture Show dans le manoir de la dispenseuse de la potion d’éternelle jeunesse avec ses serviteurs bodybuildés, un côté meurtre pasionnel à Mulholland Drive dans un bout du film – en fait on à pas mal l’impression de voir un patchwork de films, mais c’est peut-être volontaire de la part de Zemeckis.

Peninsula (반도), de Sang-Ho Yeon

Film de zombies, la suite de Dernier Train pour Busan. 4 ans après l’épidémie du premier film, la Corée a été coupée du reste du monde. Des réfugiés coréens à Hong Kong sont recrutés par un mafieux local pour aller chercher un camion plein de dollars abandonné près du port de Séoul.

Sur place, ils se rendent compte qu’il y a des survivants, une famille attachante avec des gamines qui font drifter une voiture dans Séoul, et une ancienne unité militaire dont les membres abandonnés sont devenus fous et organisent des combats entre des gens qu’ils enlèvent dans la rue et des zombies (le film n’a pas peur des clichés, vous l’aurez compris).

C’était moins bien que Dernier Train pour Busan, parce que c’était très classique comme film de zombies. Y’avait de jolis plans, quelques hommages, une course poursuite en voiture à la Mad Max, et une fin très prévisible. C’est un honnête film de zombies mais ça ne va pas au delà.

Dernier Train pour Busan (부산행)

Film coréen de 2016. Une épidémie de zombie se répand dans la péninsule coréenne. Un gestionnaire de fonds et sa fille sont dans un train roulant de Séoul à Busan. Avec une poignée d’autres passagers du train, ils doivent affronter les zombies dans le train et autour.

C’est cool de voir un film de zombies non-américain. Y’a la traditionnelle de combat dans un couloir qui est un passage obligé de tout film coréen (en même temps, dans un train, ce serait difficile de faire sans). C’est très bien réalisé, les zombies et les effets spéciaux sont bien faits, c’est un peu moralisateur mais les enjeux plus larges sont intéressants, y’a un petit côté défense du service public et du statut de cheminot avec le personnage du conducteur de train. Je recommande.

La Nuit a dévoré le monde, de Dominique Rocher

Un film de zombies se déroulant à Paris :) Un homme s’endort dans une chambre au cours d’une soirée. Le lendemain, il constate qu’il semble être la seule personne n’ayant pas été transformée en zombie dans tout Paris. Il organise sa survie dans un immeuble haussmannien.

J’ai beaucoup aimé. Le film se concentre sur comment le protagoniste gère sa vie dans cet environnement. Un film de zombies intimiste, en quelques sortes. Peu de scènes d’actions et de moment épique, on est plus dans le huis-clos et les clairs obscurs, l’organisation d’une vie en dehors de toute forme de sociabilisation. Quelques incohérences, mais peu, et en contrepartie des scènes très réussies, notamment la scène où il se débarasse des corps de ses ex-voisins.

Je recommande.

Affiche du film

Affiche du film

PariZ, de Rodolphe Casso

L’apocalypse zombie a déferlé sur le monde, et notamment sur Paris. Dans les sous-sols de la station Charles-de-Gaulle – Étoile, un trio de clochards y survivent tant bien que mal. Jusqu’à croiser la route de deux paramilitaires fanatiques, et qu’une alliance de circonstance se noue…

C’était assez cool à lire. C’est bien écrit (quelques coquilles dans l’epub cependant, et second défaut, zéro personnage féminin). C’est cool à lire quand on connaît un peu Paris, on se laisse bien prendre à l’histoire, du bon roman de zombies.

The Girl with all the Gifts

Film anglais réalisé par Colm McCarthy, depuis un roman de M.R. Carey.

Un film de zombies dont le personnage principale est une fille noire de 10 ans et zombie (et super bien jouée par Sennia Nanua). Ça a l’efficacité des films d’ambiance anglais, avec de bonnes questions posées et des décors très réussis. Quelques trous de scénario mais qu’on lui passe bien volontiers. Ça a un petit côté Je suis une légende (le livre) mais du point de vue des non-humains.