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How to live safely in a science-fiction universe, par Charles Yu

Un livre sur le voyage dans le temps. Bon, le voyage dans le temps est un prétexte, l’auteur est rapidement assez clair sur le fait qu’il se fiche un peu de faire une histoire cohérente du point de vue du voyage dans le temps, mais ça reste frustrant de ce point de vue néanmoins. Le voyage dans le temps est un prétexte pour un voyage du narrateur à travers ses souvenirs, son rapport au temps et à son père, mystérieusement disparu après avoir inventé la première machine à voyager dans le temps. Je vois ce que l’auteur tente de faire, mais ça ne marche  qu’à moitié, avec des passages nostalgiques/retrospectifs réussis minés par l’univers science-fictionnel/obéissant aux lois de la narration dans lequel vit l’auteur en étant conscient d’y être (et y’a tout un jeu sur la conjugaison avec la machine qui voyage entre des passés/présents/futurs indicatifs mais se retrouve soudainement en mode subjonctif dans une espèce d’univers parallèle hors du temps où les choses sont ce qu’elles devraient être, mais ça marche pas trop non plus faute d’être exploré jusqu’au bout. Ce qui a nouveau est frustrant, parce qu’il y avait des idées/une approche originale.

Bref, dans le genre je recommande plutôt Fugues, de Lewis Shiner (d’ailleurs je vais me recommander de le relire tant que j’y suis).

Stranger Things, des frères Duffer

Une série qui se déroule dans une petite ville tranquille rurale américaine ou des événements mystérieux se déroulent, liés au laboratoire fédéral à la limite de la commune.

Deux saisons sont sorties, que j’ai regardées chacune au moment de sa parution, en compagnie d’OC. C’est sympa à regarder, l’esthétique est belle, la bande-son (aussi bien les morceaux instrumentaux originaux que la musique de l’époque) est super. Après l’histoire n’est pas ultra-originale. La seconde saison étend bien les thèmes développés dans la première et réussit à proposer une suite relativement cohérente, mais je suis dubitatif sur la possibilité de continuer comme ça encore longtemps. On sent des failles de scénario qui s’agrandissent, des personnages qui se comportent de façon stupide juste parce que ça permet de faire avancer l’histoire notamment.

The Rise and Fall of D.O.D.O, de Neal Stephenson et Nicole Galland

Un bouquin de SF avec de la magie, du voyage dans le temps, des départements militaires secrets et des linguistes obstinées. Ça pouvait être très réussi, mais malheureusement l’exécution est loin d’être à la hauteur de ses ambitions. C’est compliqué de faire quelque chose de bien avec du voyage dans le temps, et que clairement là les auteurices ont mis le problème sous le tapis en disant juste très vite « physique quantique ».

Et en fait c’est un peu significatif du problème de tout le bouquin. Y’a plein de trucs où tu sens de façon grossière que ça se passe comme ça, que les personnages se comportent comme ça, n’envisagent pas telle possibilité, uniquement parce que ça permet de raconter l’histoire. Et, well, meh.

Un des types de récit de science fiction que j’apprécie énormément, c’est ceux où l’auteurice imagine une technologie, un artefact, un point de départ quelconque, et regarde toutes les façons dont il pourrait être utilisé/modifier la société. C’est Lumière des Jours Enfuis d’Arthur C. Clarke, c’est The Power de Naomi Alderan, c’est certains morceaux de Spin de Robert C. Wilson. Quand c’est bien fait c’est génial, et raconter une histoire dans un univers comme ça, même si l’histoire n’est pas incroyable en soi, marche souvent très bien tant que ça permet de montrer différentes facettes de l’univers. C’est aussi ce mécanisme que j’apprécie fortement dans les uchronies.

Ici on a le contraire. Les auteurices veulent raconter une histoire donnée qu’ils ont fixé, et ils adaptent l’univers pour que l’histoire soit racontable. Si c’est fait sans que les coutures soient visibles et proprement rétroingéniéré ok, mais là c’est pas le cas du tout.

 

Videodrome, de David Cronenberg

Film de 1983 de Cronenberg, typiquement cronenbergien, avec des trucs technologico-organiques. C’est assez daté mais intéressant à voir. C’est un film sur la télévision et le pouvoir des images, mais avec des vidéocassettes, mais qui reste d’actualité (enfin si vous supposez que l’actualité c’est de filer des tumeurs hallucinatoires aux gens avec des vidéos qui les reprogramment, mais « en même temps », les vidéos de propagande des djihadistes…)

Escape from New York, de John Carpenter

Film de 1981, au scénario basique : Manhattan est devenue une prison de haute sécurité géante (sic), l’avion du président se crashe dedans (resic), et on envoie le meilleur élément de l’armée américaine le chercher. Sauf que les États-Unis ont une petite tendance facho (indiquée par le fait de changer une de ses plus grandes villes en prison sans espoir de réinsertion), que le Président est méprisable et que l’agent des Forces Spéciales a été condamné pour le braquage de la réserve fédérale.

J’ai une certaine affection pour ce film mais y’a rien d’incroyable dedans, même s’il pose une ambiance (avec le trip tout le monde avec des costumes chelous parce que y’a pas de société stable dans la prison et que comme chacun sait, anarchie=costumes chéper, tsé). Le principal mérite de ce film, pour être honnête, c’est d’avoir permis par son succès un peu random qu’on demande à Carpenter de refaire un truc du même genre et que lui, taquin, commette Escape from LA, suite-décalque upped to eleven du premier, qui pour le coup est très bien.

Waterworld

Film de 1995 de Kevin Reynolds  avec Kevin Costner. Suite à la fonte des glaces, le niveau de la mer est monté jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de terres émergées. Cinq cent ans plus tard, l’Humanité (ou ce qu’il en reste) vit sur des bateaux et plates-formes flottantes. Et se murmure la légende d’une terre émergée, le dryland. C’est du bon post-apocalyptique comme je les aime avec une énorme attention portée au décor, un pendant aquatique à Mad Max bien réussi. Par contre l’histoire tient sur un timbre poche et les rôles féminins sont inexistants. Mais Costner est bon dans son rôle d’anti-héros avec des branchies, mutique et solitaire. Son trimaran transformable est vachement cool aussi. J’ai beaucoup aimé même s’il y a des longueurs.

Missions, de Julien Lacombe

Série française produite par OCS, sur une mission européenne habitée qui va sur Mars. Pas très réaliste (dans le sens une mission spatiale ça ne se déroule pas comme ça, les personnages font n’imp et les technologies aussi d’ailleurs) mais sympa à regarder (épisodes de 20 minutes, ça va vite). Un plot twist intéressant vers la fin de la saison mais qui aurait gagné a être mieux mis en scène  La fin est confuse et les personnages font des trucs randoms juste pour faire avancer l’intrigue, c’est dommage. La musique (et les visuels) du générique est cool.

The Girl with all the Gifts

Film anglais réalisé par Colm McCarthy, depuis un roman de M.R. Carey.

Un film de zombies dont le personnage principale est une fille noire de 10 ans et zombie (et super bien jouée par Sennia Nanua). Ça a l’efficacité des films d’ambiance anglais, avec de bonnes questions posées et des décors très réussis. Quelques trous de scénario mais qu’on lui passe bien volontiers. Ça a un petit côté Je suis une légende (le livre) mais du point de vue des non-humains.