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Zanzibar : Jambiani

En décalé, je vais vous narrer mes péripéties zanzibaries. Je suis parti cinq jours là-bas, du 20 au 24, parce qu’il fallait que je sorte du Kenya pour renouveler mon visa et que tant qu’à faire autant aller à Zanzibar.

20 décembre, 4h45 du matin. Mon réveil sonne, je maudis les inventeurs de l’aéroport et de la clepsydre dans un même mouvement. Je repousse les couvertures, je titube jusqu’à la cuisine, je me donne forme humaine tant bien que mal. J’attrape mon sac, je monte dans le taxi, me voilà parti.
Aéroport, 6h15 du matin. Les formalités ont pris une vingtaine de minutes, comme toujours. J’ai une heure quarante à tuer dans l’aéroport désert, comme toujours. L’avion arrive, nous descendons sur le tarmac pour le rejoindre. Un coucou avec deux hélices sur les ailes, qui n’a pas l’air des plus jeunes. Dedans, une odeur tenace, qui donne l’impression que quelqu’un a uriné sur les sièges en similicuir. A la réflexion, c’est probablement ce qui c’est passé. Ambiance.
Mon voisin est prostré sur son siège, les écouteurs enfoncés au plus profond des oreilles. Il ne doit pas aimer les décollages. L’avion se positionne face à la piste, les hélices accélèrent leur rotation, nous décollons. Une dizaine de minutes après le décollage, le bruit des hélices change soudainement. On entend un hoquet de terreur collectif dans la cabine. En fait, rien. Les moteur étaient probablement passé du régime de décollage au régime de croisière.
Après une heure quarante de vol, nous atterrissons à Dajarani, l’aéroport d’Unguja (Unguja étant l’île principale de l’archipel de Zanzibar, oui j’ai potassé mon Routard). Un chauffeur m’attend (eh, tant qu’a vivre des vacances luxueuses, autant assumer sa classe sociale jusqu’au bout), nous partons pour Jambiani, petit village de la côte Est.

Arrivée à la guesthouse, Dudé’s Guesthouse. Petite chambre tranquille, avec lit, moustiquaire et salle de bain. Hamac devant la maison, que j’annexe mentalement dans la seconde. Je pose mes affaires et part sur la plage, à 20 secondes à pied. Mer turquoise, palmiers, sable blanc, le package cliché est présent.
Je m’enduis de crème solaire pour affronter l’astre du jour, et je m’avance dans la mer. Et je m’avance. Et je m’avance. A cent mètres de la plage j’ai toujours de l’eau aux genoux seulement. Je finis par me résigner et m’allonge dans les quarante centimètres (et autant de degrés Celsius) d’eau et barbote.
Je déjeune sur la plage d’un poisson parfaitement grillé. Sieste et lecture dans le hamac et un problème apparait : voyageant léger, je n’ai pris qu’un seul livre (Hard Magic de Larry Correia, une histoire de magie et de détective privé dans les années 30). Et je le lis bien plus vite que prévu. Visiblement, ma vitesse de lecture en anglais a subrepticement rattrapé ma vitesse de lecture en français. À mon grand dam. Parce que les librairies ne courent pas vraiment les rues à Jambiani (les librairies ne courent nul part, me direz-vous, mais vous m’avez compris).
Le soir, bar, avec un grand drapeau de la Jamaïque en fond visuel, du reggae en fond sonore et un rasta en barman. Il me semble qu’il y a une thématique dans tout cela, mais je n’arrive pas à saisir laquelle. La décoration est complétée par trois guirlandes de Noël, jaune, verte et rouge qui entourent un pilier. En face, la mer dans l’obscurité.
Le lendemain ressemblera comme deux gouttes d’eau au précédent : plage, hamac ; hamac, plage. Je déjeune d’une noix de coco que l’on va me chercher dans l’arbre, je dîne d’un calamar. Demain ce sera la remontée vers Zanzibar Town…

Marée basse

Marée basse
bateau échoué

Un weekend de carte postale

Me revoici après trois jours loin d’une connexion Internet (ne me considérez pas comme un héros).
J’étais parti sur la côte à Diani, avec Christophe et Rémy. C’était la première fois pour Christophe, et Rémi était déjà venu une soixantaine de fois pour le boulot et nous prenait avec lui pour nous faire découvrir.
Nous avons eu l’impression d’entrer dans la Somme de Tous les Clichés. En descendant des plateaux sur lesquels se trouve Nairobi, on gagne une dizaine de degrés. Nous avons pris la route avec le pick-up de Rémi, qui peinait un peu dans les côtes mais était bien vaillant sinon, et nous n’avons pas cru notre dernière heure arrivée plus d’une dizaine de fois. Nous avons traversé le Tsavo, où des zèbres paissaient au bord de la route, nous avons vu le Kilimandjaro dans le lointain (C’est gigantesque. Vraiment. Mon cerveau avait du mal à accepter un truc aussi grand), et après un final sur une piste défoncée (nous avons croisé un bus dont le train avant était tombé O_o), nous sommes arrivés pour le déjeuner. Salade de poulpe dans un restaurant italien, puis réservation d’un cottage pour les trois jours. A cinq minutes à pied de la plage, piscine plus chaude que l’air, moustiquaires et ventilateurs, bref, tout le nécessaire. Au menu, piscine et plage. Le soir descente dans un bar, rugby pour mes deux comparses, lecture sur mon ebook pour moi. Pizza. Dodo.
Plage de Diani

Diani Beach

Le lendemain, plage et piscine à nouveau. Nous évitons les beach boys déterminés à tout nous vendre (j’ai eu trois prénoms et quatre nationalités dans le weekend). Exploration rapide d’un hôtel abandonné, courses, expresso contenant assez de caféine pour une semaine (n’oublions pas qu’il y a une forte présence italienne sur la côte).
Hôtel abandonné

Confrontation au tourisme sexuel : petit-e-s vieilles/vieux blanc-he-s avec leurs mignon-ne-s locales/locaux. Au moins c’est pas sexiste. Ça reste un peu triste. Découverte du pire bar à touriste avec les touristes français les plus clichés possibles. Vol d’un paquet de gâteau par un singe dans notre cuisine ; le petit enfoiré nous nargue depuis le toit en train de bouffer les gâteaux, mais il laisse tomber le paquet. Sa tête dépité valait tous les gâteaux du monde. Restau indien. Dodo.
Dernier jour. Je reste toute la journée dans mon lit ou la piscine à lire, coups de soleil (et roman captivant) obligent.
Lever avant l’aube pour un retour sur Nairobi.