Archives par mot-clé : roman

La Douleur porte un costume de plumes, de Max Porter

Un livre relativement court (je l’ai lu en deux heures je dirais) sur le deuil. Trois points de vues qui alternent : Un homme, ses deux enfants, et Corbeau, une créature imaginaire, qui parlent de la perte d’une femme / d’une mère et du processus de deuil qui s’ensuit. Il est globalement intéressant, mais je l’ai trouvé trop court et un peu inégal.

Corniche Kennedy, de Maylis de Kerangal

Marseille, années indéterminées. Des gamins des quartiers pauvres squattent un bout de falaise à pic sur la mer. Une plate-forme, trois plongeoirs, ils font leur vie. Mais voilà, ça fait désordre, ces jeunes qui crient fort et font leurs petits trafics. Le maire décrète la tolérance zéro, un chat et souris s’installe entre jeunes et policiers. Les portraits des jeunes sont intéressants et réalistes, le commisaire de police est plus cliché et moins crédible. C’est bien écrit et intéressant, mais par contre ça se termine en queue de poisson, c’est un peu dommage.

Les Révoltés, de Sándor Márai

Un cadeau de snoopy.

Quatre lycéens hongrois à l’arrière durant 14-18 sont révoltés par la société et ses conventions étouffantes, par le règne des pères et les obligations. Mais la société pèse lourd et ne pardonne pas les écarts… Pas très joyeux, mais très bien écrit, histoire intéressante et prenante, il a été écrit en 1920 et il a fait pas mal de bruit à l’époque, on comprend aisément pourquoi. Je recommande.

S., de Dorst

Livre concept où l’on suit à la fois l’histoire écrite par un écrivain de la première moitié du XXe siècle, les notes de bas de page de la traduction et les notes dans les marges échangées par deux étudiants cherchant à connaître l’identité réelle de l’auteur, en se référant au texte et en insérant d’autres documents. Ça donne un objet intéressant puisque le sens de lecture est choisissable, que les notes de marge ne sont pas toujours écrites dans l’ordre. Tout n’est pas toujours crédible mais globalement ça fonctionne bien.

Winter Journal, de Paul Auster

Fortement autobiographique, Auster revient sur sa vie quand il touche à son « hiver ». Détaille certains aspects par liste (tous les endroits où il a habité, par exemple), par thème, par anecdotes. C’est brillant comme toujours chez Auster. Par contre c’est le premier que je lis en VO et c’est nettement moins facile qu’en VF, mais je ne sais pas si ce n’est pas dû à ce livre en particulier.

Gloriana ou la Reine Inassouvie de Michael Moorcock

Intriguant. Un peu uchronique, un peu fantastique, principalement un conte avec une reine intranquille, une cour rythmée par les saisons, un chancelier qui intrigue dans l’ombre. J’aime bien Moorcock en général. Problème, le roman se finit sur un viol gratuit (enfin, non pas qu’il existe des viols justifiés ou justifiables, mais là ça arrive de nul part dans le schéma narratif, et ses conséquences dans l’histoire sont hautement problématiques puisqu’il résout des problèmes??? Like ???), qui visiblement a été enlevé dans les éditions ultérieures du livre quand l’auteur a réalisé que c’était carrément problématique.