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Les Années, d’Annie Ernaux

Roman français de 2008. Annie Ernaux détaille sa vie et les changements dans la société française entre 1940 et 2008. Le texte est espacé de descriptions de photos/vidéos, et se déroule à la 3e personne. J’ai beaucoup aimé, je ne saurai pas exactement dire pourquoi. Le style est prenant, avec une accélération progressive de la narration. Elle raconte sa jeunesse, son mariage, divorce, son rapport à ses enfants, et plus largement une vie qui plonge dans la société de consommation, les conventions de la vie à 2, les années De Gaulle, VGE, Mitterrand, les réminiscences du 11/09, des attentats de la rue de Rennes, la victoire de 98…
L’incipit est très intéressant aussi, qui résume en quelques pages le roman et liste des fragments de souvenirs. J’aime beaucoup la première phrase et ce qu’elle annonce du projet du roman : « Toutes les images disparaîtront. »

La Femme gelée, d’Annie Ernaux

C’était vachement bien. Livre sur l’enfance, les années d’études et le début du mariage d’une femme française des 30 Glorieuses. Sur sa perception des différences genrées, de la position spécifique de sa famille (où les tâches quotidiennes ne sont pas réparties comme habituellement selon les genre notamment parce que ses parents tiennent un petit commerce). Parle de son attirance pour les garçons, ses relations avec d’autres filles, les injonctions à certains comportements qu’elle reçoit du monde extérieur, comment elle s’y plie plus ou moins, comment son mariage et ses enfants modifient sa vie malgré sa volonté d’éviter ça.

Le style d’écriture est assez prenant, avec des retours en arrière quand elle décrit quelque chose de façon péremptoire (pour dire, « bon là j’ai dit ça comme si c’était une vérité absolue en laquelle j’ai toujours cru, mais en fait… »), le signalement du fait qu’elle pense d’une telle façon maintenant mais qu’à l’époque ce n’était pas du tout des éléments qu’elle prenait en compte…

Grosse recommandation.

Fleabag, de Phoebe Waller-Bridge

Saison 1 :

J’ai mis quelques épisodes à accrocher, mais c’est vachement bien. Série sur une anglaise d’une vingtaine d’années qui tente de faire vivre le café qu’elle avait monté avec une de ses amies, et de maintenir en forme sa vie amoureuse/sexuelle et sa vie familiale. Il ne se passe pas grand chose mais c’est très drôle, l’héroïne est très très bien écrite, à la fois une personne atroce et géniale, super personnages autour, notamment sa sœur, le personnage auquel je m’identifie le plus.

The Legend of Zelda: Breath of the Wild, de Nintendo

Dernier des jeux de la série des Legend Of Zelda à être sorti, et le premier sur lequel je tiens la manette plutôt que de regarder un ami jouer. Très beau jeu. J’ai vraiment aimé le côté monde ouvert, pouvoir se balader n’importe où, tout découvrir… Le monde est immense, les paysages sont magnifiques, les architectures cools, y’a plein de petits détails sympa à découvrir.

La contrepartie c’est que je trouve que le scénario est assez mal intégré dans ce monde ouvert beaucoup plus intéressant que la quête principale. Le début ça va, ils ont fait des efforts dessus, mais la fin, défaire le grand méchant, on le fait un peu parce qu’on sait qu’il faut le faire, pas parce qu’on se sent impliqué dans la quête, contrairement aux petites quêtes où on trouve tel campement de monstres qui attaquent les voyageurs innocents.

J’aurai bien aimé qu’il y ait un mode « pacifique », par exemple après la victoire sur le big boss, où l’on peut pourrait éliminer tous les monstres définitivement (dans le jeu ils respawnent à intervalle régulier) et juste se promener et faire toutes les petites quêtes.

J’ai vraiment énormément apprécié le jeu, forte recommandation.

Ouvrir la Voix, d’Amandine Gay.

Séance à l’Assemblée Nationale en présence de la réalisatrice. C’était fort cool. Le documentaire était très bien, des entretiens avec plusieurs femmes noires vivant en France ou en Belgique, pour discuter de l’expérience d’être une femme noire dans un pays avec un passé colonial/impérialiste. Plein de thématiques abordées (sexualité, racisme quotidien, religion, …) dans une perspective afroféministe. Débat à la fin du film avec la réalisatrice, Danièle Obono (députée de Paris) et Rokhaya Diallo. Le débat aussi était super intéressant.

Grosse recommandation.

Firewatch, de Chris Remo

L’été 1986 d’Henri, nouvelle recrue du département de prévention des feux de forêt du Wyoming. J’ai beaucoup aimé. Les décors sont superbes (mêmes mis au minimum sur un ordi qui rame comme le mien), on peut se balader dans un grand bout de parc naturel. Le monde est relativement ouvert et les limites n’ont pas l’air forcées. La bande-son est magnifique et participe bien de l’ambiance du jeu. J’ai beaucoup aimé le fait qu’il y ait une ligne narrative complètement annexe que l’on découvre seulement à travers des messages échangés sur papier. Les interactions par radio avec Delilah sont très sympa. Le fait d’avoir des interactions avec un seul unique autre personnage et par audio seulement m’a fait pensé à Portal, mais la technique est utilisée très différemment dans les deux cas.