Archives par mot-clé : film US

Past Lives, de Celine Song

Film étatsunien de 2023. Nora Moon est une Coréenne de 12 ans vivant à Séoul dont la famille émigre au Canada. Elle était très proche d’un de ses camarades de classe, Hae Sung.

Douze ans plus tard, Hae Sung ajoute Nora sur un réseau social. Les deux anciens amis reprennent leurs échanges, mais s’il se confirme qu’ils ont des sentiments l’un pour l’autre, il apparaît aussi qu’aucun des deux ne pourra venir voir l’autre dans un futur proche. Ne voulant pas s’investir émotionnellement dans une relation dont elle ne sait pas où elle va, Nora coupe le contact. Peu de temps après, elle rencontre lors d’une retraite d’écriture celui qui deviendra son mari.

Encore 12 ans plus tard, Hae Sung vient voir Nora à New York. Se retrouvant physiquement pour la première fois après 24 ans, les deux adultes échangent sur et réfléchissent à ce qu’auraient pu être leurs vies et leur relation, et aux différences culturelles entre eux.

C’était sympa à regarder, et plus intéressant que si c’était juste une histoire d’amour classique du type « perdu.es de vue, ils tombent dans les bras l’un de l’autre à leurs retrouvailles », mais ça ne m’a pas embarqué comme ont pu le faire d’autres films.

Abigail, de Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin

Film étatsunien de 2024. Des criminels kidnappent une gamine de 12 ans et attendent la rançon dans un manoir. Ils découvrent que la fille est en fait un vampire, qui va s’attaquer à eux jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une final girl.

C’était nul. Tous les persos sont clichés, le scénario fait pas sens (les persos passent leur temps à se séparer pour chercher une vampire dans un manoir, après avoir constaté qu’ils ont une unique arme potentiellement efficace contre elle…), c’est filmé comme un film des années 80s sans budget. Franchement c’était une purge.

Ne recommande pas du tout.

Network, de Sidney Lumet

Film étatsunien de 1976. Howard Beale, le présentateur historique du journal télévisé d’UBS, va être remplacé dans deux semaines, au vu de ses audiences. Lors de l’annonce de son départ, il annonce qu’il se suicidera en direct. La direction de la chaîne le vire immédiatement, puis accepte de le laisser revenir une fois pour faire des adieux en bonne et due forme au public. Mais il en profite pour sortir un discours cynique et désabusé, … qui fait un carton en termes d’audiences. Contre la direction du directeur du JT inquiet pour la santé mentale d’Howard, la corporation qui possède la chaine décide de continuer à mettre Howard à l’écran, et de rajouter d’autres segments racoleurs pour augmenter leur part d’audience.

C’était assez cool. Je voulais le voir depuis longtemps parce que je connaissais un segment célèbre qui était samplé dans la chanson ci-dessus (le discours « I’m as mad as hell and I’m not gonna take it anymore« ) ; tout le reste du film vaut le coup. J’aime beaucoup notamment le fait que la réplique I’m as mad as hell… passe d’un cri de révolte au jingle de début d’émission, scandé par le public, belle illustration de la récupération des révoltes par le capitalisme.

Ça remet en perspective les émissions racoleuses de la télé actuelle, on n’a rien inventé. C’est clairement un film à thèse, où les gens font de grands discours pour défendre leur point de vue qu’on écoute religieusement, mais ça marche bien.
Le subplot avec le parti communiste américain est très drôle, la romance entre Dany et Max un peu superflue (et le discours de rupture ultraviolent), mais franchement pour un film de 1976 il s’en tire bien, le personnage de Dany étant bien écrit, même en étant présenté clairement comme une mauvaise personne (mais parce qu’elle a totalement fait allégeance au Capital, pas pour son genre).

Gone Girl, de David Fincher

Film étatsunien paru en 2014. Amy Elliott Dunne et son mari Nick habitent à North Carthage, Missouri. Le jour de l’anniversaire des 5 ans de leur mariage, Amy disparait.Nick parait le parfait mari éploré, mais rapidement des éléments vont laisser penser qu’il cache peut être un certain nombres de secrets, et qu’il en sait peut-être plus sur la disparition de sa femme qu’il ne le laisse entendre…

Spoilers ci dessous

Dream Scenario, de Kristoffer Borgli

Film états-unien paru en 2024. Nicholas Cage interprète un professeur d’université qui se met a apparaître dans les rêves de milliers de personnes sur la planète, sans avoir aucune maîtrise sur le phénomène. Il devient d’abord une célébrité, puis quand les apparitions dans les rêves deviennent violentes, il devient haï.

Le pitch de depart était intéressant mais ils n’en font pas grand chose. Quelques poncifs sur la célébrité et ce que ça amène (surtout ce que ça amène aux mecs blancs moyens bombardés sur le devant de la scène d’un seul coup), un passage un peu drôle où l’extrême droite US essaye de le coopter en disant qu’il a été victime de la cancel culture tout comme eux, mais c’est tout.

Gremlins, de Joe Dante

Film fantastique américain sorti en 1984. Durant les fêtes de Noël, un père de famille ramène à son fils un animal de compagnie acheté dans une mystérieuse boutique chinoise : un mogwai.
Cette créature intelligente et mignonne est accompagnée de trois règles pour en prendre soin : ne pas l’exposer à la lumière, ne pas l’exposer à l’eau, ne pas lui donner de nourriture après minuit. Évidemment ces trois règles sont transgressées, et le mogwai donne naissance à une pléthore de gremlins, son alter ego maléfique, qui vont dévaster la petite ville de Kingston Falls, jusqu’à ce que les héros réussissent à s’en débarrasser avec l’aide de Gizmo, le mogwai originel.
C’était assez sympa, ça respecte bien la forme du conte de Noël avec des personnages (les humains comme les gremlins) over the top, la dévastation causée par les gremlins est cool à regarder (les gremlins ont d’ailleurs une compréhension assez instantanée de comment fonctionnent la société et les machines humaines – renforçant leur statut de créatures magiques)

C’était cool comme film de Noël, et il en existe une bien meilleure critique dans Chroma.

To be or not to be, d’Ernst Lubitsch

Film étatsunien de 1942. Dans Varsovie occupée par l’Allemagne nazie, une troupe de théâtre va se retrouver en position d’empêcher un agent double de dénoncer à la Gestapo ses contacts dans la Résistance. Équipé d’une flopée de costumes issus d’une pièce sur le nazisme qu’ils n’ont jamais pu jouer, ils vont élaborer une série de mises en scène pour tromper et la Gestapo et l’agent double et récupérer les documents compromettants. Le tout alors que l’acteur principal de la troupe est obsédé par sa renommée et le fait que sa femme ait des contacts avec un aviateur polonais de la Royal Air Force anglaise.

J’ai beaucoup aimé. Tout le côté quiproquos et double jeu est très réussis, les setups/payoffs et le comique de répétition fonctionnent très bien, les nazis sont minables exactement comme il faut. J’ai trouvé intéressant d’avoir une structure où le personnage de Tura, crucial pour toute l’opération et qui se met en danger n’est pas pour autant héroïque et apparait même franchement ridicule avec son égo surdimensionné.

Je recommande.

Emily the Criminal, de John Patton Ford

Film étatsunien de 2022. Emily (Aubrey Plaza) est diplômée d’une école d’art. Mais à cause d’une mention sur son casier judiciaire, elle galère à trouver un travail qui ne soit pas de l’autoentreprenariat merdique. Via un collègue, elle rentre en contact avec des arnaqueurs à la fausse carte bancaire. Elle va s’engouffrer dans cette voie, la seule qui lui permette de se faire de l’argent pour payer son prêt étudiant.

J’ai bien aimé. Aubrey Plaza porte le film, elle joue très bien la personne coincée dans une situation merdique. On voit ses tentatives de trouver des sources légitimes de revenus, sa peur et sa fébrilité lors des arnaques, et l’escalade de la situation. C’est un film avec beaucoup de tension, qui est très bien rendue, je me suis souvent retrouvé crispé sur mon siège.

Je recommande.