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Rear Window, d’Alfred Hitchcock

Film états-unien paru en 1954. Jeff est un photo-reporter habitué aux sensations fortes, contraint de rester chez lui suite à une jambe cassée. Pour se distraire, il observe les voisins dont les appartements donnent sur la même cour que son logement. Le comportement étrange d’un des voisins va le convaincre qu’il a tué sa femme, et Jeff va tenter d’en convaincre un de ses amis qui est détective, mais sa capacité à réunir des preuves alors qu’il est confiné à sa chambre est assez faible…

C’était cool. On épouse totalement le point de vue de Jeff, tout le film est tournée depuis un point de vue qui correspond à la chambre, avec des vues panoramiques ou plus resserrées sur la cour, qui apparaît comme un théâtre devant les yeux de Jeff. À l’histoire principale sur le meurtre se rajoute les histoires qui se jouent dans les autres appartements, la musique est diégétique – fournie par un musicien en train d’écrire une pièce. Y’a du sexisme d’époque avec Jeff qui mate sa voisine (et un point de vue que le spectateur est totalement invité à adopter), mais en même temps deux personnages féminins très réussis, la fiancée et l’infirmière de Jeff, qui vont l’aider dans son enquête. Si Jeff est assez condescendant avec sa fiancée, pour le coup là le film lui donne plutôt tort, parce que même si elle apparaît comme une ravissante idiote par moment, elle est aussi dégourdie et autonome.

Recommandé.

The Brutalist, de Brady Corbet

Film étatsunien paru en 2024, tourné en Vistavision (sur de la pellicule plutôt utilisée dans les années 70’s, donc) et qui dure 3h35 (dont 15 minutes d’entracte). On suit László Tóth architecte juif et hongrois rescapé des camps de la mort, qui émigre aux États-Unis au début des années 50s. D’abord anonyme travaillant pour la société d’ameublement de son cousin puis pour les travaux publics, il retrouve finalement une position d’architecte grâce à un très riche mécène qui va lui commander la construction d’un centre communautaire, un édifice gigantesque que László va concevoir selon le style brutaliste.

C’est un film sur l’Art et les créateurs : si László est montré comme totalement humain, avec des addictions, des côtés insupportables, il est aussi montré comme possédant une vision que les autres n’ont pas et sur laquelle il refuse de transiger. Le film montre aussi la réalité de la création architecturale : les questions de délais, de matériaux, de gestion de chantier, et de cajolement des mécènes (et de ce point de vue là c’est un bien meilleur film sur l’architecture que Megalopolis). László est un personnage complexe, pas très sympathique (il peut être colérique, il a une addiction aux opiacés) mais avec pas mal de traumas.

Vu le titre du film j’aurai bien voulu plus d’architecture brutaliste : on voit finalement assez peu le bâtiment, puisqu’on se concentre sur sa construction. Et vu la durée du film j’aurai été preneur aussi de plus d’éléments résolus ou qui ont un impact : là il y a beaucoup de choses qui se passent et puis on y revient assez peu (c’est très clairement volontaire mais quand même un peu frustrant). Mais à part ça, on se laisse pas mal emporter par le film, il se passe plein de choses, on a largement le temps de voir les personnages se développer et faire évoluer leurs relations (et de détester les connards comme Harry).

Shortbus, de John Cameron Mitchell

Film états-unien paru en 2006. Dans le New York des années 2000, Sofia est une thérapiste de couple, qui reçoit James et Jamie, un couple gay qui envisage de passer en relation non-exclusive. Au mépris de toute déontologie, Sofia finit par parler de ses propres problèmes au couple et du fait qu’elle n’a jamais eu d’orgasme. Les deux vont l’inviter à venir avec elle au Shortbus, un club où les gens explorent leur sexualité. On va suivre les vies de Sofia, de James et Jamie et de Severin, une dominatrice avec qui Sofia va se lier d’amitié au Shortbus. Il y a beaucoup de scènes de sexe qui sont non simulées, le film voulant avoir une approche décomplexée de la sexualité.

L’esthétique fait très années 2000, notamment les coupes et vêtements des personnages (et l’espèce de maquette en 3D signalant les changements de lieu). C’était sympa à regarder, mais la grande quête de l’orgasme ça fait un peu daté comme plotline je trouve.

When Harry met Sally, de Rob Reiner

Comédie romantique sortie en 1989. On suit les rencontres de Sally et Harry à travers 12 ans de leur vie. D’abord covoitureuseurs que tout oppose, iels deviennent ami.es puis finalement réalisent qu’iels ont des sentiments l’un.e pour l’autre.

C’est assez daté en termes d’esthétique (ou alors c’est NY de façon générale), c’est sympa mais sans être la comédie qui a le mieux vieilli du monde : tout le trip sur « est-ce que les femmes et les hommes peuvent être ami.es » c’est quand même une autre époque (enfin même pas une autre époque, Four weddings and a funeral date de la même époque et répond totalement par l’affirmative à la question). Mais au moins y’a pas de scène où le mec court à travers un aéroport (bon, il court à travers le Nouvel An).

Three billboards outside Ebbing, Missouri, de Martin McDonagh

Film étatsunien paru en 2017. Mildred Hayes loue trois panneaux publicitaires pour interpeller le shériff de sa ville sur l’absence de progrès dans l’enquête sur le meurtre de sa fille. Même si ça n’est pas évident au premier abord, le film s’avère être une comédie (assez noire). C’est pas mal les montagnes russes en termes de ton et de sentiments, mais très bon film, bien filmé, Frances McDormand est très très forte dans le rôle principal.

Recommandé.

(J’aime beaucoup aussi Bon Baisers de Bruges, du même réalisateur)

Aliens, de James Cameron

Second volet de la franchise Alien, sorti en 1986. Après 57 ans de dérive de son pod de secours dans l’espace, Ellen Ripley est interceptée par un vaisseau humain. Ramenée en orbite autour de la Terre, elle explique les événements d’Alien à une commission dubitative, qui retient surtout qu’elle a activé le protocole d’auto-destruction d’un vaisseau spatial coûtant 42 millions de dollars, alors que la planète où elle dit avoir découvert le vaisseau spatial contenant les œufs d’Aliens est colonisée depuis 20 ans sans aucun incident à déplorer. Mais cet état de fait change quand la colonie ne répond soudain plus. Ripley est alors recrutée comme consultante indépendante pour le contingent de Space Marines envoyés sur place voir ce qu’il en est. Surprise surprise, il y a bien des Aliens sur la planète, et pas qu’un seul cette fois-ci. C’est de nouveau à Ripley de sauver le jour.

J’ai bien aimé, j’ai vu la version extended cut, qui fait 2h34 – ce qui est un peu trop long – mais l’esthétique SF des 80’s fonctionne bien. Elle fonctionne même largement mieux que dans l’hommage qu’est Alien: Romulus, où ils ont gardé l’esthétique des décors, mais les éclairages, les personnages fonctionnent moins bien à mon sens : notamment dans Aliens les personnages transpirent, c’est quelque chose qui j’ai l’impression a totalement disparu dans les films plus récents. On a aussi des Marines trop sûrs de leurs compétences, une relation mère/fille de substitution, un corporate boy absolument atroce, le design de la Reine, et évidemment un exosquelette à fonction de chariot élévateur.

Je recommande si vous aimez Sigourney Weaver en exosquelette et les métaphores sur la maternité.

Alien: Romulus, de Fede Álvarez

Film de science-fiction de 2024, dans la franchise Alien. Un groupe de travailleurs sous contrat avec la Weyland-Yutani abordent une station de recherche abandonnée pour récupérer les matériaux leur permettant de partir vers une planète non-affiliée à la corporation. Sauf que si la station a été abandonnée, c’est à cause d’expérimentations sur des Aliens qui ont (évidemment mal tournées). L’arrivée de ces nouveaux humains va conduire à une nouvelle traque par les créatures.

J’ai bien aimé le début. L’esthétique science-fiction des années 80 est bien rendue, l’exploration initiale de la station désertée fonctionne bien. Mais c’est trop long, et la menace devient trop grande à la fin : le fait d’avoir une demi-douzaine d’Aliens, normalement les protagonistes ne survivent juste pas du tout (et l’espèce d’hybride humain/alien, eurk). Des scènes intéressantes : le passage dans le couloir avec les facehuggers, le passage avec l’acide qui flotte en zéro gravité.

The Last Stop in Yuma county, de Francis Galluppi

Film étatsunien paru en 2023. Dans l’Arizona des années 70/80, un représentant en couteaux s’arrête pour prendre de l’essence dans un diner perdu au milieu de nulle part. Mais le camion-citerne est en retard, et il doit attendre en compagnie des autres clients, qui s’avèrent pour certains assez peu recommandables…

Je n’ai pas été convaincu. C’est très lent à monter sans que ça serve à caractériser les personnages. Ca veut trop faire un hommage aux classiques du genre je trouve, c’est bien maîtrisé mais ça manque un peu de choses à dire (et le personnage principal n’est pas très bien joué, ce qui sort un peu du film).

Sans que ce soit désastreux, je trouve que ça ne vaut pas le visionnage.

My Own Private Idaho, de Gus Van Sant

Film étatsunien de 1991. Regardé parce que je voulais approfondir la filmographie de River Phoenix après avoir vu Running on Empty. Mike et Scott sont deux gigolos gays qui vivent dans la rue. Mike (River Phoenix) est à la recherche de sa mère qui l’a abandonné quand il était jeune, et souffre de narcolepsie. Scott (Kaenu Reeves) est le fils du maire de la ville. Les deux partent dans une quête pour retrouver la mère de Mike. Ce dernier a des sentiments pour Scott, mais ils ne sont pas réciproques : pour Scott, la vie dans la rue est temporaire, un jour il se rangera, pour se caser dans une relation hétérosexuelle et prendre sa place d’héritier de la famille.

C’était assez wtf. Ça part dans plein de directions, c’est en partie adapté de Shakespeare (Henri IV partie 1, spécifiquement), il y a des parties qui sont assez radicalement différentes les unes des autres même s’il y a toujours Mike et Scott comme fil rouge.

Je sais pas trop ce que j’en ai pensé.

Jagged Mind, de Kelley Kali

Film psychologique/fantastique étatsunien de 2023. Billie est affectée de pertes de mémoire. Elle se rend compte progressivement qu’elles sont dues à sa compagne, qui a le pouvoir de remonter le temps et s’en sert pour tenter de rendre leur relation parfaite.

C’était pas fou. Je l’ai regardé à la suite de Fresh parce que ça rentrait aussi dans la catégorie horreur et relations de couple, mais c’est moins bien réalisé. Les personnages sont très archétypaux.