Archives par mot-clé : film US

Dog day afternoon, de Sidney Lumet

Film étatsunien de 1975. Trois braqueurs tentent de dévaliser une petite banque de Brooklyn. Ça devait être un braquage rapide à l’heure de la fermeture, mais les choses déraillent rapidement : un des trois braqueurs n’assume pas les risques et s’enfuie, le coffre de la banque a été vidé l’après-midi même, et surtout le braquage est remarqué par des voisins, et la police arrive avant que les voleurs n’aient pu s’enfuir. S’ensuit une nuit de négociations où Sonny (Al Pacino) va discuter avec les forces de police, tenter de mettre la foule qui entoure la banque de son côté, échanger avec le personnel de la banque qu’il retient en otage.

Le film est inspiré d’une histoire vraie, et Al Pacino est très bon dans le rôle central (tout tourne autour de lui, son cobraqueur est présenté comme juste dans son orbite, pas très charismatique ni malin. C’est un Lumet donc on voit des gens (surtout des hommes) dans des clairs obscurs avoir des conversations en marcel et bras de chemise et transpirer, et Pacino excelle à ça. La scène où il met la foule de son côté en insultant les flics qui le pointe de leur arme par dizaine alors qu’il est seul et désarmé est très réussie.

Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne, de Steven Spielberg

Film étatsunien de 2011. Adaptation de Tintin (un mélange entre le Secret de la licorne et le Crabe aux pinces d’or, avec quelques passages originaux). Après avoir acheté un modèle réduit du navire La Licorne dans une brocante, Tintin va se retrouver impliqué dans une course pour retrouver les trois maquettes du navire et les messages secrets qu’ils contiennent. Il va faire la rencontre du capitaine Haddock et de son équipage de mutins, de Bianca Castafiore et du terrible Sackharine.

C’était sympa. Rien de révolutionnaire quand on connait Tintin, mais j’ai bien aimé les deux passages originaux : toute la course-poursuite dans le sultanat de Bagghar qui est un plan séquence qui se lit comme un jeu vidéo, avec une inventivité dans les moyens de transports . Et le combat final de grues portuaires est fortement réussi aussi.

Sympa si vous aimez déjà Tintin et le motion-capture.

Serpico, de Sidney Lumet

Film étatsunien de 1973. Frank Serpico est un policier idéaliste travaillant à New York. Il rejoint les unités travaillant en vêtements civils pour mieux se fondre dans la population et pousse pour porter de réels vêtements civils plutôt que le costume « civil » traditionnel repéré par tous les criminels. Il découvre rapidement que les unités en civil sont le centre d’un vaste réseau d’extorsion, où les criminels et les commerces payent pour ne pas être inquiétés par la police. Il va tenter de dénoncer la corruption qu’il constate, mais va se heurter à l’inertie d’une hiérarchie qui ne veut pas de vagues. Après avoir menacé d’en parler à l’extérieur de l’institution, une commission d’enquête va finalement être mise en place mais sans moyens…

Le film est inspiré de la vraie vie de Frank Serpico, dont les agissements ont mené à la mise en place de l’équivalent de l’IGPN pour l’État de New York. Al Pacino joue très bien le rôle titre, qui tourne en rond dans une institution aveugle à ses propres dysfonctionnements. En même temps il n’est pas montré comme un chevalier blanc : s’il est intègre dans son métier il se laisse totalement dévorer par son obsession de réussir à exposer la corruption, est insupportable avec son entourage et notamment ses compagnes qui finissent par le quitter. Il est aussi totalement isolé, ses collègues le détestant pour ne pas couvrir leurs agissements.

Je recommande.

Past Lives, de Celine Song

Film étatsunien de 2023. Nora Moon est une Coréenne de 12 ans vivant à Séoul dont la famille émigre au Canada. Elle était très proche d’un de ses camarades de classe, Hae Sung.

Douze ans plus tard, Hae Sung ajoute Nora sur un réseau social. Les deux anciens amis reprennent leurs échanges, mais s’il se confirme qu’ils ont des sentiments l’un pour l’autre, il apparaît aussi qu’aucun des deux ne pourra venir voir l’autre dans un futur proche. Ne voulant pas s’investir émotionnellement dans une relation dont elle ne sait pas où elle va, Nora coupe le contact. Peu de temps après, elle rencontre lors d’une retraite d’écriture celui qui deviendra son mari.

Encore 12 ans plus tard, Hae Sung vient voir Nora à New York. Se retrouvant physiquement pour la première fois après 24 ans, les deux adultes échangent sur et réfléchissent à ce qu’auraient pu être leurs vies et leur relation, et aux différences culturelles entre eux.

C’était sympa à regarder, et plus intéressant que si c’était juste une histoire d’amour classique du type « perdu.es de vue, ils tombent dans les bras l’un de l’autre à leurs retrouvailles », mais ça ne m’a pas embarqué comme ont pu le faire d’autres films.

Abigail, de Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin

Film étatsunien de 2024. Des criminels kidnappent une gamine de 12 ans et attendent la rançon dans un manoir. Ils découvrent que la fille est en fait un vampire, qui va s’attaquer à eux jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une final girl.

C’était nul. Tous les persos sont clichés, le scénario fait pas sens (les persos passent leur temps à se séparer pour chercher une vampire dans un manoir, après avoir constaté qu’ils ont une unique arme potentiellement efficace contre elle…), c’est filmé comme un film des années 80s sans budget. Franchement c’était une purge.

Ne recommande pas du tout.

Network, de Sidney Lumet

Film étatsunien de 1976. Howard Beale, le présentateur historique du journal télévisé d’UBS, va être remplacé dans deux semaines, au vu de ses audiences. Lors de l’annonce de son départ, il annonce qu’il se suicidera en direct. La direction de la chaîne le vire immédiatement, puis accepte de le laisser revenir une fois pour faire des adieux en bonne et due forme au public. Mais il en profite pour sortir un discours cynique et désabusé, … qui fait un carton en termes d’audiences. Contre la direction du directeur du JT inquiet pour la santé mentale d’Howard, la corporation qui possède la chaine décide de continuer à mettre Howard à l’écran, et de rajouter d’autres segments racoleurs pour augmenter leur part d’audience.

C’était assez cool. Je voulais le voir depuis longtemps parce que je connaissais un segment célèbre qui était samplé dans la chanson ci-dessus (le discours « I’m as mad as hell and I’m not gonna take it anymore« ) ; tout le reste du film vaut le coup. J’aime beaucoup notamment le fait que la réplique I’m as mad as hell… passe d’un cri de révolte au jingle de début d’émission, scandé par le public, belle illustration de la récupération des révoltes par le capitalisme.

Ça remet en perspective les émissions racoleuses de la télé actuelle, on n’a rien inventé. C’est clairement un film à thèse, où les gens font de grands discours pour défendre leur point de vue qu’on écoute religieusement, mais ça marche bien.
Le subplot avec le parti communiste américain est très drôle, la romance entre Dany et Max un peu superflue (et le discours de rupture ultraviolent), mais franchement pour un film de 1976 il s’en tire bien, le personnage de Dany étant bien écrit, même en étant présenté clairement comme une mauvaise personne (mais parce qu’elle a totalement fait allégeance au Capital, pas pour son genre).

Gone Girl, de David Fincher

Film étatsunien paru en 2014. Amy Elliott Dunne et son mari Nick habitent à North Carthage, Missouri. Le jour de l’anniversaire des 5 ans de leur mariage, Amy disparait.Nick parait le parfait mari éploré, mais rapidement des éléments vont laisser penser qu’il cache peut être un certain nombres de secrets, et qu’il en sait peut-être plus sur la disparition de sa femme qu’il ne le laisse entendre…

Spoilers ci dessous

Dream Scenario, de Kristoffer Borgli

Film états-unien paru en 2024. Nicholas Cage interprète un professeur d’université qui se met a apparaître dans les rêves de milliers de personnes sur la planète, sans avoir aucune maîtrise sur le phénomène. Il devient d’abord une célébrité, puis quand les apparitions dans les rêves deviennent violentes, il devient haï.

Le pitch de depart était intéressant mais ils n’en font pas grand chose. Quelques poncifs sur la célébrité et ce que ça amène (surtout ce que ça amène aux mecs blancs moyens bombardés sur le devant de la scène d’un seul coup), un passage un peu drôle où l’extrême droite US essaye de le coopter en disant qu’il a été victime de la cancel culture tout comme eux, mais c’est tout.