Archives par mot-clé : fantasy

The Haunting of Tram Car 15, de P. Djèlí Clark

Novella située dans des années 1910 alternatives. 40 ans plus tôt, un scientifique soudanais hétérodoxe a libéré des djinns dans le monde humain. Avec ces alliés surnaturels, l’Égypte a repoussé les Anglais. Le Caire est devenu une ville-monde aussi importante que Paris et Londres. On suit deux employés du Ministère du Surnaturel, qui enquêtent sur une cabine du tram cairote hantée par une entité inconnue, à la veille du vote du Parlement sur le droit de vote des femmes.

J’ai énormément aimé. L’univers est super cool, j’espère que l’auteur reprendra cet univers pour écrire des trucs plus longs. C’est rétro, y’a du féminisme, y’a des personnages attachants, que demande le peuple ?

Spinning Silver, de Naomi Novik

Livre de fantasy basé sur la mythologie polonaise. C’est le deuxième bouquin de Novik que je lis, après Uprooted, Et je pense que j’ai encore plus aimé. On suit l’histoire de Myriem, une prêteuse d’argent dans un village rural, qui remplace son père qui n’est pas assez froid pour faire ce métier. Le champ de l’histoire s’élargit progressivement, à la fois par l’augmentation des enjeux auxquels est confrontée Myriem, et par l’ajout progressif de d’autres narrateurices.

Cet ajout de d’autres narrateurices est très réussi je trouve, permettant de montrer au début d’autres points de vue d’une même situation qui jettent une nouvelle lumière sur les enjeux, avant de les faire partir vers d’autres événements pour faire avancer l’intrigue.

Les Staryks sont très réussis comme peuple magique, fonctionnant selon les règles des Fées, où la parole donnée lie absolument et où les noms ont du pouvoir. Toute la partie sur la maison magique était super cool aussi, j’en aurai voulu plus.

Le côté non-magique de l’univers est très réussi aussi, avec une société rigide, avec un tsar, des nobles, des boyars, des paysans, et une minorité juive toujours à risque de servir de boucs émissaires. De façon générale, gros coup de coeur sur l’univers.

Le défaut que je vois au livre est la structure des relations amoureuses, exactement la même entre elles et que celle d’Uprooted : une honnête jeune fille est appariée à une créature puissante et monstrueuse, mais découvre avec le temps qu’au fond il est bon, humain et désirable. M’ouais. Ok une fois, mais ce serait bien d’avoir d’autres types de relation.

Les derniers Parfaits, de Paul Béorn

Roman de fantasy occitane. L’histoire se passe dans un univers assez sombre où la magie existe. Suite à un cataclysme qui a touché l’Empire Romain, la carte de l’Europe a été remodelée. Des siècles plus tard, l’Occitania est indépendante du royaume de France, la religion cathare y est officielle, et les légion catharis montent à l’assaut du royaume de France, aidée d’alliés surnaturels. Au milieu du conflit, un groupe de 4 prisonniers de guerre réussissent à s’évader et décident de descendre au cœur du territoire occitan…

C’était intéressant d’avoir de la fantasy avec des prémices françaises, y’a matière à. C’est de la dark fantasy, pas mon genre favori, mais c’est plutôt bien fait, l’univers est cohérent et réussi. C’est pas le bouquin de fantasy du siècle mais c’était une bonne lecture.

Uprooted, de Naomi Novik

Livre de fantasy inspiré du folklore polonais. Agnieska vit dans une vallée en bordure du Bois, une forêt maléfique tenue à distance par les efforts d’un sorcier. Tous les 10 ans, le sorcier choisit une femme de 17 ans dans la vallée pour venir vivre dans sa tour avec lui pour la décade. Agnieska est en tant qu’héroïne bien évidemment choisit, et découvre peu à peu les tenants et aboutissants de la lutte contre le Bois et de la politique interne du royaume.

J’ai beaucoup aimé. L’univers est cool, le fonctionnement et la description de la magie sont intéressante, la forme que prend l’antagoniste aussi. La relation amoureuse n’était pas forcément nécessaire à l’histoire mais elle ne fait pas totalement forcée. On y retrouve la même dynamique que celle dans La Passe-Miroir, mais en mieux écrite et moins cringeante.

Je recommande.

Les Seigneurs de Bohen, d’Estelle Faye

Roman de fantasy français. J’ai bien aimé. Le roman raconte la chute d’un empire millénaire sous les inégalités sociales et la faiblesse du pouvoir qui poussent plusieurs factions à tenter un coup de force. L’univers et sa magie sont intéressante, Estelle Faye écrit bien. Plus ou moins tous les persos sont queers, c’est rare dans la fantasy. Un peu trop de temps passé sur la romance impliquant Sainte-Étoile à mon goût cependant. La chute de la capitale est un peu rapide à mon goût, et la révélation sur les Vaisseaux Noirs pas très satisfaisante, mais sinon j’ai beaucoup aimé l’ambiance.

La Passe-Miroir, de Christelle Dabos

Série de fantasy française

Tome 1 : Les Fiancés de l’Hiver

On suit Ophélie, une femme avec la capacité de lire le passé des objets et de leurs propriétaires en les touchant, et d’utiliser deux miroirs géographiquement proches comme des portails. Ophélie est née sur Anima, une partie du monde où tou.te.s ont des pouvoirs de lecture d’objets comme elle, mais doit partir au début du livre au Pôle, où se trouve la famille de l’homme à qui elle a été mariée pour des raisons diplomatiques. Elle découvre une société fortement différente de la sienne, stratifiée en classes, avec une élite divisée en clans qui se livrent à une lutte violente pour les places de pouvoir.

L’univers est intéressant mais ce premier tome met pas mal de temps à démarrer. L’héroïne comme le/la lecteurice sont perdu.e.s dans un monde dont ils n’ont pas les codes, et la logique de l’histoire se met en place progressivement. C’est réaliste, mais c’est aussi un peu frustrant au début. On est parti sur de l’intrigue de cour avec plusieurs niveaux de bluff, et on découvre petit à petit le passé et l’organisation de l’univers, et les différents pouvoirs dont disposent les familles humaines.

On verra ce que ça donne dans les tomes suivants, ça se lit relativement vite.

Tome 2 : Les Disparus du Clairdelune

Le tome commence directement à la suite du précédent ; le mariage d’Ophélie est Thorn est imminent, et la cour de la Citacielle est secouée par de mystérieuses disparitions dans l’Ambassade, supposée son lieu le plus sûr. L’histoire avance vite et est bien prenante, mais la fin du tome a été gâchée pour moi par le retour du refoulé du Jedi d’une bonne grosse relation hétéronormée où pour zéro raison Ophélie tombe amoureuse de Thorn (et vice-versa, même si le vice-versa on avait des indices depuis le tome précédent). C’est vraiment un élément assez artificiel et qui mine l’intérêt de l’histoire. La dynamique entre les perso d’Archibald et d’Ophélie est bien plus intéressante par exemple.

Tomes 3 et 4 (La Mémoire de Babel, La Tempête des Échos)

M’ouais. Les défauts du tome précédent n’ont fait que s’accentuer. Autant le premier tome était un peu trop lent, autant là c’est le défaut contraire. L’autrice introduit toujours plus de lieux, concepts, personnages… La répétition de la dynamique ou Ophélie se retrouve dans des endroits nouveaux dont elle doit peu à peu apprendre les règles tout en étant maintenue dans l’obscurité fait très artificiel. En parallèle, sa capacité à tout comprendre au passé du monde à partir d’indices ultra-ténus dans le dernier tome est particulièrement peu crédible.

Globalement, les décors mis en place par Dabos font rêver : on visualise facilement les arches, les lieux différents, les atmosphères. Elle arrive à leur donner des caractéristiques propres et marquantes. Par contre la façon dont ses personnages principaux évoluent dans ce décor n’est pas du tout satisfaisante. La romance Thorn/Ophélie est de plus en plus cringeante. L’intrigue principale devient de plus en plus confuse et la résolution en est fort peu satisfaisante. Il y a un peu un côté mauvais jeu vidéo dans ces lieux et événements qui sont en attente de l’héroïne pour se remettre à se dérouler, je trouve. Tout tourne autour d’elle, sa présence débloque l’avancée de l’histoire, ça fait très artificiel.

Star Wars IX : The Rise of Skywalker, de JJ Abrams

C’était… chiant. J’ai fini par regarder le film en x1,5 parce que je voulais quand même savoir ce qui se passait mais que j’étais vraiment saoulé par le déroulement de l’histoire. Y’a pas de construction des personnages, y’a 4000 retournements de situation ce qui fait qu’on a zéro enjeu qui crée de la tension, dont tous les morts qui reviennent à la vie et font des trucs. Y’a yet another menace de destruction de planètes comme dans les trois précédents, encore plus puissantes que les fois précédentes. Eh bah c’est super.

Les gens se baladent toujours d’un bout à l’autre de la galaxie en 5 minutes pour voir le village unique d’une planète entière (sérieusement, l’ensemble de la Galaxie tient sur la carte de Breath of the Wild, c’est vraiment mal dimensionné). Trop de persos secondaires, de lignes narratives introduites et aussitôt jetées. C’est du scenario design by committee.
Y’a des trucs très jolis visuellement par contre (l’Empereur raccordé à une machine, les ruines de l’Étoile de la Mort), mais ça n’en rend que plus frustrant le grand n’importe quoi scénaristique.

Bref, je ne recommande pas.

Maleficent II : Mistress of Evil, de Joachim Rønning

C’était assez mauvais. Déjà le premier n’était pas fou, mais là on descend encore plus bas. Ils ont viré les éléments un peu stylés visuellement du premier pour des trucs assez insipides (on perd le côté badass de Maléfique elle même pour en faire une personne fragile au milieu des autres Dark Fey), y’a une adversaire qui est très méchante pour zéro raison, beaucoup trop de temps d’écran pour Aurora qui est insipide au possible.
Y’a probablement 15 minutes à récupérer pour les rajouter dans un Alternate Cut du 1, sinon vous pouvez passer votre chemin.

Haute-Ecole, de Sylvie Denis

Roman de fantasy français du début des années 2000. Un royaume en guerre contre son voisin, et dans lequel les enfants avec un talent pour la magie doivent être confiés à la Haute-Ecole, qui les formera et les placera au service du royaume, pour l’armée ou une corporation. Mais le manque de participation de la bourgeoisie aux décisions politiques tout comme le statut asservi des magiciens sont de plus en plus contestés, notamment par les magiciens libres, les quelques mages qui ont réussi à échapper à la conscription de la Haute-Ecole en dissimulant leurs pouvoirs.

Plusieurs fils narratifs qui s’entrecroisent. Globalement j’ai bien aimé l’univers tel qu’il est construit avec les enjeux politiques (sauf la partie finale avec le monde des Dieux que j’ai trouvée reloue), mais je n’ai pas été fan des personnages, globalement les persos secondaires sont les plus intéressants (Raoul des Crapauds, Pierre, Zorr, Arielle), les principaux sont trop caricaturaux.