Archives par mot-clé : fantastique (kinda)

Cimqa, d’Auriane Velten

Roman de fantasy/fantastique français paru en 2023. Un jour, un phénomène inexpliqué fait que l’Humanité a accès à une nouvelle dimension (la 5e), celle de l’imagination ; certaines personnes peuvent alors faire apparaître les éléments issus de leur imagination. D’abord pour 11 secondes, puis pour des périodes plus longues. On suit en parallèle l’histoire de Sarah, enfant qui est la première à maîtriser l’apparition d’éléments durant plus de 11 secondes, et celle de Sara, qui vit dans un monde où cet usage de l’imagination est généralisé, et qui voudrait vivre en tant qu’imaginatrice indépendante plutôt que d’être obligée de bosser pour une grosse société de production de production de spectacle.

Y’a du potentiel, mais je l’ai trouvé très mal exploité. Le point de départ est sympa, mais il est très rapidement acté que les créatures et concept invoqué peuvent avoir un impact sur le monde réel : le fait de se concentrer sur la question de la production de spectacle me semble partant de là une focale très très réductrice. On a des gens qui peuvent basiquement avoir des superpouvoirs et casser les lois de la physique, et ça ne change pas la société plus que ça ? Et même sur le côté spectacles d’ailleurs, le point de vue « oh non les vilains conglomérats » en faisant comme si c’était possible de bannir totalement le spectacle indépendant pour un truc qui nécessite littéralement aucun investissement préalable, ça me semble assez mauvais comme façon de parler du sujet.

Par ailleurs, le côté « seule une gamine pense au loophole permettant d’étendre la fenêtre d’apparition des concepts » ça marche assez mal pour moi. Le plot twist se voit venir, et bannir le voyage temporel, avant de l’introduire avec une mécanique random, pour en casser le mécanisme 10 pages plus loin, énorme faux pas.

Non recommandé.

Sous la colline, de Sabrina Calvo

Troisième roman de Calvo que je lis, après Melmoth Furieux et Toxoplasma. Je les lis dans l’ordre anté-chronologique pour le moment.

Sous la colline se déroule intégralement dans l’Unité d’Habitation dessinée par Le Corbusier à Marseille. En partant d’un fait divers réel (lors d’un incendie dans le bâtiment, un placard qui n’était pas sur les plans de ce qui est pourtant un bâtiment classé et étudié a été découvert), Sabrina Calvo imagine la découverte d’un bâteau grec dans l’entresol du bâtiment. Le Corbusier aurait construit le bâtiment comme une sorte de point de contrôle d’énergies primordiales, un renouvellement d’un mariage celto-ligure qui daterait de la fondation de Marseille. Colline, l’héroïne du roman, archéologue de l’INRAP virée pour ne pas avoir respecté les procédures lors de la découverte du bâteau, va s’installer dans le bâtiment pour comprendre quels sont les liens entre Le Corbusier, le bateau, la ville de Marseille dans son ensemble, et les puissances primordiales qui gravitent autour de tout ça.

On est dans du fantastique architectural, ce qui me plait toujours beaucoup, mais comme dans les autres romans de Sabrina Calvo que j’ai lu, c’est un fantastique léger, qui s’hybride avec d’autres genres. Une grosse partie du roman c’est Colline qui découvre des aspects tout à fait réalistes du bâtiment, des relations entre les habitant-es. Le fantastique hésite entre le métaphorique et le réel, mais on n’a jamais de conspiration plurimillénaire ou de secret révélé.

Comme les autres Calvo, le style est particulier, mais je recommande.

Le Club, de Michel Pagel.

Quatre adultes (le chien est mort depuis longtemps) se retrouvent pour passer Noël ensemble, afin d’essayer de retrouver la magie de leur enfance pleine d’aventures. Mais les choses vont rapidement prendre un tour sinistre… Franchement je suis déçu. Le Club des Cinq a pas mal bercé mon enfance et alimenté mon imaginaire qui veut toujours habiter une maison pleine de passages secrets et construire des cabanes. On sent que Pagel a un attachement à la série lui aussi, il connaît bien les détails des histoires, mais 1/il sort un côté surnaturel un peu chelou qui n’apporte pas grand chose à l’histoire en définitive, et 2/ il fout des détails glauques randoms. Du coup le résultat est pas satisfaisant du tout. Dommage dommage.

Armageddon Rag, de George RR Martin

Un ancien flower child enquête sur le meurtre du manager des Nazgûls, groupe de hard rock mythique des 60’s. Ça commence bien avec l’insertion assez réussi du groupe fictif dans la timeline des 60’s, les souvenirs de l’époque et l’évolution du héros et de son groupe d’amis avec le temps, mais après ça, j’ai l’impression que GRRM ne sait pas trop comment il veut finir son roman, et il ne se passe pas grand chose. Dommage.