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Raya and the last dragon, des studios Disney

L’Assassin royal : the Legend of Korra

Film d’animation des studios Disney sorti en 2021. Dans un monde d’inspiration asiatique, un pays qui vivait autrefois en harmonie est désormais déchiré en 5 nations depuis la disparition des dragons. Raya, princesse du royaume du Cœur, va retrouver la dernière dragonne et tenter de lui rendre ses pouvoirs pour vaincre la puissance maléfique qui accable le monde – tout en étant poursuivi par la princesse du royaume des Crocs.

Gros travail d’animation, de très belles séquences, les visuels des différentes nations sont très beaux. Les deux princesses sont très réussies en tant que personnages, les personnages secondaires un peu moins j’ai trouvé, ils ont tous une fonction de sidekick comic relief. Mention spéciale quand même au personnage de bébé vénère, étonnamment réussi vu le concept de base. Par contre le design des dragons est assez moche, c’est volontaire pour leur filer un aspect goofy, mais bon ça jure un peu avec le reste.

Le scénario est très classique avec une quête pour réunir des artefacts magiques répartis entre les cinq royaumes. Pour tout caser en 1h45 certains royaumes sont un peu rushés alors que vu la beauté des décors ils auraient tous mérités plus de temps d’écran. Jolies séquences de combat/poursuite aussi, très réussies

Soul, des studios Pixar

L’anti-Whiplash.

Joe Garner est un pianiste de jazz. Enfin, il voudrait l’être, il est surtout prof de musique dans un lycée de New York. Pour des raisons que je ne spoile pas, il décroche l’occasion de sa vie, mais ne pourra s’y rendre que s’il réussit à coopérer avec un sidekick surnaturel qui découvre la vie sur Terre et ce qu’est une existence humaine.

C’était très beau, surtout les séquences sur Terre, il y a quelques plans d’ensemble dont on a l’impression qu’ils sont là pour dire « oui, on peut faire ça en animation », mais ça marche super bien. Point de vue esthétique, j’ai été moins enthousiasmé par les séquences extraterrestres. J’aime beaucoup l’idée du design des Jerrys, mais le reste de l’environnement était peu varié en terme de couleurs (c’est probablement pour contraster avec les séquences terrestres, mais du coup elles en souffrent défavorablement).

Du point de vue intrigue, c’est un peu le même distinguo : tout ce qui se passe sur Terre est cool, la vie quotidienne de Garner et comment la présence et le regard de 22 lui font reconsidérer les choses est très bien fait. C’est pas forcément super original, mais ça marche, c’est bien mis en scène, c’est porté par une super bande-son. On a des séquences dans le milieu du jazz, qui se penchent sur les questions de passion et d’obsession, on a un fil thématique sur l’enseignement et la transmission : ce sont des thèmes qui étaient présents dans Whiplash mais là on a des professeurs bienveillants et une passion qui n’est jamais en lien avec l’idée de compétition. Un même sujet, traité totalement différemment.

L’intrigue métaphysique qui justifie la présence de 22 par contre, ça aurait pu être n’importe quelle autre raison, on s’en fiche un peu tbh, pourtant ça prend une part importante du film, ça aurait pu être expédié plus rapidement.
Niveau humour c’était globalement réussi tout du long, je suis bon client de ce type d’humour je pense mais les situations sont bien amenées.

Globalement un bon film, impressionnant du point de vue technique, avec quelques séquences un peu trop longues mais une belle histoire. On est un peu dans l’inverse d’Inside Out pour l’intérêt des séquences réalistes/métaphysiques.

Frozen II, des studios Disney

Un peu déçu par ce second opus. Le scénario ressemble à celui du premier en plus brouillon. Y’a des décalques des passages, avec la chanson d’Anna dans les rues d’Arrendelle, la chanson d’Olaf sur un petit tempo guilleret, la chanson d’Elsa qui est un sous-Let It Go dans le chant et dans la mise en scène de la séquence…

Quelques bon passages néanmoins : la chanson de Kristoff façon boysband des années 90s (et sa reprise par Weezer sur le générique de fin !), le récapitulatif des événements par Olaf, les petits moments de dérision par rapport au 1. Mais voilà, globalement les moments réussis c’est les moments référentiels, le film ne tient pas debout tout seul. Il y a beaucoup de séquences juxtaposés, beaucoup de choses présentées, du coup on a pas trop le temps de s’attacher aux nouveaux éléments introduits.

Côté animation, joli travail sur les couleurs d’automne et les vêtements des personnages principaux, belle animation de la mer et globalement de l’eau. Par contre y’a certains gros plans sur les personnages principaux, surtout Elsa, qui font très uncanny valley. Certaines séquences un peu cheap aussi où Elsa est sur fond noir en train de faire apparaître de la glace, genre c’était trop compliqué d’animer un décor.

Bref, globalement il y a quelques séquences qui valent le coup et permettraient de faire un extended cut du I, mais le film en soi est dispensable.

J’ai perdu mon corps, de Jérémy Clapin

Film d’animation français de 2019. On suit en parallèle les tribulations d’une main coupée décidée à retrouver le corps dont elle a été détachée, et celle de Naoufel, ancien livreur de pizza devenu menuisier et tentant de draguer une fille pour qui il a eu un coup de foudre. J’ai beaucoup aimé la ligne narrative de la main, beaucoup moins celle de Naoufel, qui est sacrément creepy dans sa façon de s’infiltrer dans la vie de son crush. Il se fait envoyer bouler par la fille quand elle réalise ce qu’il en est, mais néanmoins le film pose un regard assez complaisant sur lui.

Très beaux plans par contre, avec des cadrages peu classiques dans (ce que je connais de) l’animation. Très bonne bande son aussi.

Ralph Breaks the Internet, de Rich Moore et Phil Johnston

Par convention mon « de » donne les noms des directeurices, mais pour des gros films d’animation comme ça je devrais peut-être juste nommer le studio ?

La suite de Wreck-it Ralph, que j’avais beaucoup aimé. Pas très convaincu par cette suite, dont j’ai trouvé qu’elle fonctionnait beaucoup par gimmicks et références (et placement de produits notamment Disney).
Des passages sympas cependant, notamment les moments qui se rapportent aux thèmes des princesses (la scène où Vanellope rencontre les autres princesses Disney, le moment où elle se met à chanter, et le sauvetage de Ralph évidemment).

Par ailleurs je sais que ce n’est pas le propos du film mais y’a d’énorme problèmes de cohérence internes : y’a un réseau de téléphone utilisé par les personnages qui sont… dans le réseau de communication ? Et pourquoi les avatars des princesses Disney ont des *pouvoirs* ???

Bref, ça se regarde gentiment mais on sent un peu trop le syndrome « suite d’un Disney »

Love, Death and Robots, de Joshua Donen, David Fincher, Jennifer Miller et Tim Miller

Anthologie de courts métrages animés sur des thèmes SF/fantasy/fantastique.
Le concept était prometteur, c’est joli à regarder il y a plein de styles d’animation différents, mais les épisodes n’ont pas grand chose à raconter en un temps aussi court, on est très souvent sur des poncifs de la SF.
Par ailleurs, il y avait visiblement un challenge « le plus de nudité féminine gratuite possible » qui courrait dans le studio de prod.

Je ne recommande pas, quelques épisodes mis à part.

Saison 3 : [edit 2022]
Saison plus courte que les deux précédentes. L’épisode final (Jibago) vaut le détour en termes d’animation, l’épisode Bad Travellings est sympa en terme d’ambiance. Deux épisodes beaucoup trop militaristes et inintéressants. Globalement ça reste assez anecdotique.

Into the Spiderverse, de Bob Persichetti, Peter Ramsey, et Rodney Rothman

Film d’animation Spiderman, qui suit comment Miles Morales devient le nouveau Spiderman de son univers avant de rencontrer des spiderfolks de différentes dimensions.

J’ai bien aimé. Je connaissais déjà le personnage de Miles Morales, un renouvellement bienvenu de Spiderman, et il est bien mis en scène. L’animation du film, avec des éléments graphiques qui reprennent les codes des comics (onomatopées qui apparaissent, représentation physique du spidersense) est intéressante, et la bande-son excellente. On aurait pu se passer de l’embryon de romance entre Gwen et Miles mais sinon c’est un fort bon film.

Ernest et Célestine, de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier

Film d’animation français.

Deux mondes qui vivent en parallèle, celui des ours et celui des souris. Les souris se glissent la nuit chez les ours pour récolter des dents, mais chaque espèce est terrifiée par l’autre. Une nuit, une souris plus téméraire que les autres va s’allier avec un ours misanthrope (misursin ?). Poursuivi par les polices des deux espèces, ils vont hiverner isolés de tout pour faire de la musique et du dessin. Mais avec le printemps, le monde extérieur les rattrape…

C’était très sympa, très beau (dessins à l’aquarelle), ça aurait pour être tourné sur un mode épique (typiquement ça ferait un bon scénar de film young adult), mais là c’est traité de façon plus paisible. Y’a aussi un petit message « ordre établi, police partout, justice complice » qui est intéressant.

Je recommande.

Batman Ninja, de Junpei Mizusaki

Bat the fuck!?

Suite à un McGuffin, Batman, ses alliés et ses ennemis sont transportés dans le Japon de l’époque des samouraïs. Le Chevalier Noir doit défaire les royaumes dont se sont emparés ses ennemis pour espérer pouvoir revenir à l’époque moderne et remettre l’Histoire sur les rails.

Ça parait absurde dit comme ça ? En vrai ça l’est bien plus. On est sur un animé japonais qui assume pleinement le côté WTF du Japon et on a donc très vite des méchas, un clan secret de ninjas avec une prophétie de la chauve-souris, une armée de singes (beaucoup plus que 12) et une tétrachiée d’objet bat-thèmés. Le scénario ne s’embarrasse d’aucune vraisemblance et encore moins des lois de la physique, mais le film est esthétiquement plutôt réussi (à part deux/trois écrans qui font très cartons de présentation des personnages dans un jeu vidéo), avec une belle recherche sur les identités visuelles des méchants les plus esthétiquement iconiques de Batman réinventés en seigneurs de guerre. Après j’aurai bien voulu voir moins de méchas et plus de temps sur les méchants eux-mêmes, comment ils avaient saisi le pouvoir et organisé leurs royaumes.