Histoire de ne pas perdre le rythme après les quatre jours de randonnée, j’ai profité du dimanche pour faire un petit aller retour à Castres en vélo, sur une voie verte qui suit le tracé de l’ancienne voie ferrée. 47,5 km aller quand même, on les a sentis à la fin de la journée. Castres en soi n’est pas très très jolie, quelques beau hôtels particuliers et un canal un peu mignon, mais rassemblé dans un tout petit périmètre. C’est un peu trop minéral pour moi. Par contre la voie verte était sympa, une belle variabilité des paysages traversés.
Canal de Castres, « la Venise du Tarn ». SeuilThéâtre mvnicipalLombers, petit village sur la routePin et puits
Le Jour et la Nuit en mieux, Le Misanthrope en moins bien ?
Avertissement : Si le divulgachage vous dérange, évitez de regarder ne serait-ce qu’un résumé de trois lignes (à part le mien) parce qu’ils contiennent tous d’importants spoilers.
Caracas, dans les années 1970.
Nelly (Catherine Deneuve), française, la petite trentaine, s’échappe la veille de son mariage. Poursuivie par son fiancé italien (Luigi Vannucchi) et bientôt par son ancien patron américain (Tony Roberts), elle tente désespérément de rentrer en France.
Martin (Yves Montand) est venu quelques jours à Caracas pour récupérer une gazinière, ce qui est tout de suite moins épique. Il occupe la chambre d’hôtel adjacente à celle de Nelly, et se retrouve mêlé à la fuite de cette dernière à son corps défendant.
Le film comprend deux parties principales : l’une à Caracas, avec force courses poursuites et action, et l’autre sur l’île où habite Martin, plus intimiste.
Je suis mitigée mais j’ai quand même globalement bien aimé. C’était parfois trop long ou bizarrement rythmé, et le genre est un peu bâtard (comédie mais avec des passages plus noirs), ce qui ne constitue pas forcément un problème en soi, mais ce qui ici donne ponctuellement l’impression que le réalisateur ne savait pas toujours ce qu’il faisait. Le scénario est pas mal, avec des retournements inattendus, certains un peu grossiers, d’autres vraiment intéressants.
Je trouve toutefois qu’Yves Montand n’est pas très bon, et surtout pas très crédible en objet de désir. L’article wp explique qu’il « était inquiet que son personnage soit dominé par celui de Catherine Deneuve »,* et ça se ressent à l’écran à mon avis.
Catherine Deneuve au contraire est excellente en fille libre et débrouillarde qui a de la suite dans les idées. D’ailleurs le titre français est bien pourri, je préfère à la rigueur le titre anglais (Lovers like us) et surtout allemand (Die schönen Wilden, c’est-à-dire « les Beaux Sauvages »), le film n’étant pas spécifiquement centré sur Martin.
Viens ravager notre île Catherine ! Dérobe nos tableaux de maître ! Mets le feu à notre maison coloniale !
Sinon, j’aime beaucoup le cœur du film, la rencontre de deux personnes très différentes qui sont insatisfaites de leur vie et tentent activement de la transformer, et en assument les conséquences. Mais je trouve que la thématique aurait dû être davantage creusée, ainsi que celle des dynamiques du désir (Nelly qui passe de proie à prédatrice notamment).
Quoi d’autre ? Les décors sont beaux, certaines scènes marquantes, la musique de Michel Legrand est la musique de Michel Legrand, globalement c’est agréable à regarder. Ça vaudrait le coup d’en faire un remake, mais d’un autre côté ce serait triste sans Catherine.
* C’est assez intéressant comme test de féminisme pour un acteur, puisque Belmondo avait les mêmes réticences que Montand avant le tournage de Léon Morin, prêtre. Apparemment, jouer un homme qui résiste aux avances d’une très belle femme ce n’est pas viril.
Dernier jour, enfin du soleil ! Nous plions le camp sous une lumière qui joue entre les nuages, avant d’attaquer la montée de la couillade d’en Beys. Nous replongeons dans les nuages, mais nous les laissons pour de bon derrière nous une fois arrivés à la crête. A partir de là, ce ne sera que de la descente, d’abord jusqu’à l’étang de Naguille, que nous longeons sur le tracé d’une ancienne voie ferrée, où nous faisons notre pause déjeuner. Puis depuis le barrage qui ferme l’étang, nous plongeons dans l’étage forestier, pour redescendre lentement jusqu’à Orlu et la voiture, à laquelle nous arrivons bien rincés.
Sommet qui joue à cache cacheEnfin de la visibilitéSommet dans la brumeEtang des Peyrisses depuis la CouilladeCairn imposantVestiges industrielsAncien bâtimentL’étang dans la longueurL’étang de Naguille depuis la voie ferréeL’étang depuis le barrage
Film français de 2018. On suit une partie de la Révolution française, de la prise de la Bastille à la mort de Louis XVI. Le film suit à la fois les débats de l’Assemblée (nationale puis constituante) et le point de vue de parisien.nes du peuple : une lavandière, un souffleur de verre et un ancien paysan qui les rejoint en montant à Paris lors du retour du roi depuis Varennes. On suit notamment l’évolution des sentiments envers le roi, de « il faut lui faire quitter Versailles pour qu’il comprenne la réalité du pays, il est mal conseillé » à « il doit mourir pour que la révolution vive ». On voit les débats de l’Assemblée sur ce sujet, le vote solennel, les différents points de vue politiques, les moments de violence.
J’ai beaucoup aimé, c’était bien filmé et très intéressant. C’est difficile d’un point de vue de néophyte de juger de la réalité historique, mais ça avait l’air réaliste en tous cas, et ça recoupait d’autres récits qui je connaissais (mes souvenirs de cours, la bande dessinée Révolution, la série Netflix…)
Du point de bivouac, une grande montée vers la portella des Lanós. Pas trop violente à part la toute fin, nous doublons les groupes qui avaient dormi au refuge et été plus matinaux que nous. Nous laissons les sacs à la portella pour un aller retour sur la crête vers le puig Pedros, où le soleil apparaît enfin. De retour à la portella, les indications de notre itinéraire sont cryptiques. Nous n’arriverons jamais à trouver le raccourci qu’il voulait nous faire prendre et suivons à la place le GRP, dans un paysage assez minéral et vers la coume d’Aniel. Ça nous rajoute une belle boucle en montée puis crête avant de resdescendre vers l’étang de Lanoset où nous mangeons. Puis re-montée vers la portella d’Orlu, qui nous permet de basculer sur l’autre versant de la montagne, dans une vallée très étroite au dénivelé impressionnant. Le brouillard décide malheureusement de faire son grand retour, et la descente entame bien nos forces. Nous campons proche de l’étang de la Couillade. Stram pousse jusqu’au refuge d’En Beys pour refaire de l’eau pendant que je monte le bivouac dans un creux entre deux collines qui nous abrite du vent.
La montée matinaleVue depuis la crêtePetit plan d’eauNévé et perspective depuis la coume d’Aniel
Deuxième jour bien gris lui aussi. En montant au dessus de Merens les Vals, on tombe sur une belle vallée très verdoyante, mais le ciel reste plombé. On quitte rapidement cette vallée un peu ouverte pour une vallée beaucoup plus étroite et beaucoup plus raide, qu’on grimpe sous la pluie. Arrivés en haut, on tombe sur un petit lac (l’Estagnas) entouré de rochers rouges qui serait sûrement très mignon si on avait une quelconque visibilité plutôt qu’un brouillard glaçant. On décide de continuer à grimper et de faire notre pause déjeuner un peu plus tard. Pendant la pause, le vent découvre par moment les montagnes d’en face, mais ça ne dure jamais bien longtemps. Nous recommençons à grimper, et arrivons à la Porteille des Bésines. La vallée devant nous est épargnée par le brouillard, et nous avons même le droit à quelques brefs rayons de soleil. Nous descendons en suivant le GR vers le refuge des Bésines où nous refaisons de l’eau et laissons nos sacs pour faire un aller retour à l’étang des Bésines. Au refuge, quelques randonneurs qui font la boucle en sens inverse nous racontent qu’à la coume d’Aniel où nous passerons le lendemain, ils ont eu le droit à de la grêle « à la limite du blizzard ». Les emplacement de bivouac du refuge sont pleins et nous apprécions la tranquillité, nous poussons malgré la fatigue de la journée un peu plus loin pour poser la tente, juste avant que la bruine ne revienne. Nous ne faisons pas long feu ce soir là.
Le début de la journée Le NabreVue en arrière sur la montée super raideUne brève fenêtre de visibilité sur les sommetsBisL’étang des Bésines, vue 1L’étang des Bésines, vue 2La descente vers le refugeDepuis notre point de bivouac
Randonnée dans la vallée d’Orlu avec Stram, sur quatre jours, en bivouac. On a eu globalement assez peu de chance sur la météo, avec du beau temps un peu franc uniquement le dernier jour.
Le premier jour, on a randonné à quatre : en plus de Stram et moi, Léa et Mathieu étaient présent·es. Iels ont déposé leur voiture à Merens-les-Vals, la destination de l’étape, puis on est parti à quatre dans la voiture vers notre point de départ, Orlu. Le début était joli, avec une forêt pleine d’anciens murs de pierre recouverts de mousse, puis une hêtraie moins anthropisée. Mais en montant un peu plus nous nous sommes retrouvé·es dans une zone de sylviculture assez laide, avec des arbres renversés dans tous les sens et une piste forestière défoncée. Puis encore plus haut nous sommes arrivé·es dans des alpages, mais aussi dans un brouillard bien épais. Nous sommes ensuite redescendu·es vers Orlu, accompagné·es par une bruine qui forcissait par moment.
A Orlu nous avons pris un chocolat chaud de réconfort dans le gîte d’étape. Mathieu et Léa sont repartis prendre leur voiture, et Stram et moi sommes remontés au dessus du village trouver un site de bivouac. On a trouvé un site parfait en bordure du chemin, et après avoir posé la tente, nous sommes redescendus un peu profiter de sources sulfureuses naturelles, ce qui a un peu sauvé notre première journée, en apportant un petit luxe inespéré à cette randonnée.
La hêtraieLa sylvicultureLes alpages dans la brumeMerens
Premier tome : Foundryside Roman de fantasy sorti en 2018. L’histoire se passe à Tevanne, siège des quatre compagnies marchandes qui dominent le monde depuis un peu moins d’un siècle, depuis leur redécouverte d’un langage magique dont l’écriture permet d’enchanter des objets pour que les règles fondamentale de l’Univers s’appliquent différemment à eux : basiquement, l’univers a un code-source et ce langage permet de définir des variables locales en lieu et place des constantes. Ce langage est fort complexe, et produire des effets perceptibles est difficilement envisageable sans disposer des moyens d’une grosse organisation : ainsi la production d’objets Enluminés est réservée à ces quelques compagnies, qui en on profité pour asseoir leur domination. On suit principalement Sancia, une voleuse qui va découvrir un artefact antique Enluminé d’une puissance incroyable, et va se retrouver prise dans un complot aux multiples ramifications, comme tout bon personnage opérant aux frontières de la loi dans ce genre de livre.
J’ai vu comme commentaire dans une autre revue que c’est un bouquin de cyberpunk avec un habillage fantasy, et je trouve ça assez vrai : toutes les thématiques du cyberpunk sont effectivement là, à commencer par les multinationales au pouvoir démesuré. L’univers proposé est réussi, et même s’il y pas mal d’exposition, j’ai trouvé que ça fonctionnait bien. Le fonctionnement de la magie est une part importante de l’univers, et s’il est original et intéressant, j’ai quand même trouvé que par moment il fait vraiment trop code informatique – soit il va y avoir des révélations sur le fait que les persos sont dans une simulation à un moment, soit c’est un peu bizarre. Mais bon, c’est un défaut assez mineur, et par ailleurs y’a un côté trippant à voir l’auteur et les personnages être très rationnels sur les usages que ça implique, notamment en terme de méta. L’intrigue du bouquin est réussie (une classique David contre Goliath, et à mi-bouquin « we take the fight to them ») et il n’y a pas de temps morts. Les personnages sont réussis, notamment l’héroïne, même si elle est par moments un peu trop héroïque, et elle a une backstory originale et qui apporte des éléments pertinents au bouquin. J’ai bien aimé les personnages secondaires mais ils sont quand même très archétypaux, un peu plus de profondeur psychologique n’aurait pas fait de mal. Un travail d’édition plus poussé non plus, parce qu’il y a des lourdeurs ou des répétitions par moments, ce qui est dommage pour un bouquin qui présente un univers bien complexe, la narration aurait gagné à être plus limpide.
Globalement une bonne surprise et une recommandation. Le tome un est traduit en français, le deux est déjà sorti en anglais, et le trois est encore à paraître.
Second tome : Shorefall
L’intrigue se passe toujours à Tevanne. Sancia, l’héroïne, reçoit un avertissement de Valéria, l’IA qu’elle avait libéré à la fin du tome précédent : le créateur de Valéria a été ressuscité et il va tenter d’utiliser les ressources de Tevanne pour asservir de nouveau Valéria et l’utiliser pour exécuter ses desseins. Sancia et ses alliés vont tenter de contrecarrer cette menace, tout en se méfiant de Valéria qui semble avoir aussi ses propres pions à pousser.
J’ai été beaucoup moins enthousiasmé que par le premier tome. Déjà ce tome n’est pas self-contained, c’est la moitié d’une histoire qui se terminera dans le trois, rien n’est résolu à la fin. Ensuite les personnages sont vraiment squelettiques, le livre est totalement tourné vers l’exécution des plans des différentes factions et leurs usages astucieux de l’Enluminure. La partie sur le jumelage des esprits était intéressante mais pas poussée suffisamment. Et le passage sur la technologie qui peut servir à contrôler aussi bien qu’à connecter pour le coup fait très naïf.
A voir ce que donnera le troisième tome, mais pour le moment je recommande de lire le tome 1 comme un standalone.
Série Marvel sortie en 2021, assez décevante. Loki, dieu de la malice et antagoniste des héros dans les films Avengers, est capturé par une organisation en charge de veiller à ce que l’histoire de l’univers se déroule telle qu’elle est censée se dérouler. Il est censé aider à chasser une version déviante de lui-même mais se retrouve rapidement à se demander qui a créé cette organisation et quels secrets elle cache.
Y’avait de bons éléments et l’esthétique de la TVA et du générique est cool. Par certains côté il y a une petite vibe Doctor Who : on peut voir l’ensemble du temps et de l’espace et les personnages courent beaucoup. Mais il y a aussi beaucoup beaucoup beaucoup trop de dialogues statiques, et un rythme très très inégal. Le final est particulièrement décevant, rien n’est résolu, c’est juste un prologue à une saison 2/de nouveaux films.
Roman US de 1975, un classique de la littérature écologique et militante. Quatre personnes qui se rencontrent lors d’une descente du Colorado en radeau décident de travailler ensemble au sabotage des bulldozers, chantiers, ponts et barrages qui ravagent l’Ouest sauvage des États-Unis. Le roman décrit leurs actions, leurs interactions et leur cavale alors qu’ils sont poursuivis par un groupe de parapoliciers mormons.
Le côté description de sabotages et défense de la Nature est assez cool. Le désert est bien décrit, l’action directe aussi. Par contre le bouquin est assez sexiste, la fille du groupe ne fait pas grand chose comme action, elle encourage les mecs et est un objet de désir. Je recommande mais en gardant en tête que c’est daté par certains côtés.