CAPC

Musée bordelais dans lequel j’étais déjà allé en 2019. Cette fois-ci l’exposition principale était une œuvre de Kapwani Kiwanga, consistant en des cordes en coton teintes en indigo (deux produits du commerce triangulaire, auquel Bordeaux doit sa richesse et le bâtiment du musée sa fonction originelle de Bourse du commerce) qui séparaient l’espace.

La seconde exposition, Antéfutur, présentait des œuvres de différents artistes sur la thématique de l’avenir, de la catastrophe, du changement climatique…

Spectrum, Monira Al Qadiri (c’est une reproduction de tête de forage pour l’exploration pétrolière, peinte avec une peinture pour voiture)

Tout le monde aime Jeanne, de Céline Devaux

Film français paru en 2022. Suite à des déboires financiers, Jeanne doit vendre l’appartement de sa mère à Lisbonne, où elle n’est pas retourné depuis le suicide de celle-ci. Dans l’avion, elle croise Jean, un camarade de lycée dont elle ne se souvient absolument pas. À Lisbonne elle va errer entre tentatives de rangement de l’appartement, visites d’agents immobiliers, réminiscences de sa mère, échanges avec son ex et avec Jean (et sa nièce Théodora), pendant que dans sa tête une petite voix (qui prend la forme d’un dessin animé) mine sa confiance en elle.

J’ai beaucoup aimé. C’est très drôle (alors que ça parle de deuil et de dépression), les acteurices jouent très bien, on apprend des techniques pour voler dans les magasins, excellent film.

Randonnée au col du Grail

Après la randonnée internationale, une petite randonnée à la journée (et sans les sacs !) pour finir le séjour. Une boucle au départ de Sem, au dessus de Vicdessos. D’abord sur les traces des anciennes mines du village, puis vers le pic de Rizoul pour une belle vue plongeante sur la vallée et les sommets alentours

Sentenac depuis les hauteurs de Sem
Attention (dino-)danger
panneau et fleurs
Depuis le pic de Rizoul

Randonnée pyrénéo-internationale, jour 3

Dernier jour. Départ du refuge des Fonts, montée sur la crête entre les vallées d’Ordino et de La Massana, puis descente vers les étangs de l’Angonnella, avant de remonter sur la crête puis d’aller chercher (sur un pierrier et dans le brouillard) le port du Rat pour repasser en France, où ce fut ambiance brouillard puis plafond de nuage jusqu’à l’arrivée à l’étang de Soulcem.

station de ski andorrane
Le refuge des Fonts perdu au milieu du paysage
fleur
structure mystérieuse sur la crête
crête
vue sur l’Andorre (La Massana et Ordino, a priori)
Vautour
Étang intermédiaire de l’Angonella
Sommets et brume
Autre ambiance côté français

Randonnée pyrénéo-internationale, jour 2

Jour 2, du Pla de Lo Mercat au refuge des Fonts. Très joli passage en forêt avant de rejoindre le GR 11 côté espagnol. Montée tranquille sur le GR vers le refuge de Baïau, avant de descendre manger au lac. À la fin de la pause repas, erreur d’orientation, nous grimpons jusqu’au port de Médécourbe au lieu du port de Baïau. Nous ne nous apercevons de notre erreur qu’après être largement redescendus côté andorran, mais il s’avère que cette erreur nous fait gagner du temps sur notre itinéraire. Passage par le refuge du Pla de l’Estany avant de remonter jusqu’au refuge des Fonts où nous nous arrêtons pour la nuit (et faisons un feu dans la cheminée pour remplacer notre brûleur absent).

Pla de lo mercat
Montée vers le col de Médécourbe
Refuge et étang de Baïau
Étang Forcats
Vue sur la vallée de La Massana
Mer d’herbe
Cascade

Randonnée pyrénéo-internationale, jour 1

Trois jours de randonnée dans les Pyrénées, passant en France, Espagne et Andorre, au départ de l’étang de Soulcem. Nous étions trois, Stram, P. et moi. Un petit souci quand le soir du premier jour nous nous sommes rendus compte que le brûleur et la bouteille de gaz emportés n’étaient pas compatibles, mais on a réussi à gérer la situation. Premier jour avec beaucoup de montée et un fort vent de face constant, c’était assez éprouvant. En conséquence, nous n’arrivons pas du tout au refuge de Baïau comme prévu à la fin de la journée, mais au Pla de Lo Mercat, 3h en retard sur les temps annoncés. Nous sympathisons avec des Bretons qui campent un peu plus bas et nous dépannent d’un brûleur, permettant de finir cette longue journée sur un repas chaud.

Étang de Soulcem vu d’en haut
Tente au pla de lo mercat

Article invité : Les méduses n’ont pas d’oreilles, d’Adèle Rosenfeld

Roman français de 2022.
Plongée dans l’expérience de Louise, jeune femme malentendante, qui subit soudainement une grosse perte d’audition supplémentaire et apprend qu’à moins de se faire poser un implant cochléaire, elle deviendra bientôt tout à fait sourde. Or, l’implant implique que la perception sonore est totalement modifiée, qu’on perd les « vrais » sons qu’on captait auparavant.
Alors qu’elle hésite entre les deux options, son quotidien (trouver un boulot avec son statut de travailleuse handicapée et gérer les interactions avec ses collègues, faire des rencontres amicales et amoureuses, jongler avec les rendez-vous médicaux) se peuple peu à peu de personnages, parfois rassurants parfois angoissants, qui semblent dire quelque chose de son rapport au langage et aux sons, et dont on ne sait pas très bien s’ils sont tout à fait imaginaires ou non.
C’est une lecture qui m’a décontenancée par son côté parfois décousu et imaginaire, et régulièrement angoissant, mais aussi emportée. Il faut lâcher sur l’envie de trouver des situations et des réactions rationnelles ou logiques (y compris quand Louise se retrouve, dans son boulot, en contact avec du public et qu’aucune adaptation ne semble être mise en place pour cela). L’autrice, elle-même malentendante et « implantée », travaille une écriture du son, de son absence et de sa perception, avec des dialogues absurdes, des descriptions de parties de visages ou d’expressions faciales, un « herbier sonore » très poétique que j’aurais bien voulu plus approfondi.
Recommandé.

Ce Sentiment de l’été, de Mikhael Hers

Film franco-allemand de 2015. Un été à Berlin, Sasha meurt. Pendant plusieurs années, l’été va rappeler à sa famille cette tragédie. On suit plus particulièrement Lawrence, son petit ami, et Zoé, la sœur de Sasha. Le film se déroule à Paris, Annecy Berlin et New York, toujours en été. On voit leurs vies qui se déroulent, avec le poids de leur relation à Sasha qui s’impose (ou se rappelle) à eux par moment, et en même temps le reste du monde qui continue d’exister.

J’ai bien aimé. Dans la façon dont c’est filmé, ces paysages urbains, cette caméra à côté des personnages, je trouve que ça rappelle beaucoup la trilogie Before Sunrise de Richard Linklater. Y’a ces déambulations dans la ville, ces personnes qui vivent entre plusieurs villes, pays, continents. Il y a des échos entre les différentes villes, liés au fait qu’on les voit toujours en été : c’est facile d’être dehors, les gens vont dans des bars, des soirées, des parcs, montent sur les toits, les tenues sont les mêmes (la seule différence c’est peut-être qu’en Amérique les gens se déplacent en pickup là où ils sont en vélo ou à pied en Europe).

Recommandé.

Article invité : Wolfwalkers

Film d’animation (Irlande, Luxembourg, France) de 2020.
1650 à Kilkenny, en Irlande. Le père de Robyn est engagé par le Lord Protector comme chasseur de loups, afin de protéger la ville de leur menace, mais surtout d’en débarrasser la forêt pour déforester tranquillement et ainsi de pouvoir augmenter les surfaces agricoles (spoiler : Lord Protector n’est pas le gentil du film). Jeune fille indépendante et audacieuse, Robyn ne tarde pas à se retrouver dans la forêt, malgré l’interdiction, et à découvrir les créatures qui y vivent et la protègent : les wolfwalkers.
L’histoire est un mélange réussi entre Mononoke Hime et Brave. Pas d’immense originalité narrative mais c’est vraiment efficace et attrayant, il y a des personnages chouettes, de la tension, des rebondissements, des course-poursuites et de l’émotion.
J’ai surtout adoré l’animation, magnifique, entre dessins au crayon, effets de lithogravure, split-screens ornementaux, représentation graphique des odeurs et du son.
Et la musique est très chouette aussi.
Je recommande :)