Les Vélos Bleus, anatomie d’un désastre.

Nice. Sa promenade, ses eaux limpides, son soleil écrasant, ses vélos en libre-service. Ses vélos en libre-service. Je n’ai rien vu d’aussi mal fait de ma vie. Ces vélos sont l’illustration parfaite de pourquoi la technologie des années 90 ne permettait pas la mise en place des VLS (oui, on va abréger vélos libre service parce que sinon ça va rapidement devenir aussi pénible qu’un déplacement à Nice).

Commençons par le commencement : vu que je suis là pour une semaine, je veux un ticket courte durée. Je vérifie rapidement leur existence sur le site internet du bousin puis pars pour la station la plus proche de chez moi. La tête remplie d’espoirs et d’analogies avec les autres VLS que j’ai testés (Paris, Lyon, Bruxelles), je m’attends à pouvoir payer le ticket par carte à la borne. Que nenni. La borne m’informe que « muni de ma carte bleue, je peux appeler le numéro suivant… » Err. Oui mais non. Je ne tape pas mon numéro de carte bleue sur un clavier de portable, et je le donne encore moins à un interlocuteur. Je retourne donc chez moi et je fais l’inscription par Internet. Pour une saleté de ticket une semaine, ils ont besoin de mes nom, prénom, date de naissance, adresse… J’en donne des faux. Numéro de téléphone et adresse courriel. J’en donne des vrais.

Retour à la station. Et là, c’est Kafka sur le rivage méditerranéen.
Premièrement la station à besoin d’être allumée et de booter. Oui, de booter. Et ça prend deux loooongues minutes.
Deuxièmement, « la station » est en fait une sous-station gérant trois emplacements. S’il n’y en a qu’un auquel un vélo est accroché et qu’il a une pédale cassée, vous êtes bons pour aller faire booter une autre sous-station. Bonjour la perte de temps. Idem si l’écran de la station se révèle endommagé et que vous ne pouvez pas voir tout ce qui s’affiche.

Parce que troisièmement, l’affiché est crucial : une fois un vélo choisi, la station vous donne un numéro de téléphone. Les abonnements courte durée sont inutilisables sans téléphone. Et ce numéro (on rentre dans le sublime) change à chaque fois. Pas la peine de l’enregistrer, il vous faudra le rerentrer à chaque emprunt d’un vélo.

Est-ce fini ? Eh bien non ! Parce que ce vélo, retiré avec tant d’efforts, eh bien c’est une bouse. Premièrement il est attaché à la station par une espèce d’énorme chaine qui ne semble avoir pour seuls intérêts que de faire du bruit dans le panier et rajouter du poids au vélo. Les vitesses sont encore plus pourries que sur le vélib’. Les pédales présentent un renflement central empêchant d’y positionner correctement le pied. Tout le vélo a l’air cheap, et ce n’est pas qu’une impression : les deux vélos que j’ai empruntés se sont mis après dix minutes à laisser échapper du moyeu arrière un bruit entre les ongles d’un cochon qu’on égorge sur un tableau noir et un bout de métal chauffé à blanc jouant contre l’âme d’un nourrisson. Atroce.

Bien entendu il faut aussi faire booter les stations pour pouvoir ranger le vélo.

Bref ce service est de la merde de A à Z et j’aimerai bien comprendre ce que l’on fait de l’argent des Niçois. Parce que si ça démontre que la technologie des 90’s n’est pas bonne, le problème est que ces VLS ont été déployés en 2009. Deux ans après le vélib qui doit gérer un nombre bien plus importants d’usagers et avec tout de même un taux de fonctionnement assez élevé. Alors qu’est-ce qui s’est passé à Nice ? Serait-ce que la mairie n’aurait pas conçu le service pour les habitants mais comme attrape touriste et pompe à fric ?

Les couleurs sont jolies par contre
Les couleurs sont jolies par contre

Hmmm, Chagall !

Une tempête absurde ce matin, 30 mm de pluie, des rafales de vent, réveil en sursaut pour abriter les trucs qui se trouvaient sur la terrasse.

Passage au musée Chagall cet après-midi, pour la collection permanente et l’expo temporaire sur les autoportraits de Chagall. De très beaux tableaux, mais protégés par le droit d’auteur donc je ne vous mets pas de reproductions. Vous pouvez cependant les trouver en suivant ce lien.

Les notes suivantes ont été prises lors d’un exposé de Martine Manfré-Itzinger. Les erreurs sont de moi.
Chagall est un peintre russe né au tournant du siècle. De culture yiddish, les thèmes bibliques parcourent son œuvre.

Chagall nait en Russie Impériale à Ви́тебск (Vitebsk) à la fin du XIXe siècle. Il part à Paris, rejoint les peintres russes expatriés en France (notamment les constructivistes). Il repart en Russie, revient en France puis passe aux États-Unis lors de la seconde guerre mondiale. Il refusera d’apprendre l’anglais et parlera toujours en yiddish là-bas.
Il aura trois femmes, Bella (qui meurt en 44), Virginia Haggard (qu’il n’épousera pas) puis Valentine (Vava).

Il utilise une grande palette de couleurs parmi lesquelles les blancs et les bleus sont très riches. Sa palette changera avec la mort de Bella.

Attaché à sa culture yiddish, Chagall peindra des thèmes bibliques toute sa vie, dans lesquels on retrouve des symboles récurrents : Moïse et les tables de la loi, le Juif Errant, le Christ (symbolisant pour lui l’Amour et le Pardon universel).
Il place aussi des thèmes plus prosaïques dans sa peinture : son village natal, ses lieux de résidence (villages provençaux notamment), lui enlaçant sa femme. Il se représente souvent sous la forme d’un âne ou d’une chèvre rouge (vision de l’artiste comme un bouc émissaire)

Il peint le plafond de l’opéra Garnier, diverses mosaïques, des vitraux pour des églises et participe à la conception du musée biblique qu’il avait voulu et qui expose ses toiles bibliques à Nice.

Des vacances à l’ombre du TGV.

Sitôt mon stage fini, j’ai sauté dans un TGV pour rejoindre mes parents sur la Côte d’Azur. Quelques jours avec eux, puis j’ai glissé de Sainte-Maxime à Antibes, puis d’Antibes à Nice. Le 5 j’entamerai un lent mouvement retour en commençant par poser mes bagages à Marseille puis à Lyon, avant d’enfin rejoindre Paris. Je profite du réseau ferré et des ami-e-s qui acceptent de m’héberger (et que je remercie infiniment au passage). J’ai investi dans une connexion internet via la 3G, donc je peux écrire, mais les photos sont un peu trop gourmandes en octets pour être téléversées.

J’ai emporté quelques livres papiers : La mort du Roi Tsongor, Crimes de Seine, L’Aube Incertaine et Le Royaume Blessé (vivent les titres-groupes nominaux !). C’est à peine un quart de ce que j’emporte habituellement pour les vacances.
Mais mon atout caché, c’est la liseuse : pour ce mode de vie semi-nomade, c’est vraiment l’idéal. J’ai donc lu Wicked de Gregory McGuire, Malavita de Benaquista et Little Brother de Cory Doctorow.
Wicked reprend l’histoire du Magicien d’Oz mais la raconte depuis le point de vue d’Elphaba, la Méchante Sorcière de l’Ouest. Les thèmes parcourant le livre sont passionnants : la définition du Mal, la réécriture de l’Histoire par les vainqueurs… Cependant, le style n’est pas incroyable et l’histoire s’envase un peu par moment. Recommandé quand même comme un classique de la culture américaine revisité. Malavita c’est du Benaquista et c’est donc toujours bien. Une famille s’installe dans une petite ville normande sans histoire, et de là les choses dégénèrent. De Benaquista je recommande aussi Saga, qui parlent de l’écriture d’une série télé. Enfin Little Brother (téléchargeable gratuitement ici) aborde les thèmes de la vidéosurveillance, de la lutte contre le terrorisme et des libertés qu’on y perd, et les relie au mouvement yippie et des marches pour les droits civiques. Publié en 2008, l’affaire de la surveillance de la NSA le rend plus que jamais d’actualité.

Fill your ears.

Deux podcasts, bien différents :

Tout d’abord, les sélections musicales de RayMax, ses Z-sides. Une nouvelle sélection tous les samedis, le nom des pistes étant révélé la semaine suivant la diffusion. Il y a de tout et c’est de la très bonne qualité.

Ensuite, Welcome to Nightvale (découvert via picomango et Tumblr). Soit la radio d’une petite ville US perdu au milieu du désert, en proie à toutes les activités paranormales et fantastiques possibles et imaginables. Présenté d’un ton badin et d’une voix grave par Cecil.

Un barbecue en terrasse.

Ce dimanche j’avais invité la famille a faire un barbecue sur la terrasse. Objectif : montrer que je suis un adulte avec une maison à lui et tout. Donc j’ai mis les petits plats dans les grands, j’ai sorti les transats, le tapis, le hamac…
Ça s’est bien passé, ils ont apprécié la vue.
Mon père : « On ne se croirait pas à Paris.
-Bah oui, c’est Montrouge… »
Ma mère : « J’ai amené du vin.
-Bordeaux 2002 ?!
-Oui, je l’avais rangé à la maison et je l’ai oubliée… »
Mes frères : [enlèvent leurs T-shirts, commencent à comparer leurs abdos et leur bronzage]

Bref, un après-midi familial classique chez les [REDACTED].

Sinon, un individu de mon entourage scolaire a fait une brève apparition déguisé en homme pigeon pour faire sa prière au soleil. Puis discuter de l’agrèg avec mon père et manger des brochettes. Normalement mon frère ne devrait plus considérer les cachannais comme « bizarres ». C’est qu’on a une absence de dignité à défendre, ici !

Shirt? What shirt ?
Shirt? What shirt ?

Howto : Changer la roue arrière de son vélo.


Thanks to picomango for that song

Je suis allé au magasin qui m’a vendu mon vélo hier. Ils m’ont confirmé ce que je savais déja : la roue arrière de mon vélo était cassée, un des roulements à billes s’était fait la malle. J’ai donc racheté une jante et me suis employé à changer la roue. Voici un petit guide pour le faire rapidement chez vous.

1/ Mettre le réveil à 6h pour pouvoir faire ça le matin frais et dispo avant d’aller au boulot.
2/ Se réveiller à 8h.
3/ Descendre avec les outils adéquats, après avoir visualisé des tutos YouTube « comment changer la roue arrière de son vélo. »
4/Mettre le vélo les roues en l’air. Desserrer les écrous retenant la roue arrière. Desserrer le frein arrière. Retirer la roue. Se nettoyer les mains.
5/ Dégonfler la chambre à air. Insérer deux tournevis entre le pneu et la jante (quoi démonte-roues ? J’ai la gueule de Crésus peut-être ?). Les faire coulisser jusqu’à dégager tout le pneu de la jante. (Astuce : commencer au point diamétralement opposé à la valve).
6/ Récupérer le ruban de jante. Le mettre sur la jante neuve. Mettre la chambre à air et le pneu, en commençant par insérer la valve dans le trou de la jante.
7/ Constater que l’on arrive pas à enlever la cassette (la cassette c’est l’ensemble des plateaux au niveau de la roue arrière).
8/ Remonter voir un tuto. Constater qu’ils parlent d’un démonte cassette et d’un fouet à chaîne.
9/ Tenter de le faire à la main. Échouer.
10/ Il est 9h30. Attendre 10h que le magasin de sport ouvre.
11/ Acheter un démonte cassette. Ne pas trouver de fouet à chaîne.
12/ Réessayer avec le démonte cassette et un torchon. Échouer de nouveau.
13/ Envisager de tuer le vendeur qui a dit « oui, vous pouvez aussi le faire vous même c’est pas très compliqué ».
14/ Retourner au magasin avec les deux roues. Demander un changement de cassette.
15/ Regarder le vendeur le faire en trente secondes chrono sans même avoir de fouet à chaîne.
16/ Remonter la roue sur le vélo.
17/ Resserrer le frein.
18/ Partir au boulot. Il est 11h30.
19/ Constater que maintenant la plus petite vitesse déraille systématiquement.
20/ Envisager de passer le permis.

Orages sur Paris

Warhol

Malgré la blague sur Instagram dans les tags, le logiciel dont j’ai tripoté les boutons au hasard pour le post-traitement est showFoto, open source.

Sinon rien à voir mais le titre de l’article m’y fait penser, il existe une uchronie de Michel Pagel intitulée Orages en Terre de France, qui parle de guerre de 1000 ans entre France et Angleterre, qui n’a pas l’air d’avoir rééditée depuis des dizaines d’années. Si quelqu’un sait où se la procurer, éventuellement en version numérique, je suis preneur.

[EDIT du 10/02/2014 : Trouvée ! Elle est disponible en version numérique.]

Giens

Il fait beau et chaud. C’est un peu un scandale de rester enfermé toute la journée à écouter des présentations. J’ai pu me baigner pour la première fois depuis Noël (Zanzibar, ça semble bien loin). J’ai aussi une conscience aigüe du fait que ce blog commence à faire un peu gosse de riche. Je vais essayer d’écrire des articles un poil plus de fond. Ca devrait faire plaisir à mes trois lecteurs avec une conscience

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Giens 1