Elementary, de Robert Doherty

Après avoir soigné son addiction à la cocaïne, Sherlock Holmes est envoyé à New York par son père et se voit adjoindre un compagnon qui doit veiller à son sevrage, Joan Watson, ancienne chirurgienne. Encore une adaptation de Sherlock Holmes, me direz-vous ; encore une bonne, vous répondrais-je. Elementary vaut le détour et je remercie picomango de me l’avoir fait découvrir.

[EDIT 2018 : La première saison est vraiment bonne (format procedural, faut aimer mais ça marche bien pour de l’enquête policière) ; le gros intérêt de cette version c’est qu’elle nous présente un Sherlock génial sans qu’il soit pour autant obligé d’être un insupportable connard avec tout le monde autour de lui ; ici Sherlock se préoccupe des gens qui l’entourent. Watson n’est pas le sujet de ses blagues mais une égale dans le duo. Et on ne nous colle pas une romance artificielle entre les deux sous prétexte qu’els ne sont pas du même genre et que donc bim les loi de l’hétéroattractivité sont immuables.

Après, le duo entre les 2 persos fonctionne super bien sur la première saison, bien sur la seconde, puis ça se délite. C’est dommage parce que les personnages secondaires des premières saisons sont très bien, mais ça se dégrade. J’ai fini par abandonné à la saison 4 je crois, mais je recommande vraiment les 2 premières saisons.]

Parks and Recreation, de Greg Daniels et Michael Schur

Série télé avec Amy Poehler, sur le service municipal des parcs et jardins dans la petite ville de Pawnee, Indiana. Série comique toute en sourires, c’est la série bon esprit qui vous met un sourire aux lèvres et vous redonne fois en l’Humanité. Le jeu de l’actrice principale est excellent, les personnages sont forts et originaux. Pour tous les soirs d’hiver.
La première saison est un peu poussive, surtout quand on a pas l’habitude du format documenteur de ce genre de séries, mais ça vaut vraiment vraiment le coup d’avancer dedans pour être happé par la série.

Culture & Gecko

Tiens donc. Ceci est un post que j’avais rédigé au Kenya (daté du 30 décembre) et qui traîne dans les brouillons du blog depuis. En exclusivité donc, un bout de Kenya extemporé.

Bon, je me rends compte que cela fait un certain temps que je n’ai pas aligné des listes de bouquins en me vantant de les avoir lus, plutôt que de vous envoyer des photos de plages paradisiaques.
Mais il est temps de rétablir la vérité : malgré que nous soyons en supposée saison sèche, cela fait une semaine qu’il pleut tous les jours, à durée et intensité variable. Donc je lis, visionne et écoute.
De plus, j’ai eu une liseuse pour Noël, je peux donc transporter un millier de livres sur moi à tout moment. Le bidule est livré avec une série de traducteurs et dictionnaires intégrés, très pratique pour lire de l’anglais (et à plus long terme de l’espagnol et de l’italien). Je voudrais ajouter à ça un certain nombre de livres de base, qu’il est toujours utile d’avoir sur soi. Je pense que je trouverai sans problème Les Deux Testaments et le Coran, mais si quelqu’un sait où trouver une version epub de Je Sais Cuisiner de Ginette Mathiot, qu’il me fasse signe. Quand j’aurais un véhicule motorisé, je suppose qu’un précis de mécanique ne fera pas de mal, et peut-être qu’un rappel des premiers soins pourrait être utile. Et puis bien sûr, j’ai une bonne centaine de romans dessus. En français, en anglais, science-fiction, classiques, polars, romances… J’en ai pour tous mes goûts.

Donc ce que j’ai lu, sur papier ou liseuse :

  • L’Œuvre de Zola. Lu dans l’avion pour Nairobi. Très bon, un de ceux qui se lisent le plus facilement, et bonne préface.
  • The Mammoth Book of Alternate Histories. Un recueil de nouvelles uchroniques. Niveau très variable, mais pas transcendant dans l’ensemble.
  • HHhH de Laurent Binet. Un roman français sur l’attentat qui a tué Heydrich, le chef de la Gestapo. Construction du roman très intéressante, avec des allers retours entre l’histoire, les sentiments de l’auteur, des digressions sur son travail de recherche documentaire… Vaut vraiment le détour.
  • Harry Potter and the Methods of Rationality. Et si la tante Petunia avait épousé un scientifique et qu’Harry avait eu une famille aimante qui l’avait formé au raisonnement scientifique ? Eh bien cela donne un texte bien plus intéressant que la version de J.K Rowling. Vraiment plus. C’est un pavé en anglais, mais je n’ai pas pu le lâcher avant la fin (provisoire, de nouveaux chapitres étant toujours attendus)
    [EDIT 11/04/2016 : la fin est arrivée et elle est cool. Je recommande toujours la lecture de cette fanfiction magistrale]
  • La Coureuse de Maia Mazaurette. Autofiction écrite par une sexblogueuse, La Coureuse explore les thèmes des rapports hommes/femmes, de la séduction, du pouvoir, des relations négatives… C’est très prenant, très stressant, et passionnant (Et je voulais le lire depuis l’annonce de sa sortie).
  • Hard Magic de Larry Correia. Une histoire de détective privé et de magie dans les années 30. L’Univers est attirant, mais le roman commence mieux qu’il ne finit, car il verse trop dans le pulp en cours de route. Les gentils américains contre les méchants japonais, merci bien.
  • L’évangile obscur de Jean-Marie Villemot. Une relecture sous la forme d’un polar des années juste avant que Jésus ne se mette à prêcher. Idée originale, belle description de la Judée de l’époque, mais pas incroyable non plus.
  • The Subtle Knife de Philipp Pullman. La Tour des Anges en français, tome deux de la Croisée des Mondes. Relu en VO à Zanzibar, se lit bien et univers toujours aussi magique.
  • Ourania de Le Clézio. Étrange comme un Le Clézio. Un géographe en Amérique du Sud rencontre les membres d’une colonie utopique.
  • Pour seul cortège de Laurent Gaudé. C’est un Laurent Gaudé. Avec la même histoire tout le monde ferait un truc ridicule et pompeux, Gaudé fait du beau et émouvant. Ça parle du cortège funèbre d’Alexandre le Grand.

J’ai aussi vu des films  :

  • Reinni Lola, film allemand sur une fille qui a 20 minutes pour trouver 100 000 marks. Étrange mais bien.
  • La Cité de la Peur. Comme ça j’ai enfin le contexte de toutes les « répliques cultes » que l’on me balance à longueur de journée.
  • Captain Sky et le Monde de Demain. Dieselpunk. Jolies images, mais l’histoire eut gagné à avoir un minimum de profondeur en plus au lieu d’accumuler les clichés.
  • Beasts of the Southern Wild. Le film avec marqué ARTY tout autour. Suite à la fonte des glaces, une portion de bayou de Louisiane où vit une communauté de marginaux va être submergée. Mais Hushpuppy, héroïne de 6 ans, ne quittera pas l’endroit où elle a toujours vécu. Ajoutez des aurochs carnivores et une caméra tremblotante et vous obtenez un étonnamment bon film.

Sinon, je vous ai promis un gecko : le voici, trouvé en récupérant mon linge.
Gecko de poche

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Kick-Ass 2

Mercredi dernier, je suis allé voir Kick-Ass 2 au cinéma. J’avais vu pas mal de critiques négatives donc j’avais un peu d’appréhension, mais au final j’ai vraiment apprécié le film. Or donc, contre-critique. Avec spoilers, évidemment, donc arrêtez-vous ici si vous comptez aller voir le film.

Le film suit en parallèle trois histoires. Celle de Dave, qui reprend le costume de Kick-Ass, s’intègre à une bande de héros et affronte le « premier super-vilain de la vie réelle », son ancien camarade de classe Chris d’Amico. Celle de Chris, montant sa bande de super-villains. Et surtout, celle de Mindy, qui raccroche le costume de Hit-Girl pour tenter de mener une vie de lycéenne normale. Les trois histoires se rassemblant vers la fin pour donner un classique combat final.

Le gros point faible du film est pour moi sa bande-son. Non qu’elle soit vraiment mauvaise, mais elle est facile. Le premier Kick-Ass avait une bande-son vraiment excellente, qui participait très largement de l’ambiance du film. Ici, mettre une version rock de Tetris quand un personnage russe a son moment de bravoure, c’est vraiment moyen. Surtout quand on vous la refait avec Oh When the Saints go Marchin’ in pour un born-again christian.
Le film souffre sinon de quelques longueurs, (la scène du date de Mindy et de ses conséquences), ce qui est un peu dommage pour un film qui a déja beaucoup à dire (trois lignes narratives, rappelons-le).
Enfin, le film est tout de même bien hétérocentré : Mindy qui ne peut s’empêcher d’être toute tourneboulée quand elle voit un clip de pop guimauve ou les abdos de Dave, vraiment ? Le coté « la sexualité, hétéronormée, est inévitable », c’est un poil too much. De même, je me serais passé avec joie du baiser final, qui n’apporte rien à l’intrigue.

Du bon coté de la balance, on a un film efficace, montrant avec pas mal de réalisme les conséquences du fantasme de super-héroïsme dans la vie réelle. Les critiques ont à la fois reproché à Kick Ass une violence gratuite et des relents idéologiques malsains portés par une apologie de la justice faite par soi-même. Je suis assez perplexe. Pour moi au contraire le film illustre bien le fait que les justiciers masqués sont confrontés à une violence qui a des conséquences. Tout ne se passe pas bien pour eux, la violence appelle la violence et le film se finit sur les super-héros raccrochant tous leurs costumes.
J’ai aussi apprécié le film sur un point : il présente des personnages féminins forts. Les deux héros les plus puissants sont Hit-Girl et Mother Russia, et de loin. Le film passe aussi le Bechdel Test (et le Mako Mori Test) haut la main avec la ligne narrative de Hit-Girl. Il faut tout de même nuancer ce propos par le fait que les autres lycéennes semble tout de même toutes assez futiles, même si machiavéliques. Le refus d’une féminité normée semble être l’apanage de quelques élues comme Hit-Girl. Les costumes d’Hit-Girl et de la femme de Remembering Tommy ne sont pas sexualisés, ce qui est plutôt agréable. Ce n’est cependant pas le cas de toutes les héroïnes puisque Night Bitch (le nom, déja…) et Mother Russia le sont.
Le film tacle aussi l’homophobie rampante du comics (et du premier film) par une remarque sur le ridicule des insultes homophobes. (Au passage, j’ai revu Kick-Ass et si l’histoire est bien, il y a quand même beaucoup d’homophobie et de Women in the Fridge.)
Le personnage de Hit-Girl est pour moi le gros point fort de la série. Un personnage féminin fort, avec ses propres motivations et objectifs, plus capable que la plupart des autres personnages, et vraiment quelque chose que l’on voit rarement dans l’univers des comics.

Au niveau de l’esthétique, le film est moins audacieux que le premier, mais le traitement des envois de textos et des sous-titres est intéressant.

En définitive, un bon film, qui est plus classique en sa facture que l’épisode 1, mais avec des personnages plus intéressants et fouillés.

Sinon, dans un genre complètement différent j’ai vu Michael Kohlaas.

The Blind Side, de John Lee Hancock

Film de 2009 avec Sandra Bullock. Inspiré d’une histoire vraie, une famille blanche adopte un ado noir paumé qui devient champion de football américain. Un peu trop bourré de clichés pour moi. En plus l’histoire est centrée sur la mère adoptive. Je suppose que si un black réussit, il faut chercher le blanc au grand cœur responsable. Accentuée quand le film met en exergue le contraste entre la famille blanche aimante et religieuse et les quartiers pauvres et noirs où l’on trouve de la drogue, du sexe et de la violence. Le personnage de Sandra Bullock est intéressant en ce qu’il nous montre une femme volontaire et qu fait preuve d’initiative, mais gâché par le fait que l’on ne la voit se battre que pour sa famille (ah, l’instinct maternel des femmes). Elle reste dans le care malgré tout.

Lyon.

Après mes journées marseillaises, remontée vers Lyon. Le train avait un peu de retard, mais la SNCF avait tout prévu !

La SNCF veille

À Lyon, j’ai vu l’architecture du vieux Lyon,

Vieux Lyon 2

Vieux Lyon

Tour Rose

Le quartier tout neuf de Confluences, qui fait ville modèle un peu vide du côté humain de la cité.

Confluences

Nous sommes aussi allés au Parc de la Tête d’Or, où ils ont de mystérieuses statues
Statue Tête d'Or

Et enfin un tour en Vélov’, qui fait très Vélib’ d’un univers alternatif pour un parisien endurci.

Vélov'

Les Vélos Bleus, anatomie d’un désastre.

Nice. Sa promenade, ses eaux limpides, son soleil écrasant, ses vélos en libre-service. Ses vélos en libre-service. Je n’ai rien vu d’aussi mal fait de ma vie. Ces vélos sont l’illustration parfaite de pourquoi la technologie des années 90 ne permettait pas la mise en place des VLS (oui, on va abréger vélos libre service parce que sinon ça va rapidement devenir aussi pénible qu’un déplacement à Nice).

Commençons par le commencement : vu que je suis là pour une semaine, je veux un ticket courte durée. Je vérifie rapidement leur existence sur le site internet du bousin puis pars pour la station la plus proche de chez moi. La tête remplie d’espoirs et d’analogies avec les autres VLS que j’ai testés (Paris, Lyon, Bruxelles), je m’attends à pouvoir payer le ticket par carte à la borne. Que nenni. La borne m’informe que « muni de ma carte bleue, je peux appeler le numéro suivant… » Err. Oui mais non. Je ne tape pas mon numéro de carte bleue sur un clavier de portable, et je le donne encore moins à un interlocuteur. Je retourne donc chez moi et je fais l’inscription par Internet. Pour une saleté de ticket une semaine, ils ont besoin de mes nom, prénom, date de naissance, adresse… J’en donne des faux. Numéro de téléphone et adresse courriel. J’en donne des vrais.

Retour à la station. Et là, c’est Kafka sur le rivage méditerranéen.
Premièrement la station à besoin d’être allumée et de booter. Oui, de booter. Et ça prend deux loooongues minutes.
Deuxièmement, « la station » est en fait une sous-station gérant trois emplacements. S’il n’y en a qu’un auquel un vélo est accroché et qu’il a une pédale cassée, vous êtes bons pour aller faire booter une autre sous-station. Bonjour la perte de temps. Idem si l’écran de la station se révèle endommagé et que vous ne pouvez pas voir tout ce qui s’affiche.

Parce que troisièmement, l’affiché est crucial : une fois un vélo choisi, la station vous donne un numéro de téléphone. Les abonnements courte durée sont inutilisables sans téléphone. Et ce numéro (on rentre dans le sublime) change à chaque fois. Pas la peine de l’enregistrer, il vous faudra le rerentrer à chaque emprunt d’un vélo.

Est-ce fini ? Eh bien non ! Parce que ce vélo, retiré avec tant d’efforts, eh bien c’est une bouse. Premièrement il est attaché à la station par une espèce d’énorme chaine qui ne semble avoir pour seuls intérêts que de faire du bruit dans le panier et rajouter du poids au vélo. Les vitesses sont encore plus pourries que sur le vélib’. Les pédales présentent un renflement central empêchant d’y positionner correctement le pied. Tout le vélo a l’air cheap, et ce n’est pas qu’une impression : les deux vélos que j’ai empruntés se sont mis après dix minutes à laisser échapper du moyeu arrière un bruit entre les ongles d’un cochon qu’on égorge sur un tableau noir et un bout de métal chauffé à blanc jouant contre l’âme d’un nourrisson. Atroce.

Bien entendu il faut aussi faire booter les stations pour pouvoir ranger le vélo.

Bref ce service est de la merde de A à Z et j’aimerai bien comprendre ce que l’on fait de l’argent des Niçois. Parce que si ça démontre que la technologie des 90’s n’est pas bonne, le problème est que ces VLS ont été déployés en 2009. Deux ans après le vélib qui doit gérer un nombre bien plus importants d’usagers et avec tout de même un taux de fonctionnement assez élevé. Alors qu’est-ce qui s’est passé à Nice ? Serait-ce que la mairie n’aurait pas conçu le service pour les habitants mais comme attrape touriste et pompe à fric ?

Les couleurs sont jolies par contre
Les couleurs sont jolies par contre

Hmmm, Chagall !

Une tempête absurde ce matin, 30 mm de pluie, des rafales de vent, réveil en sursaut pour abriter les trucs qui se trouvaient sur la terrasse.

Passage au musée Chagall cet après-midi, pour la collection permanente et l’expo temporaire sur les autoportraits de Chagall. De très beaux tableaux, mais protégés par le droit d’auteur donc je ne vous mets pas de reproductions. Vous pouvez cependant les trouver en suivant ce lien.

Les notes suivantes ont été prises lors d’un exposé de Martine Manfré-Itzinger. Les erreurs sont de moi.
Chagall est un peintre russe né au tournant du siècle. De culture yiddish, les thèmes bibliques parcourent son œuvre.

Chagall nait en Russie Impériale à Ви́тебск (Vitebsk) à la fin du XIXe siècle. Il part à Paris, rejoint les peintres russes expatriés en France (notamment les constructivistes). Il repart en Russie, revient en France puis passe aux États-Unis lors de la seconde guerre mondiale. Il refusera d’apprendre l’anglais et parlera toujours en yiddish là-bas.
Il aura trois femmes, Bella (qui meurt en 44), Virginia Haggard (qu’il n’épousera pas) puis Valentine (Vava).

Il utilise une grande palette de couleurs parmi lesquelles les blancs et les bleus sont très riches. Sa palette changera avec la mort de Bella.

Attaché à sa culture yiddish, Chagall peindra des thèmes bibliques toute sa vie, dans lesquels on retrouve des symboles récurrents : Moïse et les tables de la loi, le Juif Errant, le Christ (symbolisant pour lui l’Amour et le Pardon universel).
Il place aussi des thèmes plus prosaïques dans sa peinture : son village natal, ses lieux de résidence (villages provençaux notamment), lui enlaçant sa femme. Il se représente souvent sous la forme d’un âne ou d’une chèvre rouge (vision de l’artiste comme un bouc émissaire)

Il peint le plafond de l’opéra Garnier, diverses mosaïques, des vitraux pour des églises et participe à la conception du musée biblique qu’il avait voulu et qui expose ses toiles bibliques à Nice.