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Kick-Ass 2

Mercredi dernier, je suis allé voir Kick-Ass 2 au cinéma. J’avais vu pas mal de critiques négatives donc j’avais un peu d’appréhension, mais au final j’ai vraiment apprécié le film. Or donc, contre-critique. Avec spoilers, évidemment, donc arrêtez-vous ici si vous comptez aller voir le film.

Le film suit en parallèle trois histoires. Celle de Dave, qui reprend le costume de Kick-Ass, s’intègre à une bande de héros et affronte le « premier super-vilain de la vie réelle », son ancien camarade de classe Chris d’Amico. Celle de Chris, montant sa bande de super-villains. Et surtout, celle de Mindy, qui raccroche le costume de Hit-Girl pour tenter de mener une vie de lycéenne normale. Les trois histoires se rassemblant vers la fin pour donner un classique combat final.

Le gros point faible du film est pour moi sa bande-son. Non qu’elle soit vraiment mauvaise, mais elle est facile. Le premier Kick-Ass avait une bande-son vraiment excellente, qui participait très largement de l’ambiance du film. Ici, mettre une version rock de Tetris quand un personnage russe a son moment de bravoure, c’est vraiment moyen. Surtout quand on vous la refait avec Oh When the Saints go Marchin’ in pour un born-again christian.
Le film souffre sinon de quelques longueurs, (la scène du date de Mindy et de ses conséquences), ce qui est un peu dommage pour un film qui a déja beaucoup à dire (trois lignes narratives, rappelons-le).
Enfin, le film est tout de même bien hétérocentré : Mindy qui ne peut s’empêcher d’être toute tourneboulée quand elle voit un clip de pop guimauve ou les abdos de Dave, vraiment ? Le coté « la sexualité, hétéronormée, est inévitable », c’est un poil too much. De même, je me serais passé avec joie du baiser final, qui n’apporte rien à l’intrigue.

Du bon coté de la balance, on a un film efficace, montrant avec pas mal de réalisme les conséquences du fantasme de super-héroïsme dans la vie réelle. Les critiques ont à la fois reproché à Kick Ass une violence gratuite et des relents idéologiques malsains portés par une apologie de la justice faite par soi-même. Je suis assez perplexe. Pour moi au contraire le film illustre bien le fait que les justiciers masqués sont confrontés à une violence qui a des conséquences. Tout ne se passe pas bien pour eux, la violence appelle la violence et le film se finit sur les super-héros raccrochant tous leurs costumes.
J’ai aussi apprécié le film sur un point : il présente des personnages féminins forts. Les deux héros les plus puissants sont Hit-Girl et Mother Russia, et de loin. Le film passe aussi le Bechdel Test (et le Mako Mori Test) haut la main avec la ligne narrative de Hit-Girl. Il faut tout de même nuancer ce propos par le fait que les autres lycéennes semble tout de même toutes assez futiles, même si machiavéliques. Le refus d’une féminité normée semble être l’apanage de quelques élues comme Hit-Girl. Les costumes d’Hit-Girl et de la femme de Remembering Tommy ne sont pas sexualisés, ce qui est plutôt agréable. Ce n’est cependant pas le cas de toutes les héroïnes puisque Night Bitch (le nom, déja…) et Mother Russia le sont.
Le film tacle aussi l’homophobie rampante du comics (et du premier film) par une remarque sur le ridicule des insultes homophobes. (Au passage, j’ai revu Kick-Ass et si l’histoire est bien, il y a quand même beaucoup d’homophobie et de Women in the Fridge.)
Le personnage de Hit-Girl est pour moi le gros point fort de la série. Un personnage féminin fort, avec ses propres motivations et objectifs, plus capable que la plupart des autres personnages, et vraiment quelque chose que l’on voit rarement dans l’univers des comics.

Au niveau de l’esthétique, le film est moins audacieux que le premier, mais le traitement des envois de textos et des sous-titres est intéressant.

En définitive, un bon film, qui est plus classique en sa facture que l’épisode 1, mais avec des personnages plus intéressants et fouillés.

Sinon, dans un genre complètement différent j’ai vu Michael Kohlaas.

Once Upon a Time S02E01 : critique

Le voyage en train d’hier soir a été l’occasion de regarder le premier épisode de la seconde saison d’Once Upon a Time (OUT), une série américaine à propos de personnages de contes de fée exilés dans notre monde (voir mes impressions sur la première saison ici).
Premier épisode plutôt prometteur, qui reprend certains des défauts mais surtout les qualités de la première saison, avec une volonté d’étendre l’univers dépeint. L’épisode s’ouvre ainsi sur une scène à New York où un inconnu reçoit d’un pigeon voyageur une carte postale vintage de Storybrooke ne portant qu’un seul mot : « Broken ». On n’en entendra plus parler pour l’épisode, laissant les pistes ouvertes quand à l’identité du destinataire et surtout de l’expéditeur.
On retrouve rapidement les deux étoiles de la série : Regina (Lana Parilla) et Rumpelstilkin (Robert Carlyle), dont les jeux sont toujours aussi bons. Leurs personnages se retrouvent face au même défi : composer entre leur volonté de puissance et de vengeance et les attentes de ceux qu’ils aiment (Belle pour Rumpel, Henry pour Regina). La scène où Regina se retrouve face à la populace qui lui demande des comptes et les terrifie simplement par son attitude est excellente, tout comme la confrontation entre Rumpel et Regina. Globalement, les scènes ou les personnages jouent avec leurs soudaines doubles identités sont bien faites (la réunion des sept nains notamment).

On retrouve avec déplaisir Henry le gamin chuintant, mais il arrive suffisamment tard dans l’épisode, donc cela reste supportable. On peut aussi déplorer un effet spécial très laid et deviner sans peine la catchphrase de cette saison : « Magic is different here ».

Coté Royaumes, on retrouve la Belle au Bois dormant dans un palais au style très oriental, retrouvée par son prince Philippe et une nouvelle venue qui réjouit : Mulan. Visiblement Disney profite de son influence sur la série pour agréger toute sa mythologie, mais cette fois-ci c’est accueilli avec plaisir. Mulan ajoute un personnage à la galerie du Girl empowerment de la série (on attend toujours un membre déclaré des minorités sexuelles et de genre par contre) et sera visiblement le quota ethnique de cette saison, ce qui est un progrès par rapport au génie de la lampe de la saison 1.

Enfin, un clin d’oeil à LOST : la storyline des Royaumes s’avère ne pas être un flashback comme dans la première saison mais un flash-aside se déroulant en même temps que l’histoire dans Storybrooke. On découvre qu’une partie des Royaumes a tenu contre le Sort de Regina, pour une raison inconnue (quête de la saison, bonjour). Et Blanche Neige et Emma s’y retrouvent propulsées, ce qui va donner l’occasion de mettre en scène un quatuor de Power Girls puisqu’elles sont découvertes par Mulan et la Belle au Bois Dormant (désolé je ne connais pas les noms des princesses Disney). Ça permettra aussi à Blanche Neige et Emma de créer la relation mère/fille qui leur faisait défaut (ce dont Blanche Neige se plaint très explicitement, un peu plus de subtilité dans le foreshadowing n’aurait pas fait de mal.)

Donc plein de pistes interessantes qui augurent bien pour cette seconde saison.