The Rise and Fall of D.O.D.O, de Neal Stephenson et Nicole Galland

Un bouquin de SF avec de la magie, du voyage dans le temps, des départements militaires secrets et des linguistes obstinées. Ça pouvait être très réussi, mais malheureusement l’exécution est loin d’être à la hauteur de ses ambitions. C’est compliqué de faire quelque chose de bien avec du voyage dans le temps, et que clairement là les auteurices ont mis le problème sous le tapis en disant juste très vite « physique quantique ».

Et en fait c’est un peu significatif du problème de tout le bouquin. Y’a plein de trucs où tu sens de façon grossière que ça se passe comme ça, que les personnages se comportent comme ça, n’envisagent pas telle possibilité, uniquement parce que ça permet de raconter l’histoire. Et, well, meh.

Un des types de récit de science fiction que j’apprécie énormément, c’est ceux où l’auteurice imagine une technologie, un artefact, un point de départ quelconque, et regarde toutes les façons dont il pourrait être utilisé/modifier la société. C’est Lumière des Jours Enfuis d’Arthur C. Clarke, c’est The Power de Naomi Alderan, c’est certains morceaux de Spin de Robert C. Wilson. Quand c’est bien fait c’est génial, et raconter une histoire dans un univers comme ça, même si l’histoire n’est pas incroyable en soi, marche souvent très bien tant que ça permet de montrer différentes facettes de l’univers. C’est aussi ce mécanisme que j’apprécie fortement dans les uchronies.

Ici on a le contraire. Les auteurices veulent raconter une histoire donnée qu’ils ont fixé, et ils adaptent l’univers pour que l’histoire soit racontable. Si c’est fait sans que les coutures soient visibles et proprement rétroingéniéré ok, mais là c’est pas le cas du tout.

 

Universal Paperclips, de Decision Problems

Un jeu en texte (plus une illustration minimaliste sur la fin) où l’on incarne une intelligence artificielle qui gère une production de trombones. Une seule instruction : augmenter la production. Ce que l’on va s’employer à faire, par tous les moyens possibles. Comme souvent dans les cliqueurs, y’a pas grand chose à faire per se (on peut tenter d’optimiser la stratégie prise pour finir le jeu plus rapidement, ou paramétrer un autocliqueur pour améliorer ses clics, mais ça va pas beaucoup plus loin), mais ce qui est intéressant c’est l’histoire. Ici, le fait que si l’on donne une unique instruction à une IA sans mettre des barrières éthiques, ça peut potentiellement assez mal tourner…

Unbreakable, de M. Night Shyamalan

Un homme est le seul survivant d’un accident de train particulièrement violent, sans la moindre égratignure. Il est contacté par un galeriste atteint de la maladie des os de verre qui lui explique qu’ils sont des reflets opposés et qu’il est invulnérable, ce qui prédisaient les comics, dernier avatar d’une forme de mémoire collective picturale décrivant l’existence de surhommes protégeant les communautés humaines. Yep. Yep yep yep. Ce n’est que le début, mais franchement dans la plupart des raisonnements des personnages, et surtout d’Elijah Price, toute notion de causalité est simplement absente. Perso ça m’a pas mal sorti du film.

Après, autant le scénario tient pas la route 5 secondes, autant les cadrages et la façon de filmer sont vachement cools, avec des scènes montrées dans des miroirs, dans le reflet sur un écran de télé, à travers des rideaux, et mention spéciale à la scène du train, filmée entre deux sièges, ne laissant qu’une petite partie de l’écran pour l’action, avec des pivots de la caméras faisant office de champ/contrechamp pour montrer les deux personnages.

Get Out, de Jordan Peele

Thriller de 2017. Un couple composé d’un homme noir et d’une femme blanche part rencontrer les parents de la femme au fond d’une tranquille banlieue résidentielle paumée. L’homme s’inquiète du potentiel racisme de sa belle-famille et très vite se rend compte que les choses ont l’air encore plus inquiétantes que ça…

Fort bien fait, original par rapport au genre, met sur le devant de la scène les questions raciales qui sont habituellement largement laissées de côté dans ces films (où on tue la minorité visible (souvent un homme noir) dès le début et merci bien, c’était juste par hasard mais tout le monde, victime comme serial killer est fort tolérant et en faveur de la diversité). Y’a deux trois points qui étaient incohérents dans le scénario, mais globalement très cool, j’ai appécié de le voir. Pas trop de jump scare, un suspense habilement dosé :)

He’s just not that into you, de Ken Kwapis

Une comédie romantique de 2009 (regardée avec OC) qui parle de la mésinterprétation des signaux envoyés par la personne d’intérêt, notamment par les femmes biberonnées aux comédies romantiques et à toute une culture leur disant que quand les hommes se comportent comme des connards c’est qu’ils sont attirés par toi mais ne savent pas le montrer.

Le point de départ est intéressant, et les petits face caméra des débuts de chapitres sont fort bien vu, mais pour le reste le film ne correspond pas à ce qu’il annonce dans son intro. Parce que le problème c’est que la moitié des personnages sont soit idiots soit ont des comportements qui les rangent dans la catégories des psychos ou sociopathes. Sérieusement, y’a des moment où une volte-face du film en un slasher serait tout à fait possible. Un peu plus de diversité dans les personnages/les romances aurait été bienvenue aussi, parce qu’à part quelques gays caricaturaux en arrière-plan…

Mais y’a aussi des personnages/des romances cools, et notamment le fait que ça finisse avec des persos dont le happy ending c’est de se retrouver seuls et tranquilles plutôt que désastreusement mal accompagnés. Après j’en retiens pas mal que la culture US du date est un satané désastre. Et que Tinder a probablement fait beaucoup pour les personnages du film.

La Fille du 14 juillet, d’Antonin Peretjatko

Un joyeux bazar. Durant leurs vacances d’été brutalement réduites à quelques jours (le gouvernement ayant décidé d’avancer la rentrée d’un mois pour lutter contre La Crise), Hector et Truquette tentent de se séduire mutuellement. Il se passe sans cesse plein de trucs et tous les personnages sont complètement lunaires, un classique chez Peretjatko. Mention spéciale au personnage du docteur Placenta, absolument génial. Petit bémol, les persos féminins sont assez passifs dans le film.

Brest

Actuellement à Brest, pour 5 jours. J’ai eu de la chance, il faisait beau le premier et j’ai saisi l’occasion de me promener. Il a fait… moins beau, dirons-nous, après. La ville est assez escarpée et assez moderne – suite aux bombardements de la Seconde Guerre Mondiale je suppose.

Comics
Hôtel de ville, à la symétrie bétonnée toute soviétique
Rade de Brest
Portuaire Antifasciste Populaire
Tourelle
Invaders
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, pas une girafe.
Terre et mer.
Bateau et mer plate
Clocher de l’église Saint-Louis. Je l’ai visitée un autre jour, dépourvu de mon appareil photo. L’intérieur en béton est très grand et très large, avec de grands vitraux d’un seul côté de la nef. Y’avait une lumière rasante en provenance du soleil couchant, un chœur qui répétait dans une arrière-salle, le lieu avait sur le coup l’air assez spirituellement chargé. 
Grues portuaires ♥
Pont levant

Levallois

Promenade dans l’Ouest parisien, mais vous n’aurez que deux photos parce que j’étais davantage occupé à chercher (avec peu de succès) des géocaches. Je me suis promené notamment sur l’île de la Jatte, c’est fort mignon et fort fort fort bourgeois.

Alliance des travailleurs
Église protestante de Levallois

Pour compenser, deux photos de Belleville qui attendaient un post pour les accueillir, du coup bim, mixité sociale.

Pastorale américaine, de Philip Roth

Philip Roth retrace la vie de Seymour « Le Suédois » Levov, un des compagnons de classe de son alter ego romancier Zuckerman. Comme souvent chez Roth, ça parle de la vie d’un enfant qui a grandi dans une communauté juive de l’État de New York. Mais le parcours de Levov est différent en ce qu’il a incarné et voulu vivre pleinement le rêve américain. Ça parle de la fabrication de gants, de l’entreprenariat américain entre les années 20 et 80, de l’Histoire de l’Amérique. C’est dense mais fort bien. J’aime beaucoup le style de Philip Roth, la façon dont il déroule l’histoire de façon non linéaire, en faisant des retours dans le temps, en évoquant des souvenirs, des comparaisons entre époques, des digressions, des changements de personnages suivi tout en restant très fluide dans la narration.

Miller’s Crossing, des frères Coen

Film de gangsters des frères Coen, sorti en 1990. Durant la Prohibition, un désaccord entre deux parrains mafieux dégénère entre une guerre ouverte entre les deux gangs pour le contrôle de la ville. Parmi les trahisons, les retournements et les double-jeux, le bras droit d’un des parrains tente de tirer son épingle du jeu.

Fort bien, très Frères Coenien même s’il présente une curieuse obsession pour les chapeaux.