Peste et Choléra de Patrick Deville

Une biographie d’Alexandre Yersin, le découvreur du bacille de la peste, Yersinia pestis. Il a eu une vie assez folle, il a vécu 80 ans (1863 – 1943, une période assez mouvementée en soi dans l’Histoire), a connu Pasteur et participé aux grandes découvertes médicales sur les grandes maladies, s’est intéressé à des milliards de trucs (médecine, navigation, astronomie, agriculture, botanique…), et a acquis et géré un domaine d’une taille gigantesque au Vietnam où il a fini sa vie. Il a une vie très clairement indissociable du système colonial français, ce qui n’est pas fou en soi, et il avait l’air confortable avec (et assez sexiste aussi), mais son destin est un cliché de romanesque et d’aventure moderne qui me fait assez envie (probablement parce que les représentations culturelles en sont toujours complaisantes, et que c’est compliqué de déconstruire ce genre de choses). Et le bouquin est fort agréable à lire.

Un arbre couleur pourpre, de Rémi Caritey

Un court livre où l’auteur relate les pensées que suscitent en lui ses visites périodiques  au hêtre pourpre présent au parc de la pépinière de Nancy. Ça parle de l’évolution du parc et de l’arbre avec les saisons. Quelques réflexions sur les rapports entre les humain.e.s et les arbres, les significations culturelles collées aux arbres.

La partie que j’ai trouvée la plus intéressante personnellement c’est celle que je connaissais déjà : l’arbre est atteint par 2 champignons lignivores et condamné à plus ou moins brève échéance. Il s’agit d’un arbre de 140 ans, classé Arbre remarquable et assez symbolique pour les services de la ville, et il a été décidé d’accompagner sa fin de vie : plutôt que de l’abattre préventivement, un périmètre de sécurité a été établi autour, ses branches maîtresses ont été haubanées, et on attend que la conjonction de son affaiblissement et d’un grand vent le couche. Ce qui est assez intéressant comme forme de « respect » pour une forme de vie qui  est aussi éloignée de nous.

L’Homme doré, de Philip K. Dick.

Recueil de nouvelles de SF. J’aime beaucoup K. Dick, mais là le niveau était assez inégal. Les nouvelles les plus intéressantes sont La Sortie Mène à l’Intérieur, qui parle de choix moraux, et Si Benny Cemoli n’Existait Pas…, qui parle de campagne de désinformation. La nouvelle qui sert de titre au recueil ça fait un peu « Les X-Men vu du point de vue des agences gouvernementales qui les traquent », mais avec une bonne dose de sexisme en plus. Donc bon. Les nouvelles restantes sont assez dispensables.

The Swimmer, d’Eleanor et Frank Perry

Film de 1968. Un homme entre deux âges de la bourgeoisie américaine décide de rentrer chez lui depuis la maison d’amis à lui en passant par toutes les piscines des propriétés sur le chemin, appartenant aux gens de ses cercles sociaux. L’expérience commence bien pour lui-même si les gens sont perplexes devant son idée, mais graduellement, il devient clair que l’homme tente d’ignorer les événements récents malheureux de sa vie et de revivre une version idéalisée de son passé. Les gens lui sont de plus en plus ouvertement hostile plus il s’approche de chez lui, et son passé est peu à peu révélé, en contradiction avec la fable à laquelle il s’accroche et où il aurait toujours son statut de jeune bourgeois séducteur bien intégré dans la société.

J’ai bien aimé, mais la réalisation est datée, avec des cadrages assez baroques, des plans en surimpression les uns sur les autres et quelques longueurs

Alsace

Deux jours en Alsace pour voir la famille d’OC pour les fêtes.

Un jour à Strasbourg, un jour à la campagne, et deux photos du XIIIe de Paris en sus parce que ça fait longtemps qu’elles traînent dans mes brouillons

Frauenkirch

 

Frauenkirch, autre angle
Souris sur carreau, Zut’ (Paris, 13e)

 

Castor (honnêtement, on dirait plus un ragondin mais paraît que c’est un castor) par Bordalo II. (Paris, 13e)
Stew, colibri
Dan 23, enfant
Levallet
Ganesh, jack 15
binary comment
Toucan bleuté
Dan 23
Dan 23, femme

This Census-Taker, de China Miéville

Très bon, livre, assez court, assez indescriptible. Lu en VO, ce qui en a fait une lecture bien dense vu le style de l’auteur, mais je pense que ça vaut vraiment le coup de faire l’effort de pour profiter dudit style. Récit raconté par un narrateur enfant au moment des faits, qui n’est pas certain de tout ce qu’il a vu, qui alterne entre troisième et première personne pour raconter son histoire, dans un monde dont on sait très peu de choses et qui semble fort mystérieux. J’ai regardé quelques recensions du livre en ligne qui disent qu’il parle avant tout d’incertitude et c’est assez vrai. Tout reste assez obscur après avoir refermé le livre, mais l’histoire reste avec vous.

Bref lisez-le et on pourra en parler ensuite.

Le Baiser du rasoir, de Daniel Polansky

Un peu décevant. C’est un polar transposé dans un monde de fantasy, mais on n’a à la fois pas assez d’infos sur le monde et une intrigue policière pas très originale, où les indices vers le coupable sont bien trop visible pour le lecteur. J’aime bien ce genre de fantasy un peu boueuse, à l’échelle d’une ville et avec des personnages réalistes, mais là je n’ai pas accroché. Tournez-vous plutôt vers Watsburg de Cédric Ferrand ou vers Gagner la Guerre, de Jaworsky

Mes Cahiers Rouges, de Maxime Vuillaume

Le récit partiel par un des participants de la Commune de ce qu’il a vu et connu pendant la fin de la Commune et la Semaine Sanglante, puis l’exil subséquent. Un gros travail de reconstitution des événements, avec des entretiens avec de nombreux autres protagonistes côté Communard.

C’est assez étonnant comme document, notamment parce que personnellement je n’avait pas idée que Paris était déjà si proche de sa configuration actuelle (mais c’est logique, c’est post-Haussmann et il y a 150 ans seulement). Notamment tout le premier cahier est le récit de comment l’auteur échappe à la Semaine Sanglante, et se déroule dans les quartiers où j’ai fait mes études. Le début est très intéressant, la fin se perd un peu dans des détails ou précisions sur telle ou telle personne. Après ce n’est pas une histoire de la Commune, du coup sans avoir une idée de ce qui s’est passé ça reste un peu obscur, ça vaut le coup d’aller lire la page wikipédia de la Commune avant. Et y’a aussi des trucs et personnes de la Commune qu’il n’évoque pas du tout, je pense parce qu’effectivement il n’a pas interagi avec, notamment Louise Michel.

Lucky, de John Carroll Lynch

Un film avec des vieux qui trippent dans une petite ville paumée aux US. Franchement, c’est l’essence du film. On suit notamment Lucky, un vieux cowboy tranquille dans sa routine, et sa position nihiliste sur l’existence en phase avec l’acceptation de son grand âge. C’est un film où on se laisse porter par l’absence d’événement et où on regarde des personnages et on s’attache à elleux.

C’est assez cool d’avoir un film avec des acteurs vraiment vieux, ça change du jeunisme du cinéma plus mainstream.

Logan, de James Mangold

Un film dans l’univers des X-men, mais assez largement éloigné des autres instances de la série, et de façon fort positive. On est dans un proche futur, les mutants ont cessé d’apparaître, la plupart des anciens mutants sont morts, et ceux qui restent ne sont pas bien vaillants : le professeur Xavier souffre de crises épileptiques et Wolverine d’une intoxication permanente due au métal qui recouvre ses os… L’ambiance est un peu crépusculaire, et c’est là dedans que débarque une jeune mutante poursuivie par une entreprise maléfique et que Wolverine va devoir protéger malgré son envie de ne pas du tout être mêlé à tout ça…

Les personnages sont dans un sale état, la violence physique n’est pas esthétisée ni euphémisée, les personnages principaux sont mortels, ça part en road trip halluciné, j’ai beaucoup aimé, surtout en comparaison des films Wolverine précédent qui étaient des désastres sans nom…