Archives de catégorie : Séries

Wayward, de Mae Martin

Série étatsunienne de 2025. En 1994, on suit les lignes narratives parallèles d’Alex Dempsey, policier qui vient s’installer dans la ville d’enfance de sa femme qui attend un enfant, et de Leila et Abbie, deux adolescentes envoyées dans un établissement pour enfants difficiles, qui est là où la femme d’Alex a fait sa scolarité, juste à côté de la ville en question.

C’était pas révolutionnaire, mais ça fonctionne bien, on retrouve Mae Martin et Toni Collette exactement dans leurs rôles habituels (personne non-binaire submergée par l’anxiété et leadeuse de secte avec la mère de toutes les resting bitch-faces respectivement), et ça me va très bien (y’a des acteurices que c’est pas la peine de caster à contre-emploi). L’école de Tall Pines est bien caractérisée je trouve : à la fois le côté sectaire et maltraitant pour les enfants, et le fait que les enfants qui y vont sont quand même de base des enfants pas totalement adaptés à la société : ça reste des enfants et ce que leur fait l’école et Evelyn spécifiquement n’est pas acceptable, mais ce ne sont pas des anges pour autant. Le fait que la secte permette aussi à certains de trouver une forme de communauté qu’ils n’auraient pas autrement est intéressant (et on voit assez peu la ville dans cette saison mais de ce qu’on en voit ça à l’air assez idyllique et de n’avoir gardé que les bons côtés du collectif forgé côté école). La réorganisation de la secte autour de Laura (et la façon qu’elle a de réussir à coopter le mouvement en prétendant vouloir en virer les éléments problématiques, mais ça n’a pas l’air si vrai que ça), en parallèle de la récupération de la secte de Weldon par Evelyn est aussi un point intéressant pour montrer comment ces structures survivent aux personnes.

Alien: Earth, de Noah Hawley

Série étatsunienne de 2025, situé dans l’univers de la saga Alien. Quelques années avant les événements du premier film, un vaisseau spatial contenant des oeufs d’alien et d’autres créatures extraterrestres particulièrement dangereuses s’écrase sur Terre. Une mégacorporation récupère le tout et le planque sur une île où elle a un projet de transfert de la conscience d’enfants humains dans des corps robotiques. La sécurité de ce laboratoire de haute sécurité étant inexistante, les aliens s’échappent par les trous dans le scénario et tuent des gens.

C’était franchement mauvais. Y’a zéro tension horrifique, les personnages passent leur temps à faire des choix qui n’ont aucun sens, les mégacorporations sont incarnées par 2 personnes (on dirait des startups dans un incubateur d’entreprises dans le Loir-et-Cher), l’alien peut être contrôlé en lui parlant en alien, y’a vraiment rien qui va.

Undone, de Kate Purdy et Raphael Bob-Waksberg

Série d’animation étasunienne parue en 2019. Je n’ai vu que la saison 1, notamment parce que je voulais voir la dernière série de RBW que je n’avais pas vue (après Bojack et Long Story Short). J’ai été beaucoup moins convaincu que par les deux autres. On suit Alma, qui suite a un accident de voiture, voit le fantôme de son père qui lui demande de venger son meurtre (hello Hamlet) et lui explique qu’elle peut désormais voyager dans le temps pour intervenir sur ce meurtre. Évidemment, du point de vue des proches d’Alma, ça ressemble plus au déclenchement d’une crise de schizophrénie…

Ça parlait (légèrement) de voyage dans le temps, mais surtout de liens familiaux – mais je trouve que c’est pas très original/intéressant : on parle de l’absence du père, de liens conflictuels avec sa mère et de peur de l’engagement, sujet un peu vus et revus. L’animation en rotoscopie est jolie, mais ça ne me suffit pas perso.

Long story short, de Raphael Bob-Waksberg

Série animée étatsunienne dont la première saison est parue en 2025, par le créateur de BoJack Horseman. On suit la vie de la famille Schwooper, une famille judéo-américaine, sur 3 générations, avec des allers-retours dans le temps. On voit surtout la relation entre les trois enfants (durant leur enfance puis une fois adulte), mais on voit aussi des éléments de la jeunesse des parents, de la troisième génération (pas encore une fois adulte, eux-même, mais peut-être pour la saison 2 !). On voit pas mal de moments-clefs : la gestion du décès de la mère de famille, des relations amoureuses ou leur fin, des départs…

Pour le moment je suis pas accroché comme avec Bojack, mais 1 saison vs 5, on attend de voir où ça va aller. C’est une série sympa à regarder et avec un bon potentiel.

Querer*, d’Alauda Ruiz de Azúa

TW viols évoqués

Série espagnole de 2024, en 4 épisodes. Après 30 ans de mariage, Miren porte plainte contre son mari Íñigo pour viols conjugaux répétés et violences psychologiques. La nouvelle fait évidemment l’effet d’une bombe dans la famille, et notamment sur ses deux fils, Aitor et Jon. Les deux vont se positionner chacun en soutien d’un des deux parents dans l’attente du procès à venir. On va suivre l’évolution des personnages entre la plainte de Miren et quelques jours après l’annonce du verdict, 3 ans plus tard.

J’ai beaucoup aimé. Les acteurs jouent très juste et les relations familiales sont crédibles. Mention spéciale à l’arc d’Aitor qui prend le parti de son père, mais réalise peu à peu qu’il reproduit certains de ses comportements notamment en termes de gestion de la colère (et de choix de carrière) et que ça n’est pas ok (fortement foreshadowé par son prénom puisque Aitor à la même racine que aita – papa en basque). À côté le personnage de Jon est adorable, mais un peu trop lisse. Et le personnage de Miren bien sûr est très bien écrit, elle fait une victime imparfaite (elle est âgée, elle est restée 30 ans avec son agresseur, elle prend des antidépresseurs…) mais particulièrement crédible, qui trouve le courage de dénoncer des violences dont les preuves sont très ténues (Íñigo n’ayant jamais levé la main sur elle notamment).

Recommandé.

Department Q, de Scott Frank

Série anglo-saxonne dont la première saison est parue en 2025. Suite à une fusillade dont lui et son partenaire ont été victime, le détective Morck est affecté au département nouvellement créé des cold cases au sein de la police d’Édimbourg, ce qui est surtout l’occasion de l’éloigner du reste des officiers de la police, que son comportement arrogant insupporte. Relégué au sous-sol du commissariat, le département va se pencher sur la disparition 4 ans plus tôt de Merritt Lindgard, une jeune procureure prometteuse.

J’ai bien aimé. Le perso principal est un génie antipathique à la Dr. House (avec le bonus que c’est un anglais en Écosse donc de base tout le monde le déteste et vice-versa), les deux assistants qui lui sont adjoints sont plutôt réussis aussi (surtout Akram et son flegme à toute épreuve). L’enquête a un peu trop de rebondissements pour être crédible (surtout pour une enquête menée 4 ans après les faits), mais avec une petite suspension d’incrédulité on s’y laisse bien prendre et on a envie d’accompagner les personnages jusqu’au bout.

The Bear, de Christopher Storer

Série télévisée dont la première saison est parue en 2022, 3 4 saisons so far, les deux premières très très bonnes, la troisième simplement bonne. Sans trop en révéler, on suit les vies des personnes travaillant dans le restaurant The Original Beef of Chicagoland. C’est de la restauration rapide, mais le propriétaire-gérant a changé récemment, et vient du monde de la gastronomie, ce qui ne va pas aller sans un certain clash des cultures.

J’ai pendant longtemps fait l’impasse sur cette série, parce que je pensais que c’était une série qui parlait de bouffe, que ça m’évoquait essentiellement de la téléréalité comme Top Chef, et que c’est vraiment pas qq chose qui m’intéresse (j’aime beaucoup la nourriture, mais ma relation à la nourriture implique de la manger, pas de la regarder à travers un écran). Laissez-moi donc dissiper ce malentendu si vous êtes dans le même cas de figure : ce n’est pas une série qui parle de bouffe. C’est une série qui parle de relations familiales, professionnelles et familialo-professionnelles. C’est une série qui parle de trauma, de vouloir exceller à quelque chose et des sacrifices que ça peut amener à faire. Ça parle de travailler dans un restaurant (duh), avec tout ce que ça implique de tâches qui ne sont pas juste de préparer de la nourriture, de la difficulté d’avoir un restaurant qui tient la route financièrement. Voilà pour les thèmes.

Pour la forme, c’est une série qui prend le temps de caractériser ses personnages et leurs relations. C’est aussi une série qui filme les personnages de très près (passion grain de la peau) et qui montre des personnages épuisés. C’est aussi une lettre d’amour à Chicago, avec une quantité de plans de coupe sur la ville incroyable (et comme tout se passe à Chicago, c’est pas pour situer l’action, c’est juste pour crier « Chicago »). C’est aussi une série avec une super bande-son (à forte composante rock des années 90), très très bien employée pour souligner la tension.

Si certains points de l’intrigue m’ont semblé un peu forcés/trop rapides (le plot-twist de la fin de la saison 1, le changement de posture de Richie après l’épisode Forks), globalement c’est quand même très bien écrit, avec des saisons 1 et 2 qui savent totalement où elles vont en termes d’arcs narratifs. Les épisodes Review et The Bear notamment sont très très réussis et la façon dont ils se répondent, ce qui a évolué ou non entre les deux est très bien exposé. En épisodes davantage one-shot, Fishes (qui sort du cadre du restaurant pour faire un flash-back sur un repas de Noël) et Forks (sur le passage de Richie dans un restaurant gastronomique) sont très réussis aussi. Le fait d’avoir toute une saison où le restaurant est en travaux est aussi assez magistral. La saison 3 perd la compacité d’écriture des deux premières, mais elle prend le temps de creuser les personnages.

Les persos sont tous très bien écrits, avec évidemment le trio de tête Carmy/Sidney/Richie et l’ambiguïté qu’ils ont tous les trois en tant que persos qu’on peut à la fois adorer ou détester – un peu moins Sidney qui est moins flawed que les deux autres, mais aussi les persos secondaires : Marcus, Tina, Ibraheim sont des personnages crédibles, même avec peu de temps d’écran, et dans la famille étendue Berzatto, tous les personnages sont très réussis, que ce soit les tragiques comme Donna ou Mikey ou les comiques comme la famille Fak ou l’oncle Jimmy.

Bref, grosse reco.

EDIT 2025 : 4e saison

C’est chouette de retrouver ces personnages, mais la série n’a plus trop l’air de savoir où elle va. On a du lore en plus sur le passé de certains perso, c’est cool de voir Carmy évoluer un peu émotionnellement, mais globalement il ne se passe pas grand chose. Le subplot avec Ibraheim est je pense le plus intéressant en termes de développement de l’histoire, mais il est à peine esquissé dans cette saison. Pas très convaincu par le côté huis close de l’épisode final, je trouve que ça ne marche pas comme façon d’exposer et résoudre le problème. Bref, un peu déçu, je pense qu’il faut une conclusion propre à cette série.

Le Combat des chefs, d’Alain Chabat

Série d’animation française parue en 2025, adaptation de l’album d’Astérix éponyme. C’était sympa de revoir une adaptation d’Astérix dirigée par Chabat, plein de petits trucs sympas dedans (la trouvaille de la mère de César, toute l’idée de la création d’un parc d’attraction pour préparer le combat des chefs, la résolution sans combat à la potion magique, les commentateurs sportifs…), mais en même temps c’était yet another adaptation d’Astérix, ça m’a pas non plus transporté plus que ça.

GLOW, de Liz Flahive et Carly Mensch

Série télé étatsunienne dont les 3 saisons ont été publiées de 2017 à 2019. On suit la création puis les premières années de diffusion du show (réel) Gorgeous Ladies of Wrestling, un programme mettant en scène des matchs de catch féminin. On va donc suivre les actrices du programme, au premier rang desquelles Ruth Wilder (Alison Brie), qui aspire à être une actrice reconnue, et ses relations compliquées avec Debbie Eagan, sa meilleure amie qui va aussi participer au show et avec Sam Sylvia, le directeur.

J’ai beaucoup aimé. La première saison met un peu de temps à démarrer, mais une fois qu’on est pris dedans c’est du binge-watching de qualité. Plein de perso féminins qui sont relativement développés (beaucoup pour les rôles principaux, un peu moins pour les secondaires, mais on a quand même des éléments de background et des storylines et personnalités définies pour une grosse partie des catcheuses. Le ton général est comique mais ça parle d’avortement, de racisme et d’homophobie, de pauvreté (c’est vite mis sous le manteau, mais pour la plupart des participantes c’était un peu le casting de la dernière chance), d’accident du travail, de culpabilité du survivant… Le rythme des trois saisons est très différents, la première prenant le temps d’installer les choses, la 2e étant sur un rythme « classique » et la 3e faisant de brusques saut dans le temps et introduisant rapidement des éléments avant de passer à autre chose (peut-être qu’il fallait boucler plein de lignes narratives), mais ça passe dans les 3 cas.

Même si c’est très fictionnalisé, c’est intéressant d’avoir une série sur l’envers du décor de la production d’un show, avec le côté rêve hollywoodien qui se craquelle – surtout pour un show dans la marge (le catch n’est pas un genre reconnu, les actrices échouent aux castings classiques – ce sont des cascadeuses, des petites mains du cinéma, des actrices de soap, pas des grands noms – le directeur n’a fait que des films de genre, le seul caméraman nommé vient du porno…), et l’aspect années 80 (très bien rendu de façon générale, mais notamment par le sexisme ordinaire de tous les personnages masculins même quand ils sont présentés comme des personnages positifs, notamment le personnage de Sam Sylvia, très très réussi).

Recommandé

Severance, de Dan Erikson

Black Mirror x The Stanley Parable

Série télévisée produite par Apple TV, sortie en 2022. 20 minutes dans le futur, l’implantation d’une puce dans le cerveau permet de créer une nouvelle personnalité, consciente uniquement le temps de l’activation de la puce. Cette innovation est utilisée par Lumon, une entreprise mystérieuse et hégémonique, pour protéger les aspects confidentiels de ses opérations. La série suit les employés du département de Macro Data Refinement dans leur vie au cœur de Lumon, et l’un d’eux, Mark, dans sa vie privée.

J’ai beaucoup aimé, j’ai regardé toute la saison 1 en moins de 24h. Le rythme est un peu trop lent tbh, j’ai tout regardé en x1,6, mais à ce point près c’était très bien. La série est une allégorie pas très subtile mais efficace de l’aliénation au travail. Les personnalités qui ne sont activées que dans les locaux de l’entreprise- les innies – vivent perpétuellement sur leur lieu de travail : elles ressentent les effets sur leur physiologie de la vie de leurs outies, mais elle enchaînent les journées de 8h sans percevoir l’extérieur ni le sommeil. L’entièreté de ce qu’elles connaissent leur est fourni par Lumon, qui les maintient ainsi dans une dépendance totale : pas de risque que les employés ne soient perturbés par leurs ressentis extérieurs ou qu’ils tentent de se syndiquer, quand ils ne connaissent rien d’autre que la Parole du fondateur de l’entreprise (et je mets une majuscule à Parole à dessein, parce que le fonctionnement interne de Lumon ressemble largement plus à celui d’une secte qu’à celui d’une entreprise). Si le monde extérieur à Lumon semble dans la série fonctionner selon les mêmes règles que le notre d’un point de vue des normes sociales et des grands enjeux, le monde interne de Lumon et donc l’entièreté de l’univers des innies semble largement plus perché : leur travail consiste à repérer les nombres « effrayants » sur des moniteurs qui affichent des rangées et des rangées de nombres. le système de valeurs, de récompenses, d’esthétique de Lumon semble sorti d’un manuel de management des années 70, avec des cocktails corporates à base de boules de melons ou d’œufs mimosa apportés sur des dessertes pour les quatre personnes du département de Macro Data Refinement qui ne se fréquentent qu’entre elles.

Par ailleurs, les pratiques de Lumon envers les innies sont très littéralement du fascisme : les innies n’existent qu’en relation à une superstructure omniprésente et omnipotente qui contrôle chaque aspect de leur existence. Les mots sont vidés de leur sens : la salle de punition des comportements déviants est renommée break room, il y a un sous entendu de violence toujours présent avec le chef de la sécurité, les déviations du protocole sont punies par une forme de torture mentale. Clairement on est au delà de l’aliénation « classique » par le travail ou même le néolibéralisme. Et pourtant même dans cette structure écrasante, les employés se révoltent, tentent de comprendre le sens global de ce qu’ils font et de ce qui leur est imposé, et tentent de s’échapper du système pour chercher une vie meilleure.

La série pose aussi la question de ce qu’est le soi et des questions éthiques afférentes à son McGuffin technologique : en acceptant la dissociation, les outies revendiquent de travailler sans s’en rappeler et potentiellement s’offrent un revenu sans avoir à subir les conséquences psychologiques du travail (enfin, ils perdent quand même 8h/jour + les temps de trajet, c’est pas rien), mais surtout ils créent un innie qui ne connaitra que le travail et n’a pas son mot à dire : si les innies peuvent poser leur démission, elle doit être acceptée par leur outie, qui s’il ne se considère pas la même personne, n’a aucun intérêt à le faire. La série est un peu dans la même veine que (les bons épisodes de) Black Mirror, qui explorent les conséquences sociales et morales d’une invention technologique.

Enfin, sur l’ambiance générale de la série, que ce soit l’environnement corporate mi-The Office mi-Stanley Parable de Lumon ou le monde extérieur, tout semble assez déprimant et aliénant : il y a peu de lumière ou alors des néons, il fait froid, tout est enneigé, les parkings sont immenses … Ça colle bien au propos mais c’est quand même pas mal déprimant. Les acteurs sont très bons dans leur rôles, les histoires de tous les personnages secondaires du département du héros sont attachantes et consistantes.

Globalement, bonne série, un peu lente mais beaucoup de bonnes idées, une esthétique réussie, des fils narratifs qui fonctionnent plutôt bien. La fin de la saison ne résout pas grand chose, on attend avec enthousiasme corporatiste la sortie de la S2. Je recommande.

EDIT 2025 : Saison 2

La saison 2 lève un peu le voile sur les activités de Lumon. On a du background sur la société, un peu sur les personnages principaux autres que Mark. Les enjeux révélés par le plot-twist final de la saison 1 occupe une grosse partie de la saison, mais les autres lignes narratives ajoutées fonctionnent bien. J’ai beaucoup moins de choses construites à dire que sur la S1, mais je l’ai regardée avec autant de plaisir (et en vitesse x1). Kudos particulièrement au final complètement unhinged avec l’arrivée du département Choreography and Merriment et la petite choré flippante de Mr. Milchik (personnage d’antagoniste très réussi tout du long), et à l’épisode où les innies sont en extérieur pour du team building assez terrifiant.