Archives de catégorie : Longs métrages

El Cuco, de Mar Targarona

Film hispano-allemand de 2023. Un couple de fringants jeunes espagnols fait un échange d’appartement avec des retraités allemands. Une fois installés dans leur maison en lisière d’un petit village dans la Forêt Noire, ils vont être témoins de phénomènes étranges, jusqu’à ce qu’Anna réalise que les Allemands ne veulent pas juste échanger de maison avec eux : ils vont leur prendre leurs corps. C’était sympa de voir un film d’horreur espagnol, mais c’était pas ouf : c’est globalement Get Out en moins bien réalisé. Y’a des incohérences, la tension ne monte pas très bien, bref, je n’ai pas été emballé.

Regardez plutôt Get Out.

La Gravité, de Cédric Ido

Film de genre français paru en 2023. Daniel est un athlète prometteur qui vit dans une cité en périphérie de Paris. Il s’entraine pour un meeting d’athlétisme, mais en parallèle a prévu de partir au Canada avec sa femme et sa fille. Il cache son départ à son coach et surtout à son frère, qui vit de trafic dans la cité et compte sur Daniel pour l’aider, surtout qu’un gang de jeune, les ron1, ont cadenassé le territoire. En parallèle, Christophe vient de sortir de prison après 3 ans. Persuadé que ce sont les ron1 qui l’ont dénoncé pour récupérer le territoire, il entend bien leur voler leur argent. Mais au milieu de tout ça, un alignement des planètes du système solaire provoque des phénomènes météo et physiques étranges, et les ron1 sont persuadés que cet alignement annonce « une nouvelle ère ».

J’ai mis ‘film de genre’ parce que c’est difficile de définir plus. Y’a de la science-fiction avec l’alignement de planète, des questions de drogues, une belle scène de bagarre dans un couloir avec une forme de mécha (très réussi), c’est plein d’idée qui arrivent en même temps. C’est joli dans les effets spéciaux, les lumières et les plans. Les acteurs jouent bien même si on sait pas trop où le scénario va. Je dirai que c’est foutraque mais prometteur.

Concrete Utopia, d’Um Tae-hwa

Vu dans le cadre du festival Grindhouse Paradise de Toulouse.

Film coréen de 2023. Un énorme séisme a détruit tout Séoul. Un seul immeuble a miraculeusement survécu à l’effondrement de toutes les constructions. Les résidents de l’immeuble vont progressivement s’organiser pour repousser les autres personnes qui tentent d’y trouver refuge contre les températures hivernales, s’organiser pour récupérer des ressources dans les ruines alentours, et préserver leurs conditions d’existence confortable.

C’est globalement un film sur la crise du logement, mais géré par des fascistes. Les protagonistes du film glissent très très vite vers une mentalité « nous contre eux », bien préparés par la mentalité individualiste de la société coréenne. Le film présente ça très clairement comme problématique, avec le personnage de Hye-won comme contrepoint qui ne se laisse pas embarquer dans cette dynamique, et avec la scène finale qui montre qu’une alternative est tout à fait possible (d’ailleurs belle réussite du crescendo émotionnel sur toute la fin du film).

Les décors sont très réussis. Je me demande comment ça a été tourné (studio pour tout ce qui est en dehors du complexe d’appartement je suppose), mais en tous cas ça marche très bien et les acteurs interagissent bien avec le décor.

Je recommande.

A Wounded Fawn, de Travis Stevens

Vu dans le cadre du festival Grindhouse Paradise de Toulouse.

Film étatsunien de 2022. Bruce invite Meredith, sa nouvelle petite amie, pour un weekend à la campagne. Bruce est un tueur en série, mais ses meurtres ont déclenché la colères des Furies, les déesses grecques de la vengeance. Sa nouvelle tentative de meurtre ne va pas se dérouler comme il l’espérait, des événements surnaturels s’emparant de sa maison pour l’empêcher de mener son plan à bien.

J’ai beaucoup aimé. C’était surréaliste, très bien filmé, très bien éclairé (une bonne partie du film se passe de nuit, mais toutes les scènes sont très lisibles). Ça part fortement en latte, avec une tension qui monte progressivement tout au long de l’acte II, très beau film, je recommande fortement.

Monolith, de Matthew Vesely

Vu dans le cadre du festival Grindhouse Paradise de Toulouse.

Film australien de 2022. Une journaliste qui a été virée pour n’avoir pas vérifié ses sources se retrouve à lancer un podcast sur le paranormal. Après avoir reçu un courriel laconique, elle commence à creuser la piste de mystérieuses briques noires recouvertes de symboles inconnus que des gens reçoivent à travers le monde et qui donnent des visions (ou une maladie mentale selon le point de vue).

C’est un film à petit budget, avec une seule actrice, le personnage étant recluse dans la maison de ses parents partis en vacances. Tous les contacts avec le monde extérieur se font par téléphone. C’est bien filmé et assez réussi, mais je me demande si ça n’aurait pas eu plus de sens que ce soit une œuvre audio qu’un film (quelques scènes à la fin bénéficient du média visuel, mais je pense que ça aurait été contournable). L’actrice principale (well, unique) joue très bien, ce qui emporte tout le film, mais ça ne suffit pas forcément à justifier la forme filmique.

Late night with the Devil, de Cameron et Colin Cairnes

Vu dans le cadre du festival Grindhouse Paradise de Toulouse.

Film étatsunien de 2023. Le film se présente comme le found footage de la master tape du dernier épisode de l’émission (imaginaire) Night Owls with Jack Delroy, un talk show US. Cet épisode a été filmé à Halloween 1977. L’émission est en perte de vitesse, et pour booster les audiences, l’émission fait un épisode spécial sur le paranormal, avec un médium, un ancien magicien reconverti dans le scepticisme, et une jeune fille soi-disant possédée, avec la parapsychologue qui la suit. Sous la pression de l’émission, la parapsychologue va accepter de procéder à une invocation de l’entité qui hante Lilly, avec des résultats désastreux.

Il y a des longueurs, mais dans le genre reconstitution des talk shows et de l’ambiance panique satanique de l’époque, ça marche assez bien. Les effets spéciaux sont assez réussis, surtout la possession finale de Lilly. Bien réussi en tant que film de genre.

J’aime beaucoup l’affiche, aussi :

Immaculate, de Michael Mohan

Film d’horreur sans grande originalité. J’avais été attiré par la bande annonce qui était bien faite, mais globalement c’est un sous-Rosemary’s Baby, un peu mâtiné de Suspiria, et avec des petits bouts de Midsommar, mais qui n’est pas à la hauteur de ses inspirations. Une nonne américaine – Cecilia – prononce ses vœux dans un couvent perdu au fin fond de l’Italie. Cecilia tombe enceinte sans comprendre ce qui s’est passé, et la hiérarchie du couvent déclare que c’est un miracle, une seconde Immaculée Conception. Le film fait apparaitre quelques éléments qui pourraient être surnaturels, mais propose une explication qui peut s’en passer totalement, on a l’impression qu’il balance entre les deux sans choisir.

Globalement y’a de bons éléments mais ça manque d’une cohérence d’ensemble : qui sont les nonnes masquées de rouge ? Pourquoi les petits éléments surnaturels ? Quel était réellement le projet du couvent, faire advenir le second Avènement ou l’Antéchrist ? C’est dommage parce qu’esthétiquement il y avait un réel potentiel, et une séquence de final girl assez réussie (sauf la partie dans les catacombes).

Regardez plutôt les autres films cités dans cet article !

As Bestas, de Rodrigo Sorogoyen

Drame social hispano-français paru en 2022. Antoine et Olga sont deux Français.es venu s’installer dans un village de Galice pour cultiver la terre et retaper des maisons. Antoine est opposé au projet de vente de terrains du village pour construire des éoliennes et ses voisins sont furieux contre lui, considérant qu’il leur fait perdre un argent
qui leur permettrait de sortir de la misère. La situation devient de plus en plus tendue, le statut d’étrangèr.es des deux Français rendant leur opposition inacceptable.

C’est très bien filmé, mais c’est tout sauf joyeux, il y a une tension de plus en plus palpable tout le long du film et tout le monde a l’air malheureux.

Recommandé si les films badant c’est votre came.

Gone Girl, de David Fincher

Film étatsunien paru en 2014. Amy Elliott Dunne et son mari Nick habitent à North Carthage, Missouri. Le jour de l’anniversaire des 5 ans de leur mariage, Amy disparait.Nick parait le parfait mari éploré, mais rapidement des éléments vont laisser penser qu’il cache peut être un certain nombres de secrets, et qu’il en sait peut-être plus sur la disparition de sa femme qu’il ne le laisse entendre…

Spoilers ci dessous