Archives de catégorie : Longs métrages

Films

Tom à la Ferme, de Xavier Dolan. Film assez noir et perturbant. A l’enterrement de son compagnon, un homme rencontre sa belle-famille, qui ignorait que le défunt n’était pas hétéro. Il tombe vite sous l’emprise de Francis, le frère violent de son ex-amant. La relation entre les deux hommes, mais plus généralement entre tous les personnages est bien malsaine. Mais le film est intéressant. Il met bien en scène la relation dysfonctionnelle entre Tom et Francis, et le syndrome de Stockholm qui se développe chez Tom.

A Series of Unfortunate Events, de Brad Silberling. Adaptation des trois premiers livres de la série éponyme. J’aime beaucoup l’esthétique gothique du film. Jim Carrey est très bon en Comte Olaf. C’est dommage qu’il n’y ait pas eu de suite.

Si tu tends l’oreille, de Yoshifumi Kondō. Film du studio Ghibli. J’ai bien aimé la première partie, le côté été qui s’étend, film coming of age, l’héroïne qui bouquine à la bibliothèque, écrit des chansons pour ses potes et se balade dans son quartier. Je suis moins fan de la seconde partie, l’histoire d’amour est un peu brusquée, tu sens que l’héroïne est pas très heureuse dans son marathon d’écriture.

Before Midnight de Richard Linklater. Troisième volet de la série des Before. On retrouve les deux mêmes personnages, très bien joué⋅e⋅s par Hawke et Delpy. Les personnages sont moins idiots, de par la majorité qu’ils ont gagné. J’ai trouvé le début et la fin de la dispute un peu forcés, et la dispute déséquilibrée : on est vachement davantage du côté du mec qui n’a pas l’air de monter en épingle tout ce qui dit l’autre et qui ne passe pas de leur couple à des grandes généralités en cinq secondes. Je l’ai largement préféré aux deux précédents.

Le Projet Inachevé, de Manolis Papadakis

Sur l’occupation de la place Syntagma à Athènes en 2011, pour protester contre le mémorandum de la Troïka.

Très intéressant, on voit les énormes similitudes dans l’organisation avec Nuit Debout (et c’est un peu pessimiste du coup vu que ça a été un échec). Le point de vue adopté par le documentaire est un peu paradoxal puisque c’est « les actions violentes et la multiplicité des pratiques ont desservi le mouvement » alors que l’occupation pacifique de la place se fait totalement défoncer par les CRS-like ultra-violents.

Ghost in the Shell, de Mamoru Oshii

J’ai beaucoup aimé l’ambiance. L’univers est très bien présenté, ça passe par plein de petits détails (et une séquence de deux minutes sans dialogue où on te montre juste des petites scènes de la vie dans l’univers, certes). Des questions philosophiques relatives à la technologie, un bel univers bien présenté et plein d’architecture cool, des combats épiques, tout ce qu’il faut.

La Tortue Rouge, de Michaël Dudok de Wit

Dessin animé sans paroles. C’était très joli et assez étrange. Un homme se retrouve naufragé sur une île. Une tortue rouge détruit les radeaux qu’il construit. Il tente de tuer la tortue, mais elle se transforme en femme… Difficile de décider de ce qui est une hallucination ou le monde réel dans le film. C’est très poétique, très joli. Je trouve que la femme/tortue n’as pas trop de motivation propre et semble un peu une <i>manic pixie turtle girl</i> mais j’ai bien aimé le film quand même. Les passage en nuance de gris durant les nuits étaient vachement cools.

Vincennes, l’université perdue, de Virginie Linhart

Un documentaire composé d’images d’archives et d’entretiens, sur l’Université de Vincennes, construite en trois mois après Mai 68 et détruite en trois jours après son évacuation. Une université ouverte à tou⋅te⋅s, avec une implication réelle des élèves dans les programmes, et une très forte politisation. Ça faisait assez rêver, malgré les problèmes de gestion et de drogue (après, le documentaire est très clairement en faveur de l’université).

Twelve Angry Men, de Sidney Lumet

Film étatsunien paru en 1957. Un jury se retire pour délibérer du cas d’un jeune qui aurait assassiné son père. Tous sauf un (Henry Fonda) sont prêts à le condamner sur le champ. Un huis-clos se déroule, le temps d’obtenir un verdict unanime. Très bon film, très intense alors qu’il n’y a que de la discussion et aucune action. Les acteurs sont tous très bons dans leurs rôles.

Avril et le Monde Truqué de Franck Ekinci et Christian Desmares

Dans un monde uchronique ou l’Humanité n’a jamais découvert l’électricité et où les Napoléons règnent toujours sur la France en 1941, une fille cherche à recréer le sérum que ses parents chimistes avaient créés juste avant leur mystérieuse disparition. Un dessin animé dans le style de Tardi avec de l’uchronie, du steampunk, de l’écologie, j’ai bien aimé même s’il y a quelques longueurs.

Films et séries

Films :

Le Trésor de la Sierra Madre, de John Huston. Film de 1948 où Humphrey Bogart joue avec deux autres acteurs un trio de chercheurs d’or américains dans la sierra mexicaine. Brigands, outsider, jalousie, tout y est. Le film se passe sur un rythme lent mais dure 2h donc il y a pas mal de péripéties au final. Les acteurs sont excellents et l’histoire à un petit côté tragédie grecque intemporelle.

The Congress, d’Ari Folman. Robin Wright, jouant son propre rôle, accepte de se voir digitalisée pour que le studio Miramount puisse utiliser son image dans n’importe quelle production. Ce faisant, elle devient l’égérie de la révolution numérique qui va mélanger réalité et fiction de façon indiscernable … Un film assez perché et audacieux dans son traitement, qui se perd dans quelques longueurs et arcs narratifs convenus et dispensables, mais dans l’ensemble très intéressant à regarder.

Salaam Bombay!, de Mira Nair. Film sur les enfants des rues de Bombay dans les années 80. C’est pas un film avec un sujet très joyeux et il ne romanticise pas la vie de ses sujets (prostitution, prison, drogues, tout y est), mais c’est un beau film néanmoins. Les acteurs étaient vraiment des enfants des rues, ce qui est assez notable.

Impardonnable, de et avec Clint Eastwood. Un ancien cow-boy rangé de la boisson et des meutres accepte un contrat pour gagner 1000$ pour élever ses enfants, dans un Far-West qui n’accepte plus les règlements de comptes extrajudiciaires. Eastwood met en scène le crépuscule du Far-West dans une histoire parfois un peu lente mais impressionnante.

Relève de Thierry Demaizière et Alban Teurlai. Sur la création du ballet Clear, Bright, Loud, Forward par Benjamin Millepied en parallèle avec ses fonctions de directeur de la danse à l’Opéra de Paris. Bien filmé, cool musique, une perspective intéressante sur la création artistique non pas isolée mais prise en relation avec tous les autres facteurs qui vont l’influencer : administratif, conflits sociaux, aspects techniques, choc des cultures, …

De Battre mon Cœur s’est arrêté, de Jacques Audiard. Un film avec des gens pas très heureux et pas très sympas, dont un qui tente de trouver une issue. C’est joliment filmé, c’est déjà daté alors que c’est pas si vieux (ou alors je vieillis vraiment plus que ce que je me rends compte. La vieillesse est un naufrage et elle commence à 25 ans. Bref), ça parle de relations familiales et d’épanouissement personnel.

Jeux vidéos :

Kairo. Des architectures impossibles, aucun contexte, des énigmes pas très compliquées. C’est sympa. Y’a une histoire cachée, mais je l’aurai jamais trouvée si je ne l’avais pas lue sur la page wikipedia du jeu. C’est calme et joli mais c’est pas dément non plus.

Papo y yo Des architectures impossibles, des énigmes pas très compliquées, quelques finitions manquantes dans les interactions entre éléments, mais un jeu qui prend aux tripes et vous donne des sentiments. Récemment porté sur Linux dans Steam. Je recommande.

Séries et dessins animés :

The Man in the High Castle Adaptée du roman de Philip K. Dick. Très lente, intéressante dans son esthétique, joli générique, mais un scénario sans intérêt, qui évacue les questions intéressantes du bouquin de Dick. Les premiers épisodes sont très prévisibles dans leur déroulement et certaines lignes narratives sont superflues, mais une belle attention portée aux détails pour nous présenter un monde dyschronique dans lequel l’Amérique s’est très bien accommodée de la victoire nazie. Après, c’est leeeeeeent et convenu.

Galavant, saison 2 Je n’ai pas été enthousiasmé par les deux premiers épisodes, mais ensuite la série repart aussi bien quand durant la première saison. Plein de chansons absurdes, des personnages qui s’accrochent à leurs clichés et qui n’en sont que plus géniaux, un Moyen-Âge de pacotille, ♥.

Rick and Morty, par Dan Harmon. Série animée, hommage à toute la SF dans son intégralité. Un grand-père scientifique génial, alcoolique et sans scrupule et son petit-fils voyagent à travers les dimensions et l’espace dans des aventures existentialistes et plus absurdes les unes que les autres. Très réussie. [EDIT 2020 : J’ai un peu changé d’avis sur R&M au fur et à mesure. Il y a toujours de très bons épisodes, jusque dans les derniers que j’ai vu (l’épisode sur la continuité narrative notamment), mais y’a aussi des moments pas très intéressants, où bon, tu attends un peu que l’épisode se passe. Rick est un personnage trop puissant et indifférent pour que la série puisse lui opposer des enjeux intéressants, que ce soit en terme de narration où d’évolution du personnage.]

Luther, saison 4. Un peu moins réussie que les précédentes, on sent que le concept s’essouffle. Idris Elba traîne toujours son spleen de détective en proie à l’horreur du monde, les criminels sont toujours horribles.