Archives de catégorie : Longs métrages

Rogue One (A Star Wars Story)

Le préquel à Un Nouvel Espoir qui répond à la question cruciale : « Comment peut-il y avoir une faille de sécurité aussi béante dans l’Étoire Noire ? ». C’est joli, le cast est très divers, après c’est un gros film de guerre avec pas trop de questions sur la psychologie des personnages qui se lancent au combat la fleur au fusil pour peu qu’on leur sorte un discours suffisamment inspiré.

Hidden Figures, de Theodore Melfi

L’histoire de trois femmes noires employées par la NASA pour effectuer des calculs avant la mise en service du premier ordinateur, qui vont malgré le racisme omniprésent devenir trois actrices clefs du programme spatial américain. C’est un bon film, bien joué, qui expose clairement l’intérêt de l’intersectionnalité des luttes et met en lumière des personnes clefs du programme spatial qui ont été mises sous le tapis depuis parce que pas de la bonne couleur de peau ni du bon genre… Après il semblerait qu’il ait été whitewashé par rapport aux événements (notamment le personnage du superviseur qui met fin à la ségrégation des toilettes de la NASA, c’est faux, c’est une des femmes noires qui a pris sur elle de le faire.

La La Land, de Damien Chazelle

Un film sur Hollywood. Un énorme travail sur les couleurs, beaucoup d’hommages (La Fureur de Vivre, Mulholland Drive, les comédies musicales, les comédies romantiques,  probablement plein d’autres que je n’ai pas su reconnaître), super musique que je vais probablement écouter en boucle. Film de l’année ça me parait un peu trop élogieux, mais j’ai beaucoup aimé, même si ça a les côtés problématiques d’une comédie romantique. La scène d’ouverture est magnifique (honnêtement j’aurais bien aimé qu’elle donne le la (see what I did there) pour le reste du film et que ce soit davantage une comédie musicale) et a dû être un enfer à tourner. Après la romance des deux personnages, aussi centrale qu’elle soit, fait un peu McGuffin pour voir l’évolution de Mia (et en arrière-plan celle de Seb qui sert plutôt à donner des ailes à Mia qu’il n’est vraiment développé).

Ex Machina, d’Alex Garland

Un programmeur de la plus grosse compagnie technologique du monde est invité par son patron, misanthrope et génial à passer une semaine dans sa résidence perdu au milieu de nulle part. Il découvre que son patron a inventé une intelligence artificielle et qu’il doit la tester pour décider si elle passe ou non le test de Turing.

J’ai bien aimé le portrait du patron en brogrammeur (programmeur connard avec les codes de conduites de étudiants des fraternités américaines : grosses cuites et détox le matin, sport et propension à appeler tout le monde « dude »). Mais bon, en terme d’IA je trouve ça relativement limité. Ok ça met en scène la question de l’IA qui doit persuader un agent extérieur de la laisser sortir de sa boîte, mais après ça joue sur le mec un peu reclus qui rencontre une fille intéressante et bon, merci mais j’ai déjà vu ce film trop de fois.

Ça met bien en scène le male gaze mais je trouve que y’a pas tant de recul que ça dessus. Les décors et la maison moderne perdue dans les bois sont très jolis aussi mais pareils, les décors immaculés et somptuaires ça revient trop, je préfère les films un peu plus réalistes.

Après, je suis partagé, parce que y’a plein d’éléments ridicules (genre le mec qui décrète « mon IA peut faire l’amour, y’a une cavité entre ses jambes qui lui donne une sensation de plaisir quand stimulée », vision super triste de la sexualité, dont j’arrive pas trop à dire si c’est une satire volontaire (parce que c’est le personnage connard qui le dit) ou si c’est un manque de recul du film lui-même

La Sociale, de Gilles Perret

Film sur la mise en place de la Sécurité Sociale par Ambroise Croizat et Jacques Laroque au sortir de la seconde guerre mondiale, et sur les attaques et remises en cause qu’elle a subi. Images d’archives, entretien avec des témoins de l’époque, des historiens et économistes actuels et des opposants à la Sécu, mais aucune entrée dans les mécanismes du fonctionnement lui-même. Personnellement j’ai bien aimé, mais on peut rester sur sa faim.

Below Sea Level, de Gianfranco Rosi

Documentaire tourné en 2008 sur une communauté vivant dans le désert californien. Les habitants sont des SDFs qui ont choisi de vivre en marge de la société, trouvant que c’était plus facile de s’isoler que de subir les brimades permanentes des forces de l’ordre. La communauté vit sans eau, sans électricité et sans loi, personne ne venant les embêter. Les existences montrées dans le documentaires n’ont pas l’air facile au jour le jour ni de l’avoir été dans le passé, mais on voit qu’ils arrivent à trouver un équilibre entre elleux. On ne voit pas de disputes à l’écran, seulement des moments de partage, de troc ou d’isolement. On voit aussi que la communauté est mixte et avec au moins une personne trans, par contre on ne voit que des blanc⋅he⋅s à l’écran.

Anomalisa, de Charlie Kaufman

(SPOILERS) Film d’animation.

Un écrivain de guides pour les gens travaillant dans les services à la personne, dépressif, se retrouve à Cincinnati pour une journée, devant y donner une conférence. Il tente des retrouvailles avec sa partenaire d’il y a dix ans, mais constate qu’il la perçoit comme il perçoit tout le monde, ie avec la même voix et le même visage. Il rencontre une femme qu’il perçoit différemment des autres, la séduit et couche avec elle, mais le lendemain, alors qu’il tente de lui imposer un comportement qui correspond à ses attentes à lui, il constate qu’elle se transforme lentement en la même personne que tous les autres. Comme souvent chez Kaufman c’est pas très joyeux, les personnages sont tristes et rendent tristes les autres, mais c’est cool à voir néanmoins.