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Parler Flamenco, de Stéphanie Fuster

Conférence dansée sur le flamenco, en 1h10, par une professeur et danseuse de flamenco. C’était très intéressant d’avoir des éléments pour comprendre un peu au delà de l’admiration esthétique pure. On est passé rapidement sur les grands éléments du flamenco (le chant la guitare la danse), les éléments qui composent la danse, et qui inspirent les chansons, et quelques danseureuses célèbres et ce qu’ils ont apporté/les spécificités pour lesquelles ils étaient connus.

Recommandé si le flamenco vous intéresse.

Undone, de Kate Purdy et Raphael Bob-Waksberg

Série d’animation étasunienne parue en 2019. Je n’ai vu que la saison 1, notamment parce que je voulais voir la dernière série de RBW que je n’avais pas vue (après Bojack et Long Story Short). J’ai été beaucoup moins convaincu que par les deux autres. On suit Alma, qui suite a un accident de voiture, voit le fantôme de son père qui lui demande de venger son meurtre (hello Hamlet) et lui explique qu’elle peut désormais voyager dans le temps pour intervenir sur ce meurtre. Évidemment, du point de vue des proches d’Alma, ça ressemble plus au déclenchement d’une crise de schizophrénie…

Ça parlait (légèrement) de voyage dans le temps, mais surtout de liens familiaux – mais je trouve que c’est pas très original/intéressant : on parle de l’absence du père, de liens conflictuels avec sa mère et de peur de l’engagement, sujet un peu vus et revus. L’animation en rotoscopie est jolie, mais ça ne me suffit pas perso.

Together, de Michael Shanks

Film étatsunien de 2025. Tim et Millie sont un couple qui a du mal à savoir pourquoi ils restent ensemble. Millie est prof, Tim est guitariste qui espère passer professionnel, mais à 35 ans ce rêve devient de plus en plus utopiques. Les deux vivent à New York, Millie accepte un poste dans une petite ville charmant des US, et les deux y déménagent, dans une grande maison qui fait un peu « case à cocher sur la liste du couple ». Alors qu’ils font une rando dans les bois autour de la ville, ils tombent dans une caverne où ils sont infectés par une maladie mystérieuse : ils sont attirés l’un par l’autre, littéralement. Leurs corps tentent de se rapprocher, et quand ils se touchent, leur corps fusionnent. Ça donne de belles scènes de body horror, et un film sans antagoniste (il y en a un secondaire, mais c’est pas le cœur du film), où la relation entre les personnages principaux (et le fait qu’elle devienne littéralement fusionnelle malgré eux) est le cœur du film. Ça en fait un film d’horreur original qui renouvelle un peu les tropes.

Par contre niveau photographie c’est très classique.

La Commune, de Peter Watkins

Film franco-étatsunien de 1999. J’ai vu la version courte (3h30 quand même) en salle dans le cadre du Fifigrot 2025.

On suit sous la forme d’un docufiction la commune de Paris, de quelques jours avant le soulèvement du 18 mars jusqu’à la fin de la Semaine Sanglante. Le film réunit 200 comédiens amateurs, filmés alors qu’ils jouent les personnages après un travail de documentation initial, mais aussi dans des débats où ils font le parallèle avec la situation politique et économique au moment du tournage. Le film interroge aussi le rôle des médias en 1871 et en 1999, en insérant dans le contexte de la Commune deux chaînes de télé, la Télévision Nationale Versaillaise et la Télévision Communale, qui informent sur les événements depuis deux points de vue situés.

Le film et son atypicité par rapport aux films plus classiques sont assez marquants. La scène du reportage sur les barricades et les interviews des soldats versaillais à la fin du film sont particulièrement intenses.

Grosse reco.

The Severed Sun, de Dean Puckett

Film d’horreur britannique de 2025. Très beau titre, très belle photographie dans des paysages de landes battues par le vent, mais il ne se passe pas grand chose dans le film. On suit Magpie, la fille du pasteur d’une communauté religieuse isolée. Son mari meurt, et rapidement elle est accusée de sorcellerie. C’est un pitch classique de folk horror, et y’a pas beaucoup plus derrière. Y’a une créature mais elle fait pas grand chose (certes deux petits meurtres mais surtout elle reste planté dans des chemins au loin). Un peu frustrant.

Ravagés de splendeur, de Guillaume Lebrun

Roman français paru en 2025. Après le kiff que j’avais eu en lisant Fantaisies guérillères, j’ai voulu lire le suivant de l’auteur. On est sur la fin de l’empire romain, Héliogabale accède au pouvoir. On va suivre son ascension et sa chute à travers les yeux d’Aquila, vestale qui va l’épouser, les siens et (brièvement) ceux d’Hiéroclès, un de ses amants. C’était pas désagréable à lire mais j’ai pas du tout apprécié au même niveau que Fantaisies, mais le dispositif est assez différent, pas d’Histoire secrète et de paranormal, pas 15 000 références à la pop culture.

Sirāt, d’Oliver Laxe

Mad Max x Le Salaire de la Peur

Film franco-espagnol de 2025. Une rave dans le désert marocain. Un père et son fils distribuent des flyers : ils cherchent leur fille et sœur, qui fréquente les free-parties et dont ils sont sans nouvelle depuis 5 mois. L’armée vient rapidement interrompre la rave. Sans être correctement préparés, les 2 protagonistes décident de suivre un petit groupe de teufeureuses qui veut rejoindre une autre fête tout au sud du pays, à la frontière avec la Mauritanie, où leur adelphe pourrait être. Pour cela, il va falloir traverser le désert, alors qu’à la radio l’annonce des débuts d’une potentielle guerre mondiale laisse entendre que le monde entier bascule dans des temps incertains. Le convoi de trois véhicules va rouler dans un désert magnifique mais où toutes les erreurs sont potentiellement mortelles…

Sirāt commence avec un objectif clair pour les personnages, mais rapidement cet objectif disparaît : les personnages roulent, ne semble plus croire eux-même à leur objectif, une hypothétique fête qui sonne comme la promesse du paradis de l’autre côté du purgatoire qu’est le désert. Le film est beau mais assez violent, et d’une violence qui prend les spectateurs par surprise : il n’y a pas une montée de la tension qui permet de voir arriver la violence, elle surgit juste d’un seul coup. Des gens qui roulent en voiture dans le désert alors que le monde sombre dans le chaos, impossible de ne pas penser à Mad Max, mais version quête existentielle propre au cinéma européen, où l’adversaire n’est pas des gangs de bikers mais les éléments et les raisons qu’on peut se trouver de vivre.

Recommandé avec un TW mort gratuite.

Long story short, de Raphael Bob-Waksberg

Série animée étatsunienne dont la première saison est parue en 2025, par le créateur de BoJack Horseman. On suit la vie de la famille Schwooper, une famille judéo-américaine, sur 3 générations, avec des allers-retours dans le temps. On voit surtout la relation entre les trois enfants (durant leur enfance puis une fois adulte), mais on voit aussi des éléments de la jeunesse des parents, de la troisième génération (pas encore une fois adulte, eux-même, mais peut-être pour la saison 2 !). On voit pas mal de moments-clefs : la gestion du décès de la mère de famille, des relations amoureuses ou leur fin, des départs…

Pour le moment je suis pas accroché comme avec Bojack, mais 1 saison vs 5, on attend de voir où ça va aller. C’est une série sympa à regarder et avec un bon potentiel.

A Desert, de Joshua Erkman

Film étatsunien de 2024. Alex est photographe sur le retour. Muni d’un ancien appareil photo à soufflet, il photographie des lieux abandonnés dans l’Ouest américain. Lors d’une session d’exploration il fait la rencontre de Renny et Suzie Q, un couple de white trash qui n’ont pas l’air d’avoir ses meilleurs intérêts à cœur…

J’ai beaucoup aimé la première partie, la photographie est très belle (et y’a une bande son diégétique très chouette à base de jazz quand on dans la voiture d’Alex), que ce soit dans les lieux urbexés, dans le motel ou en extérieur. Moins fan de la seconde, où on comprend moins ce qui se passe et où le film présente de nouveaux enjeux de façon assez random.

Festival de Rue de Ramonville, 2025

Playback FM :

(Compagnie : Pour que tu m’aimes) Un seul en scène où un comédien (Valentin Dilas) fait du playback sur plein d’extraits d’émissions de télé françaises des années 50 à nos jours. Incarnant tour à tour Pécresse, Dalida, Salamé, Gainsbourg, Nina Simone, Emmanuel Macron et des présentateurices débordé·es par leurs invité·s, et d’autres personnages de la télé française. Playback très juste et texte forcément figé, les mimiques et les postures corporelles permettent de réinterpréter ce qui est dit (parfois c’est fidèle à la posture du discours original, parfois en décalage). La perf est assez impressionnante, et le regard sur les médias, leur vacuité parfois, le besoin de mettre en scènes des moments, les postures de communication, est bien transmis.

Fidji

(Compagnie : La Dépliante). Seul en scène avec performances de cirque (sangle, saltos). Un homme cherche son chat. Prenant à partie le public, il va dérouler des anecdotes, construisant un personnage de fier-à-bras mythomane qui laisse apparaître finalement des blessures. Un peu d’impro avec le public, des passages qui partent plus en live (à la limite de raconter de la fantasy).

Stek

(Compagnie : Intrepidus Squad) Clowns flippants. Dans un décor en déchets, 4 clowns se battent pour une baguette de pain. Le spectacle est divisé en deux parties assez distinctes. Si la première partie présente un univers de marginaux un peu inquiétants mais attachants, il y a un pivot quand un des personnages décide de quitter le clown, et tue son habit de clown. En soi cette idée me semble intéressante à exploiter, mais le spectacle bascule ensuite dans quelque chose de plus sombre, limite militariste. Si les performances restent très bien (avec notamment un rap qui sort un peu de nulle part mais très bien performé), l’ambiance de cette seconde partie m’a beaucoup moins accroché.

Phusis

(Compagnie : Muchmuche Company) Mon préféré du festival, et le plus perché aussi. Un musicien (avec une vielle à roue et une batterie) , un performeur. Du jonglage avec des quilles, de l’équilibre avec les quilles et une branche d’arbre, une performance avec une table, des solerets d’armure et une tronçonneuse. Difficile à décrire, mais j’ai été vraiment emporté par la proposition.

AirPulse

(Compagnie : La Brüme) Dernier spectacle que j’ai vu du festival. Dans un environnement industriel, 2 musiciens (clavier+platines et batterie) et 2 performeuses se livrent à un msytérieux travail, répondant aux commandes d’un téléphone qui sonne périodiquement. C’était visuellement (et musicalement) très cool, avec de la pyrotechnie à base de bolas et bâton de feu notamment, avec des chorégraphies en duo (soit en miroir très synchronisé soit avec un entrelacement des deux performeuses qui avait l’air assez technique), par contre je n’ai pas trop compris le propos (mais c’est pas obligé d’en avoir un)