L’année dernière à la même date j’avais fait un petit bilan de mon année. Je me suis dit que ce serait une bonne idée de refaire la même chose cette année. Certain-e-s parlent des vertus thérapeutiques de la tenue d’un blog, je pense que vu à quel point je parle peu de ma vie je suis peu concernée, but let this be my annual reminder.
Le bilan n’est pas brillant. De façon générale ce fut une année pas folle. J’ai tenté de passer un concours et si les sujets m’ont intéressé, je me suis trop mal pris pour le réussir. J’ai été angoissé par mon avenir over and over and over. Je suis retourner habiter chez mes parents et s’ils sont adorables on ne peut pas en dire autant de l’espèce de boule de mesquinerie haineuse qu’est un de mes frères. Habiter sous le même toit que lui, sous la menace permanente d’une explosion de colère, d’invasion de ma sphère privée (et je tiens énormément à ma sphère privée) a été un poids énorme sur mon bien-être psychique. Je sais qu’il est probablement bourré de problèmes lui aussi et que ça ne doit pas être facile pour lui, mais les problèmes n’excusent pas tout.
J’ai perdu une relation dans laquelle j’étais heureux parce que la fatigue, parce que la distance, parce qu’on était à ce moment ni l’un ni l’autre assez fort-e pour faire fonctionner une relation sur le moment.
J’ai réussi encore moins que d’habitude à communiquer aux gens ce que je voulais, ce que j’attendais de ma relation avec eux, ce que je ressentais. J’ai blessé des gens, j’ai été blessé par des gens qui n’en avait probablement pas la moindre intention, simplement parce que j’étais à vif. Il y a eu des moments où tout semblait dur, insurmontable, épuisant.
Il y a un mois ou deux je me serai arrêté là. The world was a cold dark place and that was it. Tout n’est pas devenu rose d’un coup, malheureusement. Mais il fait plus beau, plus chaud, je me sens mieux. Je pense que de manière très basique je suis fortement sensible à la luminosité ambiante, et que ça a joué. Et puis j’ai des ami-e-s sur lesquel-le-s je peux m’appuyer dans ce genre de moment. Paradoxalement, savoir que certain-e-s n’étaient pas au top (et osaient en parler), m’a fait aller mieux. Pouvoir voir des gens à chaque fois que j’en avait besoin m’a aidé. Voir que des gens cherchaient ma compagnie, étaient intéressé par mon avis, a été crucial. Avoir lu des trucs sur ce genre de situation et garder une certaine hygiène de vie même quand j’avais envie de rien a été utile (habiter chez mes parents et avoir un frigo toujours plein aussi).
Et dernièrement certains points ont commencé à s’éclairer : j’ai trouvé des gens avec qui faire une coloc, donc j’aurais un environnement plus sain l’année prochaine (ie à la fois disposant d’une intimité et avec du monde chez moi). J’ai postulé à une formation (j’ai un entretien bientôt, mais il y a visiblement beaucoup de candidat-e-s et 5 places, donc je ne sais pas trop ce que ça va donner :/ ). J’ai recommencé à parler de façon active à une personne avec laquelle j’avais ~coupé les ponts (toi aussi, parle en périphrases vagues comme si tu rédigeais un statut facebook).
Tout n’est pas parfait, loin de là. Je serais strictement incapable de vocaliser ce post. Je suis toujours aussi terrifié des incertitudes de mon avenir (malgré le fait d’être l’enfant chéri du système éducatif français). J’ai peur que l’idée de dire que je vais pas bien ne fasse concrétiser le fait (mais n années de littératures sur le sujet semblent dire que non, donc me voici en train de tapoter sur un clavier).
À la question « Are we out of the woods? » je répondrais que non. Mais on se rapproche de l’orée. Merci à tous les gens qui m’ont fait office de système de support cette longue année. Que vous ayiez su que j’allais mal ou non, qu’on soit restés proches ou pas depuis. I’m not okay but that’s okay.
Tu sous-estimes ce que tu apportes aux autres. Merci pour ton blog, encore une fois.
Let it go. :)