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A little life, de Hanya Yanagihara

Roman étatsunien paru en 2015. Willem, JB, Malcom et Jude sont cothurnes à l’Université. JB et Malcolm viennent de famille relativement aisées et aimantes, le passé de Willem et Jude est plus troublé. Après une première partie où le livre va décrire la vingtaine des trois premiers, leur caractère, leur relation, le livre va de plus en plus se focaliser sur la vie de Jude, de sa rencontre des trois autres à sa mort, avec des flashbacks sur son enfance. C’est bien écrit, c’est prenant (j’ai lu les 700 pages en anglais en moins de 5 soirs), mais c’est fucking dark. On comprend rapidement que l’enfance de Jude a été l’enfer sur Terre (et si au départ le livre l’évoque à mot couvert, on finit par en savoir beaucoup plus – sans que ce soit du tout graphique, mais on est mis dans la peau de Jude à cette époque), et que la perception qu’il a de lui-même, de ce qu’il peut attendre des relations avec les autres en a été a jamais affecté. Et même si sa vie adulte est globalement très confortable (même s’il y aura aussi des trucs atroces, parce que ce roman, l’ai-je mentionné, est super sombre), il est incapable de sortir de ses schémas de pensée. J’ai tendance à être émotionnellement impliqué dans mes lectures, mais j’ai lâché le bouquin plusieurs fois pour pleurer.

Au delà du sujet donc, le livre est globalement très bien, quelques faiblesses cependant : on voit venir l’outcome de la relation Harold/Jude d’assez loin (mais tout le reste du roman était largement moins prévisible), et globalement à l’âge adulte l’ensemble des personnages et des gens qu’iels fréquentent vivent quand même dans un monde enchanté où tout le monde est upper-class (ils ont lâché tous leurs potes pauvres ou quoi ?) et sans préjudice (ni racisme ni homophobie, alleluia), ce qui clashe un peu avec l’horreur du reste.

Bref, c’était un bon roman, mais du rare genre « bon mais jamais je recommande à personne de lire ça ».

La Mesias de Javier Ambrossi et Javier Calvo

Série télé espagnole parue en 2023. En 2012, des vidéos YouTube deviennent virales en Espagne : on voit 6 femmes chanter leur amour du Christ dans des montages chelou. Tout le monde est hilare, sauf Enric et Irene : sur les vidéos ce sont leurs demi-sœurs, parties dans un délire sectaire avec leur mère. Pour eux, ces vidéos ravivent les traumas de leur enfance. Ils vont chacun de leur côté tenter de retrouver leurs sœurs. En parallèle, on va voir leur enfance, comment ils se sont retrouvés entrainés dans cet environnement de secte.

C’était dur à voir par moment mais très bien. Les acteurs sont très bons, surtout les trois actrices qui jouent Montserrat. La façon dont elle s’enferme dans son délire et y entraîne ses enfants est bien montré, sa codépendance avec Pep aussi. J’ai trouvé la ligne narrative d’Enric un peu faible dans l’épisode final (on reboucle sur le premier ep, ça montre qu’il tourne en boucle sur des choses qu’il n’a pas dépassé depuis l’enfance, certes, mais c’est pas le plus intéressant thématiquement), là où celles d’Irene et Cecilia fonctionnent très bien jusqu’au bout.

Très bonne bande son aussi, qui fait un bon usage de chansons très classiques. Des plans bien mis en scène avec beaucoup de jeux sur les cadres, les fenêtres, les barreaux, la mise en scène des différents lieux.

Je recommande