Archives par mot-clé : roman anglais

Trouble with lichen, de John Wyndham

Roman de science-fiction anglais publié en 1960. Une chercheuse travaillant dans un institut de recherche privé en biochimie découvre un lichen possédant une molécule – l’antigérone – ralentissant le vieillissement des êtres vivants. Le lichen n’existe qu’en quantité limité dans une région de Chine. L’annonce de l’existence permettant de ralentir grandement le vieillissement est pour la chercheuse une excellente nouvelle, permettant aux gens de réaliser pleinement leur potentiel et d’avoir une vision de long terme, mais elle est persuadée que les institutions actuelles étoufferont cette possibilité, les institutions visant à se perpétuer elles-mêmes et étant calibrées pour des humains vivant 80 ans. Comment dans ce cas faire en sorte de préserver la possibilité de déployer l’antigérone, et à qui administrer les faibles quantités existantes pour le moment ?

C’était court mais ça fonctionne bien. J’avais lu il y a longtemps Le Jour des Triffides de Wyndham que j’avais bien aimé. Faire un roman de SF sur le vieillissement et prendre comme personnage principal en 1960 unE scientifique de génie, c’est assez original (bon, la fin est pas très féministe je trouve, mais pour l’époque c’est quand même novateur). Au delà du concept de l’antigérone, le roman n’est pas très science-fictif, c’est plus un récit de la réception de l’annonce de l’antigérone et de la stratégie de Diana pour faire en sorte que l’antigérone soit acceptée par les structures sociales.

The Ladies of Grace Adieu, de Susanna Clarke

Recueil de nouvelles publié en 2006, et situé dans le même univers que Jonathan Strange & Mr Norrell, ie une Angleterre du XIXe siècle où la magie et les fées existent mais sont bien moins présentes que par le passé. Les nouvelles étaient assez inégales. J’ai bien aimé la nouvelle éponyme, ainsi que Mrs Mabb et Mr Simmonnelli, moins les autres.

C’est un bonus sympa à Jonathan Strange & Mr Norrell, mais ça ne tient pas debout tout seul.

Tinker, Taylor, Soldier, Spy, de John Le Carré

Roman d’espionnage britannique paru en 1974. George Smiley, ancien espion récemment à la retraite depuis une opération qui a catastrophiquement mal tourné, est rappelé officieusement par des agents toujours actifs. Une découverte récente laisse penser qu’il y aurait une taupe russe au plus au niveau du Cirque, l’agence britannique de renseignements. Smiley doit conduire une enquête en dehors de tous canaux officiels, pour démasquer la taupe sans l’alerter. Vont suivre 300 pages d’espionnage débridé, a base de courses poursuites à Venise, gadgets astucieux et… Non. Ce n’est pas ce genre de roman d’espionnage. 300 pages d’espionnage dans les règles de l’art à base de coups de fils passés depuis une cabine téléphonique à chaque fois différente, code a base de bouteilles de lait laissées sur le perron et entretien avec d’anciens agents pour corroborer leurs versions d’une nuit cruciale arrivée 3 ans auparavant. L’ambiance est crépusculaire, avec des agents vivant dans le souvenir d’un Empire britannique au centre du Grand Jeu alors que l’Empire n’est plus, professant se battre pour des valeurs quand finalement l’espionnage ne vaut plus que pour lui même, et des recrutements effectués au sein de la noblesse britannique et des grands colleges anglais avec un élitisme décomplexé.

Je recommande.

Les Vestiges du jour, de Kazuo Ishiguro

Récupéré dans une boîte à livres à Narbonne, le livre raconte à la première personne le voyage à travers l’Angleterre, les souvenirs, les réflexions sur son métier et sur sa vie d’un majordome anglais en 1956. C’est assez court, mais c’est un très bon roman. Le point de vue interne du protagoniste, Stevens permet une révélation progressive des conditions dans lesquelles il a exercé son office. Considérant que le premier devoir d’un majordome est de ne jamais laisser glisser le masque du professionnalisme, on découvre peu à peu ce comment il a tout sacrifié à son métier, sans même forcément en être conscient.

Je recommande.