Film étatsunien de 2017. Brady est un jeune cowboy qui vit au Dakota. Toute son identité et sa sociabilité sont ancrées dans le milieu du rodéo. Au début du film, il se remet d’un accident de rodéo qui lui a causé une fracture du crâne. Il est supposé se reposer et prendre le temps de se rétablir, mais il n’arrive pas du tout à rester éloigné du rodéo : il prend un petit boulot en supermarché, il s’occupe de sa sœur, mais son père qui a quitté le milieu du rodéo est un contre-exemple pour lui, et tous ses amis lui demandent quand est-ce qu’il va se remettre en selle. Il temporise, s’occupe de dresser des chevaux, rachète un cheval pour lui-même, mais même ces activités sont trop intenses physiquement et lui font avoir une nouvelle attaque. Coupé du monde du rodéo, il devient profondément déprimé, et se réinscrit à un rodéo, malgré les risques. Il décide au dernier moment de ne pas concourir en voyant son père et sa sœur dans le public.
C’était assez peu joyeux, mais c’était assez beau. Les personnages sont complexes, ils viennent d’une culture très particulière, sont globalement tous pauvres et pratiquent une activité à risque (le meilleur ami de Brady, Lane, était un des espoirs du rodéo de taureau et est paralysé depuis un accident), qu’ils savent qu’ils devront laisser derrière eux tôt ou tard, mais qui est centrale dans leur vie. La tension que représente pour Brady le fait de devoir l’abandonner est bien retranscrite : on voit que son accident l’a secoué, mais en même temps, il y a jusqu’à des gamins qui viennent lui dire qu’ils sont fans de lui au supermarché, en plus de tous ses amis qui l’encouragent à revenir au rodéo, lui-même aime faire ça, aime les chevaux, s’est construit là dessus. Laisser ça derrière lui est très dur.
Globalement bon film, un côté Ken Loach dans les situations dures montrées, à regarder quand on est plutôt en forme psychique.