Le CNAM a demandé à C215 de réaliser plusieurs œuvres dans leurs bâtiments. J’ai pu photographier celles dans des espaces publics. Visiblement il a fait un truc du même genre au CEA Saclay. Et il est exposé dans le musée du CNAM. Il explique dans une entrevue qu’il en a marre du street art qui s’institutionnalise et que ces collaborations avec des institutions sont pour lui un moyen pour lui de s’en éloigner.
Ci-dessous, quelques images de street-art prises avec la lentille de mon ordiphone quand je n’avais pas d’appareil photo sur moi. Il y a notamment dedans des photos de la série #backtothestreet, que j’apprécie décidément. Je rajoute du coup un tag #backtothestreet sur tous les posts où j’en ai mis une photo.
J’aime beaucoup les séries d’œuvres nombreuses disséminées dans la ville, mais elles rentrent dans un processus de ludification dont je ne sais que trop penser : le plaisir à la découverte de l’œuvre vient d’un aspect supplémentaire par rapport à une œuvre de street-art classique :
Comme d’habitude il y a l’œuvre elle-même, appréciable esthétiquement indépendamment de tout contexte.
Il y a aussi le réseau de significations culturelles auquel elle participe (l’idée de street-art de façon générale et la culture qui va avec, le street-art étant loin d’être une forme artistique qui fait l’unanimité, pouvoir mettre cette œuvre en relation avec d’autres, soit qu’elle vienne d’une série particulière, soit qu’on fasse des liens généraux (technique similaire, hommage à une œuvre classique…)
Enfin, et c’est là que je vois la ludification, le grand nombre d’installations des séries d’œuvres comme #backtothestreet (ou auparavant les Invaders) et leur relative discrétion fait qu’à chaque nouvelle découverte il y a un petit « Un de plus ! ». C’est le même phénomène que je retrouve chez moi lors de la découverte d’un tract dans les tréfonds.
C’est l’idée appliquée à la vie réelle qu’il y a des récompenses à obtenir pour certaines actions. Et ça modifie le rapport à l’environnement : j’aime de base ramper dans des chatières ou me balader en ville, mais l’idée de pouvoir trouver tracts ou séries de street-art me donne une approche beaucoup plus méthodique. Je peux quadriller extensivement un quartier (en surface comme en bas), en me disant que je ne veux pas passer à côté de quelque chose. C’est vraiment la même approche que j’ai pour explorer un monde de jeu vidéo, dont je sais qu’il a été créé avec des intentions et qu’il peut y avoir des choses à trouver.
Je n’ai absolument aucune information sur la question mais il serait intéressant de savoir si l’installation de séries massives d’œuvres de street-art précède l’existence des jeux vidéos (oui, je sais qu’il a existé des chasses au trésor avant que l’ordinateur ne soit une lueur de désir académique dans l’œil de Turing, mais ce n’est pas la même idée de ludification généralisée des actions).
Pour conclure sur l’idée de ludification de la vie, dans d’autres domaines que l’exploration urbaine, un lien vers une application de ludification des tâches quotidiennes : HabitRPG et une vidéo parlant plus de réalité augmentée (et de façon assez pessimiste) que je mets pour la scène de découpage des légumes (ludification + réalité augmentée) et parce qu’elle est très bien de façon générale.
#backtothestreetÉdouard Vaillant, par Morèje#backtothestreet#backtothestreet
La prochaine fois on parlera de l’autre versant de la ludification, qui est de faire des blogs idiots pour show off les items que vous avez acquis et montrer au reste du monde que vous êtes très très malin. Parce que ça sert à quoi d’être bon à un jeu s’il n’y a personne pour admirer et valider vos exploits ?
Je trouve que ça fait très monstre endormi« Jeune issu des quartiers défavorisés »Ogre de MoyoshiMarx et un soldat de l’Armée Rouge ? (en vrai une 100-tinelle de Moyoshi)Oiseau en cagePolaroïd (en vrai, aucun rapport, celui-ci est vers Volontaires dans le XVe)
Maison de Nicolas Flamel, détail de la façadeBack to the streetBack to the streetCliffhangingMort rayonnanteMéduse de Bault et personnage de KashinkBacktothestreet
Je m’étais déjà promené du côté de Jussieu en octobre 2013. Bis repetita placent
Sculpture en boisVasarelyAppareil compliqué dans un laboratoire.Escalier en double-hélice typique de Jussieu
J’arrive pas à savoir si c’est sérieux ou de l’art situationniste.Le charme discret de la dystopie policière.Même remarque que pour l’entrée interdite.
Écrits finis ! Je me prends une semaine et demi de vacances où je vais glander avec délice toutes les après-midi. Et recommencer à me promener dans Paris et prendre des photos.
Je suis ouvert aux suggestions et aux invitations, d’ailleurs.
Place Emmanuel LevinasRue des Écoles, collage par LevaletPlace Jussieu #BacktothestreetPlace JussieuInstitut du monde arabe, calligraphie par El SeedInstitut du Monde arabeRue du Père Teilhard de ChardinRue du Père Teilhard de ChardinRue du Père Teilhard de ChardinRue Mouffetard.Collage rue Jean CalvinBack to the street, près du CNAM
Rue Claude BernardSpeedygrafitoVal de Grâce au couchantSkyline parisienne à travers une fenêtreCamée et fleurs, rue Pierre et Marie CurieImmeuble rue Pierre et Marie CurieDiamant rue Saint-JacquesLapins sur Vincent Auriol