Paru en 2023, il s’agit de la première partie d’une adaptation de roman de Dumas. Tous les acteurs en vue du cinéma français, des reconstitutions en costume, des combats à l’épée (pas très lisibles), on est dans le grand spectacle (avec absolument tout en teintes de marron et de gris). C’est bankable, mais ça m’a assez peu parlé personnellement. Ça va à toute vitesse, on comprend pas trop les motivations des personnages à part « être viril » et « être un bon camarade ». Je pense que je préfère le kitsch de la version de 2011 avec le casse du coffre de Da Vinci en scène d’ouverture, ou la version en livre.
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Spiderman: No Way Home, de Jon Watts
Blockbuster Marvel paru en 2021, la suite directe de Spiderman: Far From Home. Suite aux événements du précédent film, l’identité secrète de Spiderman a été révélée, ce qui lui rend la vie infernale. Sa tentative d’utiliser la magie pour le faire oublier à tout le monde échoue dans les grandes largeurs, et à la place attire dans son univers des personnages de réalités parallèles qui connaissent eux aussi son identité secrète. Et ici, par « réalités parallèles », on en entend « les autres films Spiderman qui ne sont pas dans la continuité de ceux-ci ». On retrouve (suite à un gros chèque du conglomérat Disney) les acteurs des autres franchises qui reprennent leurs rôles de héros et de vilains. En soi c’est assez intéressant d’intégrer les aléas de la propriété intellectuelle dans l’histoire comme ça : on poursuit sur la lancée de ce que faisait déjà le Marvel Cinematic Universe en croisant les histoires et personnages de ses différents films, en poussant la logique encore un cran plus loin. Ils sacralisent aussi le côté « un acteur = un personnage » ce que je trouve assez étrange en soi (et pas forcément à leur avantage vu que ça file plus de pouvoir de négociation aux acteurs, mais je suppose qu’ils y trouvent leur compte s’ils font ça).
Au delà de la stratégie de gestion de la propriété intellectuelle de Disney/Marvel, en terme de film, quid ? On est sur un bien meilleur niveau que le précédent, j’ai globalement passé un bon moment devant, ce qui n’était pas arrivé depuis un certain temps pour un Marvel. Mais bon, j’étais un peu le public idéal, j’aime beaucoup Spiderman et notamment l’interprétation de Molina de Docteur Octopus, donc le faire revenir marchait très bien sur moi. Après, ça reste un Marvel, avec le défaut de caler des scènes qui servent juste à faire intervenir d’autres personnages franchisés ou préparer les films suivants : ici, on a beaucoup de temps qui sert pas à grand chose dans l’histoire principale pour caser des trucs avec Docteur Strange qui serviront pour son prochain film (en soi le combat dans « la dimension miroir » était joli en terme de décors, mais ça rallonge un film déjà long). La multiplicité des personnages n’aide pas à s’attacher à eux : le side-kick rigolo en plus du love interest qu’est MJ ne sert pas à grand chose, la démultiplication des méchants oblige à consacrer peu de temps à chacun (et les jeux d’acteurs étant inégaux, c’est assez visible : le Lézard et l’Homme-Sable ne servent pas à grand chose, le Gobelin, Octopus et Electro volent la vedette. La réunion des Spiderman est touchante, mais là aussi ça cause beaucoup de temps morts. Les personnages d’Happy et de la tante May sont assez anecdotiques, l’impact émotionnel de la mort de May n’a pas vraiment marché sur moi, ça sent vraiment le passage obligé.
Du point de vue visuel il y a quelques jolis combats et plans (la rencontre avec Octopus, la dimension miroir, le moment ou Spiderman vole aux dessus des lignes haute-tension à contrejour, mais un peu trop de séquences qui délayent l’histoire autour).
En conclusion, si vous aimez les films Marvel et que vous avez un peu suivi leur continuité, c’est un film sympa à voir. Si vous n’y connaissez rien vous serez bien perdu dans les multiples couches de références.
Tooth Fairy, de Michael Lembeck
Film américain de 2010. Dwayne Johnson incarne un joueur de hockey de seconde zone, utilisé par son équipe pour blesser les joueurs adverses. Sa brutalité sur le terrain lui vaut une célébrité locale, et il est plutôt content de sa vie. Suite à son affirmation devant une enfant que la Fée des dents (la petite souris aux USA) n’existe pas, il est considéré coupable par le monde féerique de « dispersion of disbelief » et condamné à devenir une des Fées des dents pour 2 semaines, une obligation qui va interférer avec le reste de sa vie.
J’ai été fort agréablement surpris. L’intrigue est relativement classique pour ce genre de film, mais le personnage principal est nuancé – il a un bon fond mais il sait se montrer mesquin, et il est désabusé, et les seconds rôles sont tous réussis. Point bonus pour avoir filé au personnage principal un love interest qui a son âge et pas 20 ans de moins.
Le personnage n’est pas spécialement attaché aux enfants, il s’entend bien avec la gamine de sa compagne mais a plus de mal avec le fils, et il n’a pas spécialement d’affection pour tous les autres enfants qu’il rencontre. De façon générale son approche désanchantée de son job temporaire de fée est très réussie. Les gags sur les différents gadgets sont attendus mais bien exécutés. Julie Andrews en Fairy godmother est géniale (et excellente scène durant le générique de fin).