Kiki la petite sorcière, du studio Ghibli

Dessin animé japonais, paru en 1989. A 13 ans, comme il est traditionnel pour les sorcières, Kiki quitte son foyer pour s’installer en tant que sorcière indépendante dans une nouvelle ville. Déterminée à voir l’océan, elle trouve une cité sur la côte. N’ayant pas appris à faire des potions ou des sorts, son talent principal est sa capacité à voler sur son balai. Elle va donc ouvrir un service de livraison, qui va lui permettre de rencontrer plein de gens. Mais rapidement, le fait d’être éloignée de sa famille, et de transformer le plaisir du vol en une source de revenu l’épuise, et elle en vient à questionner ce qu’elle fait, ce qui conduit à l’affaiblissement de ses pouvoirs.

C’était bien, comme la plupart des Ghibli. Les personnages sont assez réussis, que ce soit Kiki elle-même ou tous les gens qu’elle rencontre : le couple de boulangers, Ursula la peintre, la vieille dame, Tombo… Le côté épuisement du travail (surtout à 13 ans, purée) est bien rendu.

Je recommande.

Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne, de Steven Spielberg

Film étatsunien de 2011. Adaptation de Tintin (un mélange entre le Secret de la licorne et le Crabe aux pinces d’or, avec quelques passages originaux). Après avoir acheté un modèle réduit du navire La Licorne dans une brocante, Tintin va se retrouver impliqué dans une course pour retrouver les trois maquettes du navire et les messages secrets qu’ils contiennent. Il va faire la rencontre du capitaine Haddock et de son équipage de mutins, de Bianca Castafiore et du terrible Sackharine.

C’était sympa. Rien de révolutionnaire quand on connait Tintin, mais j’ai bien aimé les deux passages originaux : toute la course-poursuite dans le sultanat de Bagghar qui est un plan séquence qui se lit comme un jeu vidéo, avec une inventivité dans les moyens de transports . Et le combat final de grues portuaires est fortement réussi aussi.

Sympa si vous aimez déjà Tintin et le motion-capture.

Serpico, de Sidney Lumet

Film étatsunien de 1973. Frank Serpico est un policier idéaliste travaillant à New York. Il rejoint les unités travaillant en vêtements civils pour mieux se fondre dans la population et pousse pour porter de réels vêtements civils plutôt que le costume « civil » traditionnel repéré par tous les criminels. Il découvre rapidement que les unités en civil sont le centre d’un vaste réseau d’extorsion, où les criminels et les commerces payent pour ne pas être inquiétés par la police. Il va tenter de dénoncer la corruption qu’il constate, mais va se heurter à l’inertie d’une hiérarchie qui ne veut pas de vagues. Après avoir menacé d’en parler à l’extérieur de l’institution, une commission d’enquête va finalement être mise en place mais sans moyens…

Le film est inspiré de la vraie vie de Frank Serpico, dont les agissements ont mené à la mise en place de l’équivalent de l’IGPN pour l’État de New York. Al Pacino joue très bien le rôle titre, qui tourne en rond dans une institution aveugle à ses propres dysfonctionnements. En même temps il n’est pas montré comme un chevalier blanc : s’il est intègre dans son métier il se laisse totalement dévorer par son obsession de réussir à exposer la corruption, est insupportable avec son entourage et notamment ses compagnes qui finissent par le quitter. Il est aussi totalement isolé, ses collègues le détestant pour ne pas couvrir leurs agissements.

Je recommande.

Article-invité : La Quête de la Chaussette du Destin

Article par Stram : Recension romancée de la randonnée autour du Capcir que nous avons faite avec Stram et P.

C’est le cœur lourd que nous quittions Toulouse ce dimanche 28 juillet 2024. Une fois de plus, les ténèbres menaçaient les Pyrénées et le seul espoir pour les stopper était de détruire la chaussette du destin sur les cimes de Puig Peric. C’est dans notre fidèle calèche que nous fîmes le trajet entre Toulouse et Planès, le village de nos ancêtres d’où nous pourrions partir sans attirer l’attention… C’est ainsi que la Confrérie des Sombreros commença la quête de la chaussette du destin !

Grâce aux faux papiers faits par nos camarades de l’UHTG1, nous franchîmes les barrages des gendarmes francs, alliés notoires du berger des ténèbres. Nous commençâmes notre épopée loin de Puig Peric et le premier jour fut bien calme. Après une nuit au refuge du col del Torn avec ses fameux hamacs, nous continuâmes notre périple vers Puyvalador. Après nous avoir écouté, le seigneur de Puyvalador nous fournit un laissez-passer afin que nous puissions continuer notre voyage sans embûches. Hélas, la cour de Puyvalador était minée par les traîtres acquis à la cause du berger des ténèbres. Juste après notre passage, un coup d’état renversa le seigneur et les forces des ténèbres s’élevèrent dans tout Puyvalador. Heureusement nous avions changé nos plans de couchage et aucun combi volkswagen2 n’arriva à localiser notre campement cette nuit là. Mais les troupes du berger des ténèbres connaissaient notre destination : les portes du grand duché d’Orlu, pour quémander assistance au grand duc. Ainsi juste après avoir dépassé les terres des mercenaires de la compagnie Marguerite, nous entendîmes les échos des tambours de guerre des troupes du berger des ténèbres. La compagnie Marguerite, célèbre troupe de mercenaires assoiffées de sang mais loyaux à la lumière – et à l’argent – se sacrifia pour nous faire gagner de précieuses heures.

Aux portes du duché d’Orlu, le grand duc écouta notre requête et nous confia une troupe de 15 vautours fauves pour nous aider. En partant des portes d’Orlu nous vîmes en bas le carnage sur le champ de bataille. On raconte qu’une seule jeune recrue de la compagnie Marguerite a survécu au massacre de Las Bassetes et qu’elle devint 20 ans plus tard l’héroïne de la bataille du mont Canigou qui chassa les bergers des ténèbres définitivement hors des Pyrénées.

Conscient que les troupes du berger des ténèbres étaient très proches, nous nous dépêchâmes de rejoindre les grandes prairies de Castel Temporell, la dernière zone franche avant les montagnes de Puig Peric. Les chevaliers de l’éternelle Castel Temporell nous accueillirent en grande pompe et nous passâmes la nuit à l’intérieur alors que l’orage de grêle frappait les forces des bergers des ténèbres qui se préparaient à l’assaut. À la faveur de la nuit, sans prévenir personne de peur qu’un espion ne soit là, nous partîmes vers Puig Peric. Nous franchîmes discrètement les lignes ennemies. C’est à l’aube, en commençant l’ascension de la montagne, que nous entendîmes les cloches du guet de Castel Temporel préparer les troupes à la bataille. Les vaches de Castel Temporel, bien conscientes de la menace que représente le berger des ténèbres, réveillaient tout Castel Temporel aussi tôt que possible afin que toute surprise soit impossible. Touché par la force de caractère de ces vaches, prêtes à tout pour ne pas subir l’oppression, nous continuâmes la longue et difficile ascension de Puig Peric. Le temps nous était compté car les troupes du berger des ténèbres s’étendaient jusqu’à l’horizon sur la route qui reliait Castel Temporell à Puyvalador. Castel Temporell ne pourrait tenir que quelques heures dans de telles conditions.

Pendant les deux heures qui suivirent, nous continuâmes notre ascension en entendant les cris de la bataille qui faisaient rage en bas. Dès notre arrivée au sommet, nous sacrifiâmes la chaussette du destin et sonnâmes le cor pour annoncer le succès de notre quête ! Le berger des ténèbres était vaincu et son sort de confusion sur les troupes de Puyvalador s’arrêta immédiatement, mettant fin à la bataille. Castel Temporell et l’ensemble des Pyrénées étaient sauvés !

Fous d’allégresse, nous nous baignâmes plusieurs fois ce jour-là et la nuit, nous festoyâmes sous les étoiles filantes en regardant les somptueuses constellations du ciel nocturne d’août. Le lendemain, en passant au roc de la Calme, nous discutâmes avec le grand forgeron. Il nous apprit que les skieurs de l’Apocalypse menaçaient de remplir les Alpes de canons à neige artificiels. La communauté des sombreros décida donc de forger – malgré les risques – le bâton du destin sur la mythique enclume du roc de la Calme. C’est préparés au pire et le cœur lourd que nous partîmes du roc de la calme pour rejoindre SuperBolquère. Nous étions en effet à court de provisions et n’avions pas d’autre choix que de payer aux marchands avaricieux de SuperBolquère des denrées hors de prix, la guerre ayant ravagé les cultures…

Le lendemain, notre retour à Planès fut triomphal et c’est le cœur plein de joie que la Confrérie des Sombreros partit des Pyrénées pour continuer à lutter contre les ténèbres ailleurs…

  1. Ultime Hyper Totale Gauche, à gauche de la gauche de la gauche de l’extrême gauche ↩︎
  2. traditionnel véhicule des indicateurs du berger des ténèbres ↩︎

The once and future witches, d’Alix E. Harrow

One witch you can laugh at. Three, you can burn. But a hundred?

Roman de fantasy étatsunien publié en 2020. L’action se déroule en 1893. Agnès, June et Bella Eastwood sont trois sœurs qui sont arrivées à la Nouvelle Salem depuis leur county provincial. Leur grand-mère était une sorcière qui leur a appris quelques sorts, mais la magie n’est plus ce qu’elle était, depuis que durant les temps médiévaux l’Inquisition à brûlé la majorité des sorcières et leur savoir avec elles. Mais pourtant, en ces temps de progrès, les sœurs Eastwood vont tomber sur un sortilège qui promet de faire advenir un Second Âge de la Sorcellerie. Et il est clair que les Eastwood ne sont pas les seules femmes du Nouveau Monde qui accueilleraient avec enthousiasme un peu plus de pouvoir que ce que le patriarcat veut bien leur accorder…

C’était fort chouette. Il y a quelques répétitions ici et là qui auraient pu être retiré par un passage éditorial de plus, mais à part ce léger défaut c’est une histoire originale, bien construite, qui alterne entre les points de vue des trois sœurs et qui crée tout un univers alternatif crédible. J’ai beaucoup aimé le genderbending de certains contes et des folkloristes (Charlotte Perrault et les sœurs Grimm ♥ ), la façon dont le roman rappelle qu’il s’agit d’une histoire occidentale (la magie des autres cultures fonctionne différemment, il y a toujours de la sorcellerie ailleurs, le combat initial pour le droit de vote est mené de façon séparé par les organisations de femmes noires et blanches). La façon dont les enjeux ne cessent de s’amplifier jusqu’à la bataille finale est bien écrite, les thèmes féministes fonctionnent bien (clairement y’a du Caliban et la sorcière dans les inspirations de l’autrice), peut-être les personnages masculins sont un tout petit peu trop caricaturaux mais c’est un défaut très très mineur).

Je recommande si vous voulez de la fantasy féministe/si vous avez aimé La Scholomance.

The Ladies of Grace Adieu, de Susanna Clarke

Recueil de nouvelles publié en 2006, et situé dans le même univers que Jonathan Strange & Mr Norrell, ie une Angleterre du XIXe siècle où la magie et les fées existent mais sont bien moins présentes que par le passé. Les nouvelles étaient assez inégales. J’ai bien aimé la nouvelle éponyme, ainsi que Mrs Mabb et Mr Simmonnelli, moins les autres.

C’est un bonus sympa à Jonathan Strange & Mr Norrell, mais ça ne tient pas debout tout seul.

Randonnée autour du Capcir

Randonnée sur 5 jours autour du Capcir. Grande boucle avec des étapes assez longues (une vingtaine de km), qu’on a fait à 3 avec Stram et P. Il a fait assez chaud, on a fait de longues pauses méridiennes, bien profité des lacs croisés. P. a dormi à la belle étoile la plupart du temps.

La trace suivie était basée sur Visorando – Circuit du Capcir moins le dernier jour, remplacé par un bout de GR10 pour retourner à la voiture.

Jour 1 : Départ vers 11h30 après le trajet depuis Albi/Toulouse. Descente depuis Planès jusqu’au train Jaune. Belle vue sur le pont Gisclard. Remontée vers Sauto puis la Llagonne. Montée pénible en forêt (chemin mal indiqué) jusqu’au coll de la Llosa (très bon sirop d’hibiscus), puis marche à plat jusqu’au refuge du coll del Torn, fermé pour la nuit (!) mais auprès duquel nous campons

Jour 2 : plat puis ascension dans des paysages forestiers. Belles vue sur le lac de Matemale en contrebas. Pause déjeuner un peu avant le Roc Mari. Descente vers le barrage de Matemale (en passant par le refuge Ollet, joliment entretenu par l’association Tous à poêle) puis traversé du barrage. Trempage des pieds au pont des Molines, puis suivi du chemin Vauban jusqu’à Esposolla. Bivouac un peu après le village.

Jour 3 : Montée vers la portella d’Orlu. Les paysages deviennent véritablement montagnards, on laisse les villages des vallées et plateaux derrière nous. Très belle vue depuis la portella sur toute la vallée d’Orlu, mais nous n’y descendons pas. On s’égare un peu dans la Serra Verds avant de retrouver le GR de Pays Tour de Capcir. Franchissement du col de la Muntanyeta avant de redescendre lentement vers le refuge de Camporells et ses étangs. Orage de grèle le soir, nous mangeons dans la salle hors sac du refuge.

Jour 4 : Montée au petit Peric puis au Puig Peric (sans les sacs pour le second. Magnifique vue à 360°. Redescente puis repas à l’estany de la Llosa (un des 10 000 estanys nommé ainsi). Contournement du lac des Bouillouses par l’est, pour aller voir le lac d’Aude. Passage au refuge des Bouillouses pour se recharger en eau. Refuge assez moche et accessible par la route, qui fait un peu attrape-touristes. Stram part voir les estanys Llarg et Negre, P et moi suivons le GR 10. On se retrouve pour le bivouac au bord de l’estany de la Pradella, magnifique. Nous bivouaquons sur la presqu’île.

Jour 5 : Montée au roc de la Calma sans se laisser tenter par les télésièges. Passage au refuge de la Calma puis au pic dels Moros avant de partir plein est vers Font-Romeu puis Superbolquères où nous faisons quelques courses complémentaires pour les derniers soirs et matin. Suivi du GR 10, nous dormons vers La Perxa.

Matin 6 : 2 heures sur le GR 10 pour revenir à la voiture.

Debrief des choses à envisager pour la rando de l’année prochaine :

  • Prendre le temps d’étudier un trajet moins « clefs en main » fourni par visorando, pour couper les parties routes moins sympa. Voir aussi ce qui est faisable pas en boucle avec les transports en commun
  • Prévoir éventuellement une rando avec deux jours intenses, un jour de pause – soit journée plus courte pour profiter d’une fin d’aprèm lecture/jeu/baignade soit mini boucle dans la rando avec possibilité de laisser les sacs à un refuge – deux jours intense – cinq jours étant une bonne durée pour de l’autonomie totale. Le jour de pause permet d’avoir plus de temps d’interaction/jeu
Pont des Molines – Puyvalador
Estany de la Portella d’Orlu
Estany Gros
Vue à l’est depuis le petit Peric
Sur les flancs du petit Peric
Lac des Bouillouses
Puig Peric et petit Péric pris depuis le sud
Estany de la Pradella
Champs et montagnes entre la Cabanasse et Planès
Four solaire de Font Romeu – Odeillo

Bunny, de Mona Awad

Roman publié en 2019. On suit Samantha, une étudiante en lettre dans une prestigieuse université nord-américaine où elle est boursière. Elle suit principalement un séminaire d’écriture, où elle est dans une classe de 5 avec quatre autres femmes, qui sont ultra-soudées et s’appellent l’une l’autre « Bunny ». Horripilée par ces quatre femmes qui surperforment une féminité infantile, Samantha est cependant simultanément épuisée d’être l’outsider perpétuelle. Quand les Bunnies l’invitent à une de leurs soirées, Samantha va accepter de se fondre dans le groupe, et découvrir que derrière la façade en saccharine, les Bunnies ont un étrange pouvoir magique qu’elles sont prêtes à partager avec elle – si elle se conforme à l’esprit du groupe.

C’était intéressant mais assez wtf, à la fois roman fantastique avec une héroïne isolée dont on ne sait pas si il lui arrive des trucs surnaturels ou si elle sombre dans la folie, et roman universitaire/de lycée (les Bunnies pourraient être des Heathers) avec des cliques et des mean girls. C’est aussi un roman sur le fait d’écrire un roman, même si c’est en arrière-plan c’est quand même bien présent.