Pau

Séjour à Pau pour y chercher un appartement, étant donné qu’on m’y a proposé un travail qui commencerait en juin. Premier jour pluvieux et venteux, pas le meilleur début. Néanmoins quelques jolis vues (quelques quartiers bien moches aussi). Il y a un grand prix de formule 1 dans la ville, et à ma grande surprise c’était assez trippant à regarder passer (après ça reste ultra-polluant et une dépense absurde d’argent pour faire des ronds dans des voitures).

Partie du château
Détail du chateau
Vue sur le funiculaire
Collage (MW ?)
Collage (MW ?)

Le Champignon de la fin du monde, d’Anna Lowenhaupt Tsing

Ce n’est pas un champignon atomique, comme le titre pourrait le laisser croire. En fait, le titre est tout sauf clair. Le sous-titre, De la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme est déjà un peu plus explicite, mais pas beaucoup.

Il s’agit donc d’un essai sous une forme intéressante (de courts chapitre, à la limite d’une écriture par fragments par moment), parlant des matsutake, des champignons très prisés au Japon mais qui n’y poussent presque plus. Le livre explore l’écologie des matsutake, les communautés qu’ils forment avec certains arbres (des chênes, des pins), dans des environnements qui ont subi des perturbations humaines. Les questions écologiques sont intéressantes en soi, mais l’essai ne s’y restreint pas, s’intéressant aux trajectoires des forêts perturbées pour voir ce qui a permis de développer un terrain propice aux matsutakes (ou de le faire disparaître), et comment l’Humanité remodèle fortement des forêts, gérées selon des préceptes empiriques, des impératifs de rentabilité, des idées de ce à quoi devrait ressembler une forêt idéale… Et le livre parle aussi de comment les matsutake s’insèrent dans le capitalisme, en tant que produit prisé au Japon mais se développant ailleurs, et surtout en tant que produit que l’on ne sait pas cultiver de façon industrielle : l’insertion des matsutake dans des circuits capitalistes nécessite des travailleu⋅r⋅se⋅s indépendants qui vont à la cueillette aux champignons dans des forêts publiques ou privées, aux US, en Chine, au Japon, en Finlande, forêts qui sont gérées selon des impératifs qui n’ont rien à voir avec les besoins des matsutakes ou des cueilleu⋅se⋅r⋅s… Anna Lowenhaupt Tsing parle d’un capitalisme de captation pour décrire la façon dont des champignons sauvages, la gestion des forêts et le travail précaire, indépendant et individuel des cueilleu⋅se⋅r⋅s est intégré dans des chaînes de valeur standardisées et mondialisées, et le fait  ce genre d’activités précaires intégrées au capitalisme qui se développent dans les « ruines du capitalisme » (ici, les anciennes forêts de production de bois, laissées à l’abandon par des délocalisations dans des pays plus profitables ou rendues inexploitables par une gestion défaillante qui les a épuisées) tendent à devenir la norme du capitalisme plutôt qu’un phénomène périphérique.

Globalement le sujet est très intéressant, après y’a plusieurs passages où je trouve que l’autrice développe des concepts qui restent un peu théoriques, voire limite verbieux. J’aurais voulu plus de développement sur le capitalisme de captation et ses implications à la place.

Liens de Sang (Kindred) d’Octavia Butler

Roman fantastique publié en 1979. Une femme noire de 26 ans vivant en 1976 se retrouve transportée en 1815 sur une plantation dans un État esclavagiste.
Le cadre fantastique en soi est très peu exploré, mais si en soi j’aurais bien aimé que ça parte en mode full uchronie – à la De Peur que les Ténèbres, mais avec la conscience des enjeux sociaux, de race, de genre et de classe que peut apporter Octavia Butler -, je pense que ce qu’à fait Octavia Butler est in fine plus intéressant qu’une uchronie fix-it. Le roman se concentre sur le regard de Dana sur le système de l’esclavage, la place qu’elle peut se faire en tant que femme noire avec une sensibilité du XXe siècle dans ce monde esclavagiste, ses relations avec les différentes personnes, noirs comme blancs, hommes et femmes. Les concessions, renoncements et adaptations qu’elle est obligée d’accepter pour survivre, ses stratégies de résistance. Le style est simple et percutant, les personnages sont très bien construits, le roman est prenant, intelligent et fait réfléchir aux sujets qu’il évoque.

Forte recommandation, et je vais aller lire d’autres trucs de Butler.

Street art rive gauche.

Promenade à vélo sur la rive gauche de Paris. De nouvelles œuvres qui ont fleuri plus ou moins récemment (ie elles sont a des endroits où je sis déjà passé/j’ai déjà pris des photos et elles n’y étaient pas la dernière fois).

#backtothestreet
Crâne et bougie
4 #backtothestreet
Immeuble d’angle
Morèje, George Pilotell
Invader Noir sur blanc
4 #backtothestreet

Art contemporain, Montrouge

Visite d’une exposition d’art contemporain à la mairie de Montrouge. J’avais assez peu intelligemment oublié de remettre ma batterie dans mon appareil photo, donc j’ai du me contenter du capteur de mon ordiphone, ce qui ne rendait pas grand chose. En plus des deux œuvres en photos ci-dessous , il y en a deux autres que j’ai beaucoup aimé : une 2 chevaux rouillées avec un système électronique rajouté dessus qui permettait d’irriguer en goutte à goutte des mousses et des plantes qui poussaient dans la ruine de la voiture. Totalement mon esthétique. Et une vidéo d’Antoine Granier, tournée dans un entrepôt abandonné, totalement over the top, avec des costumes, des guitares électriques, du WTF tout du long. Ça aurait pu être grotesque, mais c’était génial.

Thomas Wattebled,
Normales de Saison,
2018

Romuald Dumas-Jandolo,
Les Caprices du Comportement 1,
2018

Romuald Dumas-Jandolo,
Les Caprices du Comportement 2,
2018

Les Caprices du Comportement, 2018 :
Pour cette installation d’apparence fragile, l’artiste a disposé des éléments en tous genres sur des plateaux en bois. Une série d’ex-voto en bronze ainsi que des céramiques scintillantes représentent des formes humaines ou animales, et des fragments archéologiques comme issus d’un trésor mystérieux qui serait révélé au spectateur. Ces petits objets contrastent avec l’aspect brut de leurs supports en hêtre et chêne. Ils sont notamment inspirés de l’histoire, des légendes et des archétypes nord-américains dont l’artiste s’est imprégné lors d’une résidence à Winnipeg au Canada.

Dernier Train pour Busan (부산행)

Film coréen de 2016. Une épidémie de zombie se répand dans la péninsule coréenne. Un gestionnaire de fonds et sa fille sont dans un train roulant de Séoul à Busan. Avec une poignée d’autres passagers du train, ils doivent affronter les zombies dans le train et autour.

C’est cool de voir un film de zombies non-américain. Y’a la traditionnelle de combat dans un couloir qui est un passage obligé de tout film coréen (en même temps, dans un train, ce serait difficile de faire sans). C’est très bien réalisé, les zombies et les effets spéciaux sont bien faits, c’est un peu moralisateur mais les enjeux plus larges sont intéressants, y’a un petit côté défense du service public et du statut de cheminot avec le personnage du conducteur de train. Je recommande.

Quais de Seine

Promenade avec OC entre Levallois et Gennevilliers le long de la Seine. Une alternance entre de la végétation et des dalles de béton (éventuellement lentement recouvertes par la végétation). Des parties abandonnées, des parties qui n’avaient pas encore récupéré de la crue hivernale, des parties avec une architecture brutaliste fort intéressante. Un passage par l’Île des Vannes et son centre sportif avec une Grnde Nef en coque de béton autoportée.

Pont et route

Pont vu d’en dessous

Quai abandonné

Tours

Brutalisme et angles

Brutalisme et courbes

Brutalisme et végétation