Archives de catégorie : Culture/Procrastination

Porco Rosso, d’Hayao Miyazaki

Film d’animation japonais des studios Ghibli, paru en 1992. Je l’ai déjà vu un certain nombre de fois mais je le revois avec plaisir et je constate que je ne l’ai toujours pas chroniqué ici.

L’action prend place sur les îles de la mer Adriatique et dans l’Italie de l’entre-deux guerres. Les fascistes sont arrivés au pouvoir mais leur influence ne se fait pas encore ressentir dans les îles. La vie y est globalement tranquille, baignée de soleil et éloignée de l’influence gouvernementale, permettant l’existence d’une piraterie en hydravion qui rançonne les paquebots de passagers, et de chasseurs de prime qui combattent les pirates. Marco est un de ces chasseurs de prime. Ancien héros de guerre transformé en cochon anthropomorphe dans des circonstances inexpliquées, il vit sur une île isolé, sortant pour combattre les pirates et rendre visite le soir à Gina de l’hôtel Adriano, la femme d’un de ses anciens camarades d’escadrille mort au combat. L’arrivée d’un pilote américain bravache et se mettant au service des pirates en tant que mercenaire va forcer les événements à s’accélérer, et Marco à commander un nouvel avion à une usine milanaise, lui faisant faire la rencontre de Fio, jeune ingénieure déterminée.

C’est un excellent film. L’ambiance « période de calme entre deux guerres » est très bien rendue, il y a plein de plans qui sont là juste pour montrer de jolis décors et ça marche très bien. Les personnages sont réussis, il y a un esprit « code de l’honneur chevaleresque » et « rien n’est jamais très grave, les méchants vindicatifs se calment si on leur parle un peu fermement » qui fait très hopepunk dans l’esprit.

Girlfriends, de Claudia Weill

Film étatsunien de 1978. On suit la vie de Susan Weinblatt, une photographe indépendante newyorkaise. Le film s’ouvre par le départ de sa colocataire, qui – alors qu’elles devaient aménager ensemble dans un nouvel appart – se marie et déménage en dehors de New York. Susan galère à trouver sa place dans la vie, entre un sentiment de solitude dans sa vie perso (elle flirte avec un mec un peu idiot à une soirée, elle a un début d’aventure avec un rabbin marié qu’elle fréquente pour son boulot), et des difficultés dans sa vie pro (elle tente de percer comme photographe en vendant des photos à des revues d’art, mais elle vit surtout de commandes alimentaires en photographiant des bar-mitzvah).

J’ai bien aimé. C’est un film « tranche de vie » assez réussi. On voit la vie de Susan, ses relations avec ses amies, la tension avec le style de vie plus installé de son ancienne coloc qui n’est pas très heureuse de ses choix non plus. Je recommande.

Into the Forest, de Jean Hegland

Roman étatsunien post-apocalyptique apaisé sorti à la fin des années 90. On suit deux sœurs, Eva et Nell, qui vivent dans une maison isolée dans la forêt, pas loin de la ville de Redwood en Californie du Nord. La civilisation industrielle s’est effondrée pour des raisons non-explicitées, les chaînes logistiques se sont défaites, l’essence est devenu introuvable dans la région, et peu à peu les gens se sont retrouvés isolés, l’électricité et tous les réseaux sont devenus de plus en plus erratiques puis se sont totalement éteints. Ça a visiblement été la merde dans les villes, mais vivant à l’écart, Nell et Eva ont été globalement épargnées. Le récit est posté par Nell, qui écrit ce qui se passe dans un journal. L’écriture est très réussie. Elle parle de leur vie avant et après l’effondrement, de la mort de leurs deux parents, de leur trauma, de leurs émotions d’ados dans les deux mondes, de leur quotidien, de leur déni de ce qui arrive.

J’ai bien aimé (avec un caveat, voir plus bas). C’est une take intéressante sur l’effondrement, la version « le merdier est (globalement) en arrière plan, et on voit surtout les choses à hauteur d’yeux d’ados qui était déjà éloignées de la société à la base, scolarisées à la maison et avec des parents assez autarciques. Elles sont quand même affectées par la disparition de l’électricité, de leur capacité à avoir une sociabilité avec les enfants de la ville, la mort de leurs parents. Elles ne sont pas non plus totalement isolées donc elles vont avoir quelques contacts avec des personnes extérieures et ne pas totalement vivre juste entre elles (même si j’ai trouvé les interactions extérieures post effondrement un peu trop clichés).

Comme je disais, on est sur du post-apo apaisé, mais c’est pas non plus du solarpunk : c’est la merde à grande échelle, y’a des événements dark qui se passent même localement, l’autonomie alimentaire des protagoniste n’est pas du tout assurée, elles ont du bois pour le feu mais c’est leur seule source d’énergie. Bon et quand même un point WTF de ce bouquin c’est qu’il y a une scène d’inceste entre les deux soeurs. Une scène qui n’apporte rien au bouquin, n’est pas précédé de signes annonciateurs, n’est plus mentionné après. C’est genre un paragraphe, ça aurait pu ne pas être là et le roman était le même en mieux (littéralement, je me demande si on ne peut pas clamer « auctorialité partagée », éditer le fichier et sortir une version du roman avec juste ce paragraphe en moins. I might do that.)

Parlement, de Noé Debré

Série humoristique sur le fonctionnement du Parlement Européen. C’est multilingue et plutôt bien filmé. La première partie est bien, elle réussit à être pédagogique sur l’UE sans être trop didactique et en restant drôle. La série n’hésite pas à taper sur les différents gouvernements et pays-membres de l’UE. Par contre la deuxième partie s’enlise dans les tentatives de séduction du héros sur une de ses collègues, ce qui ne fait une histoire ni très intéressante ni très originale, c’est dommage. Les épisodes 9 et 10 relèvent un peu le niveau, mais la série gâche trop de temps sur cette romance de façon globale.

Mentions spéciales au personnage d’Eamon, le fonctionnaire impassible fan de Sénèque, et à celui d’Ingeborg, l’opposante politique impitoyable.

Saison 2 :
J’ai trouvé cette seconde saison plus réussie que la première. Les intrigues amoureuses prennent moins de place, ce qui est bienvenu. Le personnage principal a plus d’expérience du fonctionnement des institutions donc on est moins dans le didactique, et j’ai l’impression que la série s’offre plus de fantaisie (mais il faudrait que je revoie la 1 pour comparer). Changer la député de référence du personnage principal pour une députée plus énergique que dans la saison 1 permet aussi d’avoir une histoire plus dynamique.

Ceux qui restent, de Benoît Coquard

Essai de sociologie sur la vie dans les campagnes françaises « en déclin ». A partir d’un terrain dans le Grand Est français, le sociologue décrit comment s’organise les relations sociales dans les villages des zones rurales françaises qui ne sont pas attractifs (régions désindustrialisées, avec des soldes migratoires négatifs).

Le premier point c’est qu’il distingue ces zones rurales de d’autres zones rurales (et des petites villes) qui sont plus attractives, avec des installations, des ouvertures de commerce ou d’entreprises. Il s’oppose à la notion de « France périphérique » qui met basiquement toute la ruralité dans le même panier (et qui est essentiellement « la France de l’autre côté du périphérique » du pt de vue des Parisien.nes).

L’attachement revendiqué à la vie sur ces territoires est expliqué par les personnes interrogées par l’ancrage dans le territoire et dans un réseau de relation. Il y a un rapport aux lieux constitué d’anecdotes transmises au sein du réseau de connaissances, éventuellement de façon intergénérationnelle. Du côté masculin, la sociabilité passe par des activités qui peuvent rassemblent les générations et les classes sociales : chasse, foot, facilitant la transmission de ces anecdotes, et conduisant à invoquer un « c’était mieux avant » où la vie des générations précédente semble avoir été un âge d’or où la police/la norme/l’extérieur ne venaient pas emmerder les locaux dans leurs activités. Les femmes ont moins ce discours du « c’était mieux avant ».

Les personnes ne revendiquent pas de façon positive le fait que « tout le monde se connaît ici ». C’est au contraire souvent présenté de façon négative comme « on ne peut pas échapper au regard des autres ». Le fait de se connaitre au sein d’une bande/d’un clan/d’un groupe d’amis est vu comme positif, mais c’est doublé d’une rivalité entre ces réseaux de relations. Il n’est pas admis d’appartenir à deux bandes à la fois. Cet état de fait peut s’expliquer par la compétition pour les emplois et les bonnes occasions. Les coups de main, l’échange d’information va être encouragé au sein de la bande qui se serre les coudes, et exclure les membres extérieurs. La sociabilité va s’effectuer dans les domiciles, autour de l’apéro ou de d’autres activités, mais pas dans l’espace public : l’époque des bals de village qui rassemblait tout le monde est révolue, même si certains sont toujours organisés, l’affluence n’est pas du tout la même que sous les générations précédentes. La sociabilité ne s’effectue d’ailleurs plus par village, les bandes d’amis pouvant rassembler des personnes de plusieurs villages/cantons/départements.

Le fait de « tenir son rang » dans la bande passe par le fait de savoir recevoir et d’être présent régulièrement aux événements (bon, comme dans tous les réseaux de relation au monde), d’être disponible pour filer des coups de main : déménagement, construction de maison. Le groupe se construit souvent autour des amitiés masculines, avec les compagnes en pièces rapportées, et la sociabilité au cours des soirées se fait souvent de façon genrée.

Le fait de « traîner » dans les rues et de s’y déplacer à pied est mal vu, l’apanage des « perdus » et des « cassos ». Cette volonté de distinction par rapport aux « cassos » est fortement présente. Elle se traduit par une affirmation du travail comme valeur partagée, et les membres de la bande affinitaire peuvent agir comme « témoin de moralité » lors des périodes d’inactivité, que celle ci n’est pas dû à la nature fainéante du/de la chomeureuse : c’est une ressource cruciale dans le cadre d’une économie où les emplois disponibles sont peu nombreux et que la distinction ne se fait pas sur les compétences scolaires : le piston et les recommandations sont importantes pour trouver un emploi (et pour proposer ses services au noir). Cet attachement au travail, ces amitiés transclasses (entre employés et petits patrons qui ont le même mode de vie) et cette priorité donnée au groupe proche peuvent facilement se traduire politiquement par la profession de valeur de droite ou d’extrême-droite, sans que ça signifie une mobilisation pour aller voter pour autant. Les discours racistes peuvent facilement être présents, sans que ça empêche d’avoir des amis racisés.

C’est pas évident de résumer de la sociologie sans faire des raccourcis qui peuvent rapidement déformer le propos, je recommande la lecture du livre, facile à lire et intéressant – à la fois sur son sujet en soi, et pour faire des comparaisons avec d’autres modes de sociabilité (typiquement, sur la mobilisation des anecdotes pour la construction de la cohésion du groupe, je retrouve pas mal ce qui se fait dans certains de mes groupes d’amis).

The Book of Dust, de Philip Pullman

Tome 1 : La Belle Sauvage

Publié en 2017, c’est le premier tome d’une nouvelle trilogie qui a lieu dans l’univers de La Croisée des Mondes. On suit les aventures de Malcolm, un garçon de 11 ans qui rencontre Lyra Belacqua alors qu’elle n’est qu’un bébé. Les origines de Lyra et la prophétie des sorcières à son égard font qu’elle est déjà activement recherchée par l’Église, et Malcolm va tenter de la protéger. On va surtout suivre leur voyage à bord du canoë de Malcolm lors d’une inondation gigantesque qui recouvre l’Angleterre. Le voyage perpétuel en bateau, les rencontres plus ou moins oniriques (le temps et l’espace de l’inondation fonctionnant comme un seuil entre les mondes) font ressembler les tribulations des personnages principaux à l’Odyssée.

Sur ce premier tome je suis moins hypé que pour His Dark Materials, je trouve que Malcolm (surtout dans la partie avant que l’inondation ne recouvre le pays) n’est pas toujours un personnage totalement réussi, il est trop efficace dans tout, surtout pour un enfant de 11 ans. Un peu perplexe aussi sur l’agence d’espionnage qui a des procédures de compartimentation très strictes entre les membres mais balance tout à la mer dès que ça permet de faire avancer l’intrigue. Mais bon, le premier tome d’His Dark Materials n’était pas le meilleur non plus, et même avec les quelques défauts du bouquin, il reste très bon, je le recommande.

Tome 2 : The Secret Commonwealth

Bon. Là c’est assez clairement une déception. Ce second tome se déroule 20 ans après le premier. On suit à la fois les membres de l’agence d’espionnage et Lyra et Pantalaimon (on est sept ans après les événements d’His Dark Materials). J’ai trouvé qu’il n’y avait pas de cohérence thématique entre les différents éléments présentés dans le roman, qui oscille entre les intrigues politiques du Magisterium, une intrigue autour de roses aux propriétés spécifiques qui permettent de voir la Poussière, la quête de Lyra et Pantalaimon pleine d’angst mais de pas grand chose d’autre. Les personnages n’arrêtent pas de bouger, ne créent pas de relations avec d’autres persos vu qu’ils sont tout le temps en mouvement, et une bonne partie des personnages secondaires sont très clichés, soit très méchants, soit des stéréotypes d’étrangers du point de vue des colons. Plusieurs éléments viennent complètement contredire l’univers construit dans His Dark Materials : il y a de nombreuses personnes séparées de leurs dæmons (alors que tout l’enjeu du premier tome d’HDM était l’horreur qu’était l’expérimentation scientifique pour trancher ce lien, tous les événements des tomes 2 et 3 sont mis sous le tapis comme « peut-être juste imaginés » (alors qu’on parle quand même d’avoir tué Dieu, ça devrait avoir un léger impact), ainsi que tous les éléments magiques, dæmons inclus : on parle quand même d’une part essentielle de la vie de toutes les personnes existant dans cet univers, je vois pas trop comment une approche qui se prévaut d’être rationnelle dans cet univers pourrait ignorer toutes les preuves expérimentales. Les seuls éléments qui m’ont plu, et c’était vraiment très très épars, ce sont les quelques éléments sur le point de divergence qui fait que dans l’univers de Lyra l’Église chrétienne est devenue le Magisterium.

Bref, je suis pas du tout rentré dans ce second tome, franchement j’ai eu l’impression de lire une fanfic écrite par quelqu’un qui aurait mal compris la trilogie originelle.

On ne naît pas mec, de Daisy Letourneur

Essai publié en 2022 sur les masculinités, la construction d’une identité masculine et tous les problèmes qui viennent avec. Ça parle de comment le genre et le sexe sont construits, les différents types de masculinités (hégémonique, complice, subordonnée, marginalisée), du privilège masculin, des discours masculinistes sur la nature humaine et sur la nature masculine, des attitudes qui donnent l’air masculin (posture, mise en danger, refoulement des émotions, maturité), du rapport à la paternité (et surtout des discours dessus), et de l’homosocialité masculine (de manière que j’ai trouvé plus intéressante et fine que À l’écart de la meute) et de son rapport à l’homophobie, et de rapports (économiques, hiérarchiques, violents, romantiques, militants) aux femmes.

C’est très bien vulgarisé et facile à lire, et pour celleux qui voudraient un discours plus académique, il y a des références pour aller plus loin. Je recommande fortement.

Viendra le temps du feu, de Wendy Delorme

Dystopie féministe. Dans un pays d’Europe qui est probablement la France, la vie est régie par le Pacte National : suite aux suicides de masses d’adolescents désespérés par le changement climatique, la société est revenue à un partage des tâches genrés : aux femmes la reproduction, aux hommes la production et le service militaire. Le couple hétérosexuel est une obligation, Il n’y a plus d’argent mais des avoirs (similaires aux tickets de rationnement), dépendant du nombre d’enfants et des tâches réalisées. On suit dans cet univers une demi-douzaine de personnages qui rejettent ce système, certains ayant fait parti d’une communauté autogérée queer en marge du pays.

La prémisse était intéressante, mais j’ai été déçu par l’exécution. J’ai eu l’impression que les personnages étaient beaucoup plus archétypaux que dans la Servante écarlate par exemple, qui est clairement une des inspirations. Le système est écrasant et dominateur, il n’y a que quelques personnages en lutte versus la masse des Autres qui se conforment au système (d’ailleurs, en l’écrivant comme ça je réalise que ça fait très fasciste dans la présentation, même si c’est très clair à la lecture que c’est pas le propos du livre). Le système est toujours présenté comme un bloc, on ne voit pas les rouages que sont les gens en position de domination et ce que ça implique de perpétuer cette domination.

Everything Everywhere All at Once , de Daniel Scheinert et Daniel Kwan

Film états-unien de 2022. Une femme chinoise qui tient une laverie aux États-Unis découvre qu’elle est la seule personne à pouvoir affronter une menace qui met en péril l’ensemble du multivers. Elle se retrouve à devoir malgré elle affronter ce danger en plein milieu d’un audit de l’IRS, d’une procédure de divorce initiée par son mari et de la visite de son père en Amérique.

C’était sympa à regarder. Le changement de regard sur la figure de l’anti-héros, qui n’est pas pour une fois un mec de 25 ans cynique était bienvenu. Le côté « mis en scène avec des bouts de carton » du multivers était sympa aussi, bel hommage aux films de genre. Le mécanisme de devoir faire des actions improbables pour déclencher la connexion aux autres versions de soi-même et pouvoir utiliser leurs compétences était une belle trouvaille aussi.

J’ai trouvé la fin un peu faible néanmoins. Si le message sur l’importance de l’empathie et de la gentillesse me convient, j’ai quand même l’impression que la toute fin part en mode « soit content de ce que tu as même si c’est un peu merdique » : on retombe sur le trope du héros qui retourne à son quotidien après avoir sauvé un royaume magique, c’est un peu dommage.

Recommandé si vous voulez un film sans prétention mais qui change un peu la vision classique de l’élu qui sauve le multivers.

Sea of Tranquility, d’Emily St. John Mandel

Roman de science-fiction de 2022. On retrouve les éléments présents dans les deux précédents romans de l’autrice : la mention de pandémies, une crise financière avec une pyramide de Ponzi en son cœur. Certains des personnages de The Glass Hotel réapparaissent.

Ici, on suit des personnages à quatre époques : un rejeton de la noblesse anglaise poussé à l’exil au Canada en 1912 ; une femme qui a tourné une vidéo où apparait un phénomène surnaturel dans les années 90 : une autrice en tournée dans les années 2200 et un mec pas très malin mais plein de bonne volonté qui va travailler pour une agence paragouvernementale effectuant des voyages temporels dans les années 2400 (et va faire le lien entre les différentes époques).

Même s’il y avait des éléments intéressants, je l’ai trouvé largement moins bon que les deux précédents. La faute au voyage dans le temps je suppose, toujours une façon efficace de rater une histoire. Le voyage dans le temps a lieu parce que des scientifiques veulent observer un phénomène qui tendrait à prouver qu’ils vivent dans une simulation d’univers. Ce point est largement plus intéressant que le voyage dans le temps (et fait penser à du Robert Charles Wilson) et aurait gagné à être davantage développé.

J’ai bien aimé par contre les éléments de méta liés au fil narratif d’Olive – l’histoire d’une romancière qui a écrit un roman sur une pandémie quelques années avant que la première pandémie de son époque ne se déclenche, et qui est devenue célèbre d’un coup. On sent que Saint John Mandel est travaillée par la question (et par la question des retours des lecteurs puisqu’Olive se demande aussi si elle n’a pas « rendu la mort du Prophète trop anticlimatique » suite à une rencontre avec une lectrice).

Globalement, le plus faible des romans d’Emily Saint John Mandel que j’ai lu. Ça fait plaisir de retrouver son univers et son style d’écriture, mais allez plutôt lire Station Eleven ou The Glass Hotel si ce n’est pas déjà fait.