The prime of Miss Jean Brodie, de Ronald Neame

Film anglais de 1969. Dans les années 30, Jean Brodie est enseignante dans une école pour jeunes filles conservatrice. Excentrique, elle ignore le curriculum et parle de sa vie et de ses aspirations à ses élèves.

Ça vaut le coup de le voir sans en savoir beaucoup plus.

Au début on dirait un peu Le Cercle des poètes disparus : c’est une prof qui résiste à une institution conservatrice et veut ouvrir l’esprit de ses élèves. Mais rapidement, des dissonances apparaissent : Jean Brodie parle à ses élèves de son admiration pour Mussolini (on est dans les années 30), les emmène quand elle flirte avec d’autres professeurs de l’école, et semble planifier de jeter une de ses élèves dans les bras de l’un d’entre eux pour qu’il la laisse elle tranquille. La révélation du personnage principal comme profondément problématique est progressive et marche assez bien. Au début les autres personnages adultes fonctionnent bien comme antagonistes, donc les spectateurices ont tendance à se ranger du côté de Jean Brodie, puis on est de plus en plus en mode « wait, what? ». Les autres adultes sont très archétypaux : le mec libidineux, le mec complétement falot, la directrice stricte, ce qui fonctionne bien pour se dire que Brodie va se conformer à l’archétype de la prof excentrique mais qui aide ses élèves à penser par elles-mêmes avant de largement subvertir cette attente (C’est d’ailleurs encore renforcé par les décors, où Brodie est souvent la seule tache de couleur dans une école dominée par une nuance de gris omniprésente). Les personnages enfants/ados sont plus intéressants dans leur évolution, surtout Sandy. Mais même pour les autres, on voit qu’au début quand elles sont super jeunes elles admirent totalement Brodie qui leur parait merveilleuse en tout, puis que quand elles grandissent elles se moquent davantage de ses maniérismes et de ses aphorismes sans cesse répétés. C’est assez bien vu sur la relation de fascination qu’il peut y avoir entre un.e prof charismatique et ses élèves ; et sur le fait que la marque laissée peut rester même après qu’on ait pris conscience de la réalité du caractère du professeur en question.

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