The Priory of the orange tree, de Samantha Shannon

Roman de fantasy britannique publié en 2019. Le royaume d’Inys existe dans un monde où une race de dragons réapparait tous les 500 ans et menace de détruire l’Humanité. Il y a 1000 ans, le fondateur du royaume, Galian le Saint, a vaincu l’Innommable, le plus puissant de tous les dragons. La légende dit que celui-ci ne pourra pas réapparaitre tant qu’une descendante du Saint est à la tête du royaume d’Inys. Mais l’histoire officielle d’Inys est fabriquée de toute pièce, et la réalité est bien moins glorieuse. On va suivre en parallèle l’histoire de plusieurs personnages en lien avec la cour d’Inys ou vivant à l’autre bout du monde, qui vont converger dans une quête pour empêcher le retour de l’Innommable et lever le voile sur la réalité de ce qui s’est passé il y a 1000 ans.

Bon. Sur le papier ça avait l’air cool. Il y a d’ailleurs des éléments assez réussis ; la religion d’Inys basée sur les Six Vertus Chevaleresques donne une chrétienté moyenâgeuse alternative assez réussi. La cour d’Inys de façon générale marche assez bien. L’idée de regarder derrière l’histoire officielle ce qui s’est réellement passé est intéressante (mais peu réussie). Le côté « Inys met tous les Dragons dans le même sac alors qu’il y a des Dragons d’eau et de feu aux intérêts radicalement opposés » marche aussi. Pour le reste par contre…

Je pense que le problème principal que j’ai avec ce bouquin, c’est qu’il tente à la fois d’avoir une approche moderne avec des enjeux féministes, des persos LGBT+ et racisés, une vision non-occidentale de l’histoire (which is good) … et qu’il colle le tout sur de la high-fantasy pas du tout déconstruite (which is not good). Du coup on se retrouve avec « mais en fait l’histoire officielle cache une part d’ombre » et simultanément « Draconis le grand Dragon est très très méchant et veut détruire l’Humanité par principe » (et nos monarques sont nobles et altruistes, pour ne rien gâchersauver). Ainsi que mes pet-hate : « Ce mystère qui a un millénaire est caché derrière une énigme qui à la fois a survécu jusqu’à nous et qui demande 15 secondes de réflexion pour la comprendre » et « l’objet qu’on cherchait était en nous depuis le début » (littéralement). Je peux pas suspendre mon incrédulité dans ces conditions, désolé, malgré beaucoup d’autres idées intéressantes. Il y a des personnages qui marchent bien (Sabran, Ead, Loth) et d’autres beaucoup moins (Tané, Niclays), mais tout est de toute façon noyé dans la guimauve d’une high-fantasy qui perso me fait penser à Eragon (et c’est tout sauf un compliment).

Bref, je ne recommande pas.

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