Roman d’anticipation français paru en 2021. Le livre imagine les conséquences d’un attentat sur l’usine de retraitement des déchets radioactifs de La Hague : un accident nucléaire rendant toute une partie de l’Europe de l’Ouest inhabitable. Mais au lieu de suivre sur le long terme les changements géopolitiques que ça impliquerait, la narration se focalise sur une communauté autonome vivant sur une presqu’île bretonne, dans les mois suivants l’accident. La narration est portée par Jack, un policier anglais qui s’était infiltré dans la communauté dans les jours précédant l’accident pour confirmer la présence de deux militants anglais. D’une position d’outsider, il va progressivement s’intégrer à la communauté, alors que la chute des réseaux de communication le coupe de tout contact avec sa hiérarchie policière.
J’ai bien aimé. Le côté « deux minutes dans le futur » avec un faux discours de Macron fonctionne bien. Les articles de blog publiés par le collectif et repris par lundi.matin et al sont franchement crédibles. On sent que l’auteur a bossé le sujet de l’accident nucléaire (le point de départ du roman, expliqué dans la préface est un rapport scientifique sur les conséquences d’un tel accident ou attentat). Le roman est relativement court (je l’ai lu en une nuit) mais campe bien ses personnages et leurs nuances de gauchisme. Jack et son passé de flic tourmenté sont finalement les moins crédibles. Les évolutions géopolitiques transmises par bribes via les rares moments où la communauté réussit à avoir des nouvelles du monde extérieur sont tristement crédibles (une gestion du problème qui fait penser à celle du covid…), et la façon dont le livre plonge le lecteur dans le point de vue de Jack pour l’en arracher sur le dernier court chapitre fonctionne assez bien.
Je recommande.