Virginie est une agricultrice qui s’est reconvertie dans l’élevage de sauterelles à la mort de son mari. Mais son exploitation périclite, les insectes ne se reproduisant pas assez, jusqu’au jour où elle découvre que le sang de mammifères est un formidable booster de croissance des orthoptères. Elle va alors cran hir de nombreuses limites éthiques l’une après l’autre pour assurer la survie de sa ferme et de sa famille.
J’ai beaucoup aimé le début du film, qui installe très bien l’ambiance, à la fois les éléments qui permettent une trame horrifique et un côté plus social de l’agriculture qui galère, du soutien et de la méfiance entre voisins, surtout envers cette activité non traditionnelle, et du rejet des enfants à l’école à cause de cette activité. J’ai aussi trouvé que la photographie était très belle, des plan superbes (notamment un où Virginie fumé une cigarette à contre-jour sur un crépuscule bleuté, avec la tache orange de la braise de sa clope). L’ambiance musicale est très réussie aussi, avec le crissement des sauterelles qui va s’intensifiant. Mais la deuxième partie du film – à partir du moment où tout est installé et que des sauterelles s’échappent de l’élevage – tombe dans un faux rythme. La tension s’élève puis retombe, les séquences se répètent, la menace que représente les sauterelles varie d’un moment à l’autre. C’est dommage parce qu’il y avait un très gros potentiel, les acteurs jouent très juste, mais le scénario ne sait pas gérer la partie horrifique/tension. Mais c’est prometteur pour les films suivants du réalisateur.