Film français de 2021. Alexandre, chômeur cinquantenaire, réussi à se faire embaucher dans une startup qui fait du conseil et de l’événementiel un peu bullshit. Mais la boîte a une stricte politique de n’avoir que des employés nullipares, pour plus facilement les pressurer. Alexandre doit donc cacher l’existence de ses deux enfants, alors même que son job 2.0, déconnecté, télétravaillé s’immisce de plus en plus dans ses espaces personnels. Il va heureusement pouvoir compter sur l’aide de son ami Arcimboldo, un auto-entrepreneur qui fait 4000 petits jobs payés à la tâche et sait jongler avec les failles du système.
J’ai beaucoup aimé. Le film montre sous la forme d’une comédie l’envers de tous les discours sur la startup-nation triomphante : la réalité c’est que tout le monde est exploité et que le travail devient de plus en plus présent, débordant sur les horaires et les lieux réservés à la vie privée. Les humains se plient en quatre pour s’adapter à la technologie qui devait leur simplifier la vie (la scène de la reconnaissance faciale), les procédures de travail de la startup n’ont aucun sens, les gens sont tout le temps mis en compétition – que ce soit les startups entre elles, les gens au sein de l’entreprise ou les travailleurs « » »indépendants » » » comme Arcimboldo. Et comment les travailleurs peuvent échapper à tout cela ? Par l’action collective ! Le film ne prononce pas le mot « syndicat », mais c’est une excellente réclame pour cependant.
Au delà du côté militant, le film réussit très bien sa comédie à 20 secondes dans le futur. Ca manque un peu de rythme parfois, mais ça reste drôle, les deux personnages principaux sont réussis, les rôles secondaires aussi, l’univers est assez poétique.
Je recommande.