Lupin, de George Kay

Nouvelle série Netflix, qui réactualise le personnage de Maurice Leblanc. On sent une inspiration du côté du Sherlock de Moffat, qui est visible ne serait-ce que dans les habits du personnage principal. Par contre on a un héros qui est moins un connard et des mécanismes narratifs assez différents.

Le paragraphe suivant spoile l’épisode 1.

On suit donc Assane Diop, joué par Omar Sy, un mec surdoué et passionné par le personnage de Lupin. Sa passion de Lupin lui vient de son père, qui a été accusé du vol du collier de la reine, mentionné dans les aventures d’Arsène Lupin, et qui est mort en prison après avoir offert un exemplaire de Lupin à son fils. Assane s’est donc construit par rapport à cette double référence paternelle et littéraire. Vingt-cinq ans plus tard, alors que le collier va être vendu aux enchères au Louvre, Assane décide de le voler à son tour, avec le même genre d’esbrouffe que Lupin. La série va montrer comment Assane va remonter peu à peu le fil des accusations contre son père en utilisant une bonne dose d’ingénierie sociale pour mettre la main sur différents éléments nécessaire ou pour déjouer les tentatives de la police de l’arrêter. En parallèle il gère sa vie personnelle, et notamment sa relation avec son fils de 14 ans et avec sa meilleure amie/ancienne compagne.

La modernisation est assez intéressante, en jouant sur une existence partielle des romans de Leblanc dans la série : pour certains éléments les personnages trouvent des clefs dans les romans, pour d’autres ils ont l’air de faire partie de la biographie d’Assane (il est allé au collège d’Andrésy, par exemple). L’histoire racontée est une histoire originale, on n’est pas sur la transposition d’une histoire de Lupin, avec toute une thématique sur la filiation qui il me semble n’apparaît pas du tout chez Leblanc. La série gère bien le fait d’avoir un héros noir : sans appuyer particulièrement dessus, c’est quand même un élément qui se révèle important. Le père d’Assane vient du Sénégal, en France il n’arrive pas à obtenir mieux qu’un emploi de domestique. Assane lui même se sert de sa couleur de peau par moment pour orienter les réactions des gens, utilisant occasionnellement les préjugés racistes de ses interlocuteurices.

Globalement c’était une bonne série. Il faut pas mal mettre en suspens son incrédulité par moment, parce que des techniques à base d’empreintes digitales ou d’ADN permettrait de confondre le héros assez facilement sur certains points, mais la série est réussie, bien filmée, tient en haleine. J’ai notamment beaucoup aimé l’arc « Martine Orange contre Vincent Bolloré » . Par contre rien n’est résolu à la fin des 5 épisodes, donc j’attends d’avoir les cinq suivants avant de me faire un avis définitif.

Partie 2
Beaucoup moins convaincu. Il y un problème classique dans ce genre de série qui est qu’une fois que la moitié de la France connaît le visage du personnage, le déguisement avec une perruque qui arrive à duper les gens n’est plus très crédible. Redoublé ici où c’est souvent le seul mec noir de l’assistance pendant plein de scènes : on s’attend à ce que les gens fassent un peu plus de vérifications. De façon générale, dans le début de cette seconde partie de saison, y’a beaucoup de moment avec de gros trous de scénario, j’ai l’impression que c’est beaucoup moins bien construit que dans la première partie. L’épisode 9 était assez réussi, mais sinon il y avait pas mal de passages à vide malheureusement.

Je note aussi que de façon générale la série est très morale : finalement Assane ne vole rien, il reverse tout aux bonnes œuvres et il veut juste venger une injustice : le matériel-source était présentait quand même un personnage plus ambigu.

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