Lors d’une visite au musée, un préadolescent perd sa mère, rencontre une fille et vole un tableau inestimable. Les conséquences de ces événements l’accompagneront toute sa vie, et notamment lors des ~15 ans que parcourt le roman.
Trois points que j’ai trouvé dommage dans le roman :
- Les personnages féminins sont très archétypaux. Pippa est l’obsession romantique du narrateur, Kitsey est l’archétype d’une bourgeoise sans affect. Sa mère est une incarnation de la perfection qui disparaît très vite. Xandra et Mrs Barbour sont plus intéressantes, deux figures maternelles mais radicalement opposées. Mais elles ont quand même un développement beaucoup plus faible que les figures d’Hobbie ou de Boris par exemple.
- Le narrateur est orphelin et évolue dans la haute-bourgeoisie newyorkaise sans en être lui-même. On pourrait s’attendre à ce que les questions de différences de classe et surtout les questions d’argent soient un peu plus présentes, mais absolument pas, le narrateur n’a jamais de soucis d’argent. C’est un peu surprenant. </analyse marxiste>
- La conclusion où le narrateur philosophe et expose son point de vue sur le sens de la vie sur plusieurs pages m’a semblé assez peu intéressante, une conclusion plus centrée sur les événements aurait été plus adéquate, pour moi.
Ces trois points mis à part, j’ai beaucoup aimé. Le roman fait 700 pages mais il se lit très bien, il est plus prenant que The Little Friend, l’autre Donna Tartt que j’ai lu. La vie du narrateur part dans toutes les directions, mais ça garde une crédibilité. La façon dont le syndrome post-traumatique qu’il trimballe est structurant pour sa vie mais n’est évoqué à chaque fois qu’en passant marche très bien avec la narration à la première personne. J’ai aussi trouvé intéressant le fait que le narrateur évolue aussi dans un monde d’adulte, il est forcé de devenir mature avant l’heure, se passionne pour la restauration de meubles anciens, interagit avec le monde ultra-codifié de la bourgeoisie, il projette volontairement une image contrôlée de maîtrise des codes, et en même temps il reste un enfant, il ne réfléchit pas du tout aux conséquences de certaines actions, reste dans la pensée magique comme mode d’appréhension du monde (sa gestion du tableau, son rapport à Pippa, sa fraude aux antiquités).
Bref, je recommande.
3 réflexions sur « The Goldfinch, de Donna Tartt »