Yesterday, de Danny Boyle

Jack Malik est un chanteur anglais qui fait les kermesses et les pubs. Il aime énormément la musique, mais seuls son amie et manageur et lui-même croient en son talent. Un jour, Jack réalise que personne sauf lui ne se rappelle des Beatles. Il décide alors de reprendre leurs chansons…
C’est divertissant mais pas incroyable, des reproches sur le personnage féminin principal qui est un cliché de Manic Pixie Fairy Girl (alors que les autres seconds rôles sont plutôt réussis, mention spéciale aux parents et à la manager).
Spoilers ci-dessous

Le concept n’est pas ultra novateur (il y a d’ailleurs des accusations de plagiat), mais il était intéressant et pouvait bien passer en film : au delà de la chanson en tant que texte et mélodie, la question des conditions de production et de réception de l’œuvre importent, 2019 n’est pas les années 60s, un mec seul avec sa guitare n’est pas 4 musiciens. Si ces questions sont posées au début, où Jack n’arrive pas à percer même avec Let It Be faute de canal pour rentrer dans le monde de la musique professionnelle, dès qu’il en trouve un tout va comme sur des roulettes. Je comprends bien que ce n’était pas le propos du film mais j’aurai adoré voir ce sujet davantage creusé, des versions alternatives des chansons…
Très bien traité par contre, le syndrome de l’imposteur de Jack, qui sait bien qu’il ne fait que recracher les chansons de d’autres. Ses tentatives de se rappeler correctement des chansons en tant que processus de création sont intéressantes aussi. La scène avec [John Lennon] est très bien faite, le côté émotion/hommage/qu’est-ce qu’une bonne vie est juste au bon niveau. Très bon autorôle aussi pour Ed Sheeran qui est présenté exactement comme je le vois comme une star surcôté, mais ça doit demander pas mal de confiance en soi de sa part pour se mettre en scène ainsi. Le gimmick des autres éléments populaires ultra-connus qui ont disparu aussi est rigolo, mais j’avais énormément envie de voire quelles implications sur la construction de la pop-culture mondiale du coup, ce qui n’est pas du tout le sujet du film là encore (qui me donnera le documenteur uchronique dont je rêve ?)
Un gros NON par contre sur toute la romance, nulle à chier, où la meuf sert juste à appuyer le développement émotionnel du héros, qui se comporte sacrément comme un idiot à plusieurs occasion, notamment quand il l’affiche à son insu aux yeux de tout un stade pour lui faire une déclaration alors qu’elle lui a dit non déjà et qu’elle est avec qq d’autre…

Bref, globalement distrayant, bonne bande-son (forcément), bons personnages secondaires, un peu frustrant sur le fait de ne pas creuser certains aspects.

Une réflexion sur « Yesterday, de Danny Boyle »

  1. Très réussis aussi les mini-rôles des deux fans de Beatles qui se souviennent encore du groupe, et qui contactent le héros, pas pour l’engueuler ou le faire chanter mais pour le remercier de leur permettre d’entendre à nouveau ces chansons. Pour moi le climax du film, où ceux qui, comme ces deux là, ont grandi avec les Beatles réalisent à quel point ces chansons sont gravées profondément dans leur être. Quelques précieuses minutes de vérité.

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